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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  mercredi 2 juin 2021

Grève du 3 juin : pourquoi le SE-Unsa n’appelle pas à la grève

 

Pourquoi le SE-Unsa n’appelle-t-il pas à la grève du 3 juin ?

 

 

Oui, le SE-Unsa est pleinement mobilisé pour faire avancer la question de la rémunération des AESH.

 

C’est un sujet central pour notre syndicat et essentiel parmi nos revendications. Cela, nous n’avons cessé de le redire lors de la préparation du budget 2021 et nous avions demandé à ce que des mesures soient prise dès la première tranche des mesures de revalorisations.

 

Le SE-Unsa a agi auprès des parlementaires pour les enjoindre à prendre des mesures d’urgence et à prévoir une rallonge budgétaire afin de financer ces mesures (notre article).

Le SE-Unsa 11 fait pression régulièrement en presse (article).

 

Le SE-Unsa, en décembre dernier, a été reçu par la conseillère du Président de la République et le Conseiller du Premier ministre pour leur demander d’inclure un volet rémunération des AESH dans ce qui été annoncée comme une future loi de programmation.

 

Mercredi 26 mai, J-M Blanquer a effectivement annoncé que des mesures de revalorisation concerneraient les AESH. Pourtant aucune enveloppe ni montant n’ont été précisés.

 

Pour le SE-Unsa, il est nécessaire de faire pression sur les discussions qui vont s’ouvrir à ce sujet dans les prochaines semaines afin d’obtenir des avancées significatives.

 

Il est donc important de faire pression et de dire haut, fort et en nombre l’urgence du chantier. Néanmoins, compte tenu du niveau de rémunération des AESH et des APSH, inférieur au seuil de pauvreté, il nous paraît plus efficace de signer en nombre la pétition pour donner de la force à nos revendications plutôt que de mettre les collègues en situation de perdre une journée de salaire.

 

C’est le sens de l’appel à signer la pétition : « « Nous, AESH, voulons une rémunération qui nous permette de vivre de notre métier. »

 

De plus, l’appel intersyndical mêle à cette question de la rémunération certains points avec lesquels nous ne sommes en désaccord :

 

  • En ce qui concerne la demande d’un véritable statut de la fonction publique :

 

un premier inconvénient tient à l’exclusion de tous les accompagnants qui ne détiennent pas la nationalité française. Dans certains territoires, ils peuvent représenter une proportion non négligeable de la population des accompagnants.

Le recrutement par concours implique le recrutement sur un temps plein soit sur la base de 1607 heures : Cela pourrait sembler une solution, pourtant le temps scolaire ne peut excéder 24 heures de présence hebdomadaires d’accompagnement dans le 1er degré.

Sur la question de la possibilité d’accompagner sur le temps hors scolaire, elle existe mais ne peut être intégrée dans le temps rémunéré par l’éducation nationale. C’est ce qu’a rappelé en novembre dernier une décision du Conseil d’État du 20 novembre 2020. Il y a une possibilité de mise à disposition des collectivités mais il appartient alors aux collectivités territoriales d’en assumer la charge financière. Il semble peu probable que le gouvernement envisage de recruter à temps plein ces personnels alors qu’ils ne seraient pas en mesure de leur confier des missions à temps plein.

De plus, cela est particulièrement complexe d’envisager de façon généralisée une subsidiarité avec les collectivités territoriales dans la mesure où, dans l’état actuel de la réglementation, il appartient à chaque commune de trouver un accord avec l’État pour le financement des temps autres que scolaires. Cela paraît envisageable dans les plus grandes communes. Cela est beaucoup plus complexe dans le tissu rural, où la multiplicité des partenaires et la faiblesse des ressources financières des communes rend la tâche plus difficile

 

  • En ce qui concerne l’abandon des PIAL, le SE-Unsa n’est pas satisfait de la mise en œuvre actuelle des PIAL.

 

En effet, la mise en œuvre effective un peu partout n’a pas atteint les objectifs initialement fixés : amélioration de l’accompagnement des élèves en situation de handicap, absence de mise en œuvre des pôles d’aide pédagogiques, éducatives t thérapeutiques, meilleure évaluation des besoins éducatifs , diversité accrue de l’offre de formation en direction des personnels.

 

L’insuffisance des recrutements et le trop grand nombre d’élèves suivi pour chaque accompagnant, la flexibilité des emplois du temps des AESH, l’absence de moyens pour la coordination met en échec un dispositif qui devait permettre des avancées sont les causes des dysfonctionnements actuels des PIAL.

 

Aussi, pour le SE-Unsa, ce ne sont pas les PIAL qu’il faut supprimer mais il faut que leur mise en place respecte les objectifs qui ont donné lieu à leur création.