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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  mardi 7 décembre 2021

CHSCT Point sanitaire du 2 décembre 2021

 

Déclaration UNSA Education

 

Alors que le pays connait une 5ème vague de Covid et qu’un nouveau variant inquiète au plus haut point, les règles sanitaires à l’école viennent d’être modifiées pour viser explicitement une limitation des fermetures de classes.

Ces modifications engendrent un allègement incompréhensible de la protection contre la propagation du virus et génèrent un alourdissement incontestable de la charge de travail des enseignants du 1er degré. Le ministère doit au plus vite revoir ses nouvelles consignes dont l’application est impossible.

 

 D’un point de vue sanitaire, la substitution de la règle de la fermeture de classe durant 7 jours, dès un cas positif, par celle du dépistage de tous les élèves de la classe concernée est incompréhensible en matière de stratégie de lutte contre la propagation du virus.

Compte tenu du délai d’incubation, la fiabilité d’un retour des élèves réellement « négatifs » se trouve réduite par cette nouvelle règle.

 Quant aux modalités de mise en œuvre de cette suspension de classe suivie d’un retour à l’école au fil de l’eau et au gré des résultats des tests, elles relèvent tout simplement de l’impossible.

 

  • Impossible pour des directrices et directeurs qui voient une nouvelle fois leurs missions au sein du protocole sanitaire s’alourdir (volumes d’informations, gestion des délais et décalages entre les élèves, concomitance possible avec des weekends…). Et on ne le dira jamais assez, bon nombre de directrices et directeurs sont en charge de classe au-delà de leurs missions de direction et cumulent déjà trop de tâches au quotidien.
  • Impossible pour les enseignantes et enseignants qui se voient confier une double mission : celle d’assurer leur enseignement en présentiel pour les élèves de retour en classe car « négatifs » et celle d’assurer un enseignement en distanciel pour les élèves encore isolés car en attente de résultat ou « non testés ».

 

Une telle réorientation stratégique dessert à la fois la lutte contre l’épidémie et dégrade toujours plus les conditions d’exercice des personnels et celles d’apprentissage des élèves. Jusqu’à présent, l’ensemble de la communauté éducative a réussi à rester unie au bénéfice des élèves malgré un contexte inédit par ses difficultés multiples. Une telle modification des règles sanitaires, une fois de plus par voie médiatique, met sérieusement en péril le climat entre équipes et familles, c’est irresponsable !

 

L’Unsa Education demande de revoir d’urgence ses consignes en redéfinissant de façon plus sécurisante la gestion des cas positifs et en supprimant la consigne du cumul présentiel/distanciel !

 

 

 

 

Compte-rendu

 

Comme l’Unsa Education l’a déjà fait au niveau ministériel ou académique, nous alertons sur le nouveau protocole qui met les écoles en situation de tension extrême.

 

Pour l’Unsa, paradoxalement, l’employeur ne se limite pas à méconnaître le métier pour passer des consignes toujours aussi irréalistes, in opérationnelles, il dicte des règles sanitaires allant totalement à l’encontre d’une protection contre le virus, à l’encontre d’un climat apaisé propice à rester unis face à la crise, à l’encontre de conditions d’enseignement et d’apprentissage favorables et, de façon tout aussi grave, à l’encontre de l’avis général et unanime.

 

 

  • Crise sanitaire dans l’Aude

 

Au 25/11, il y avait dans l’Aude 26 classes fermées. Les chiffres sont communiqués toutes les semaines. Une nouvelle information devrait être donnée ce jeudi.

(Au 2/12 : 25 classes en isolement, alors que le nombre de cas augmente)

Les prochains rapports de la situation dans les écoles feront état du nombre de classes fermées mais également du nombre de classes suspendues le temps que les élèves de la classe soient testés.

 

  • Changement du protocole pour le 1er degré.

 

C’est la notion de contact tracing qui a évolué dans le premier degré : un cas positif n’entraine plus la fermeture systématique d’une classe. En revanche, un cas positif avéré déclenche toujours une procédure de contact tracing.

 

La classe est suspendue dès qu’un cas positif est identifié. Le retour des élèves est conditionné à un résultat négatif à un test PCR par prélèvement nasopharyngé, à un test antigénique sur prélèvement nasopharyngé ou à un test salivaire. La DASEN précise que tout personne de l’école à même de vérifier le test. Le directeur n’est pas le seul à pouvoir vérifier les tests. Trois cas entraînent la fermeture de la classe.

 

Pour l’Unsa Education, cette situation conduit d’autant plus à une mise sous pression de l’École qu’aucun délai de précaution et de gestion dès la connaissance du premier cas n’est prévu.

 

  • Passage du niveau 2 d’alerte au niveau 3. Quels sont les indicateurs ?

 

 La DASEN explique que si un changement de niveau doit avoir lieu, la décision revient à 3 personnes : le préfet, la DASEN et l’ARS. Mais c’est le préfet qui tranche.

 

La DASEN ne répond toujours pas précisément aux critères de changement de niveau, le ministre non plus. Quel intérêt de réaliser un document avec quatre niveaux de gestion si, quels que soient les indicateurs, l’accès au niveaux 3 et 4 n’est pas réalisé ?

 

  • Et les directeurs et directrices ?

 

L’Unsa Education a tenu à démontrer la dégradation continuelle des conditions de travail des directeurs et directrices, notamment dans la cadre du nouveau protocole de contact tracing. En effet, depuis 1 an, on observe le glissement des tâches de l’ARS/CPAM (contact tracing, courriers parents…) vers la direction. L’Unsa Education a rappelé avec force que les collègues n’avaient pas de secrétariat et trop de temps de décharge face à ce surplus de travail ; avec, en parallèle leur classe à gérer.

 

La Dasen ne répond pas à notre alerte. L’Unsa Education conseille aux personnels en souffrance de saisir le chsct par le biais d’une fiche santé et sécurité au travail.

Sur la difficulté de gérer le contact tracing, en l’absence du Dr MARION, la DASEN ne peut donner une réponse à cette question. Elle précise que tous les médecins scolaires sont prêts à répondre aux questions des directeurs. Lorsqu’un cas positif est identifié, les directeurs/trices peuvent contacter la cellule de permanence en charge du contact tracing pour leur transmettre toutes les informations.
Aucun changement de procédure dans le second degré.

 

  • Les moyens de remplacement

 

D’après la DASEN, le contexte sanitaire actuel ne pose pas de difficultés particulières sur les moyens de remplacement. La situation n’étant en rien comparable avec celle du mois d’avril dernier, aucun contractuel « COVID » n’a été recruté.

 

L’Unsa Education est surprise de la réponse de la DASEN. Ce n’est pas la réalité au sein des écoles. C’est pour cela que nous encourageons nos collègues à saisir le CHSCT à travers le registre santé et sécurité au travail pour dénoncer les dégradations des conditions de travail dues au manque de remplaçant.

 

  • Les autotests

 

La DASEN annonce que les autotests pour élèves de 6ème sont en cours de distribution. En fonction de la zone, tous les collèges n’ont pas été approvisionnés en même temps. Les collèges peuvent s’adresser directement à la DSDEN qui fournira les tests manquants.

Sur demande à leur chef d’établissement ou directeur, les enseignants peuvent bénéficier d’autotests.

 

  • Enquête sur les capteurs CO2

 

Une enquête* sur les capteurs CO2 a été envoyée aux établissements.

L’Unsa Education alerte depuis 1 an sur l’absence de capteurs dans les écoles. Même si les réponses à cette enquête sont malheureusement prévisibles, l’Unsa Education demande qu’elles nous soient communiquées.

La DASEN explique que le compte rendu de cette enquête se fera lors d’une prochaine instance.

 

Des capteurs de CO2 ont été fournis dans les collèges mais les enseignants déplorent un manque de consignes d’utilisation. Les capteurs ont souvent été posé à la cantine. En partie à cause de ce manque d’informations, ils ne servent pas à vérifier la situation dans différentes salles de classe.

La DASEN indique qu’il faut faire un travail sur les endroits où sont disposés les capteurs pour permettre d’identifier les lieux qui ont besoin d’aération ainsi que la fréquence à laquelle elle doit avoir lieu.

 

*Le rappel de l’enquête a été envoyé sur les numéros personnels des directeurs.trices dédiés à des urgences (sécurité, inondations…). Le SE-Unsa a réagi au rectorat, lors du CT Académique, pour dénoncer ce procédé. En effet, il est inadmissible, voire dangereux d’utiliser le numéro d’urgence pour demander de remplir une enquête administrative.

 

  • Personnels vulnérables

 

La DASEN précise qu’il n’y a pas d’augmentation de personnels en ASA.  

Le nouveau décret ajoute des critères supplémentaires pour l’ASA :  

  1. Il faut présenter une pathologie de la liste, attestée par un certificat médical du médecin
  2. Être sur un poste susceptible d’exposition à de fortes densités virales
  3. Ne pas pouvoir recourir au télétravail ni bénéficier des mesures de protection renforcée

Les mesures de protection renforcées dans le décret (isolement du poste de travail, absence de partage des locaux, adaptation des horaires…) semblent impossibles à mettre en place dans le cadre de nos postes.

 

  • Port du masque à l’extérieur

 

Le niveau 2 du protocole ne rend pas obligatoire le port du masque en extérieur. Cette obligation découle d’un arrêté pris par le préfet de l’Aude compte tenu du récent contexte sanitaire.

 

  • Campagnes de test

 

La DASEN déplore que les campagnes de tests salivaires soient difficiles à mettre en œuvre. Elles sont là où on a observé une croissance importante des cas. Elles sont réservées majoritairement aux classes du premier degré.

Les campagnes d’autotests sont encore réservées aux élèves plus grands.

 

  • Masque inclusif

 

La DASEN annonce que des masques inclusifs seront fournis aux enseignants de maternelle, de CP ainsi qu’aux AESH de ces classes. Le recensement est en cours. La distribution devrait avoir lieu au retour des vacances.

Même si l’Unsa Education se satisfait de cette nouvelle, celle-ci arrive avec beaucoup de retard !