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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  mardi 19 janvier 2021

Hommage à Andrée Denat

 

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Andrée Denat.

 

 

Discours d’hommage prononcé lors des funérailles de Andrée Denat:

 

J’ai connu le sourire d’Andrée avant de la connaître, il y a une quinzaine d’années de cela. Andrée et Jean bien sûr, Jean et Andrée, à l’occasion des rencontres et de mobilisations syndicales, en tant que nouveau (à l’époque) responsable du syndicat des enseignants UNSA de l’Aude.

 

Et c’est avec bienveillance et dans un rire communicatif qu’elle m’a dit un jour «  Mais tu peux m’appeler Dédée tu sais ? » ... Dédée donc faisait partie des instituteurs et institutrices au caractère, aux pratiques professionnelles humanistes et qui œuvraient, au delà de l’apprentissage du pluriel des noms composés, de la division euclidienne et des homophones grammaticaux (ce qu’on appelle un peu précipitamment « les fondamentaux), à édifier l’humain qui sommeille dans chaque enfants par le regard, par le travail et par l’exemple.

Je rappellerai ici son acharnement à inclure avec exigence et dignité les élèves espagnols dont les parents fuyaient la misère et dont les remerciements fidèles qu’elle a reçu de leur part bien des années après, dépassaient par leur valeur toutes les palmes académiques et les légions d’honneur.

 

Nous sommes aujourd’hui réunis un 16 janvier. Je ne sais pas ce que vous faisiez le 16 janvier 1994, mais je sais où elle était et ce qu’elle faisait. Elle manifestait à Paris contre une loi soutenue par le ministre de l’éducation d’alors nommé François Bayrou (qui n’a pas vu le jour heureusement) et qui prévoyait de faciliter les dépenses d’investissement des collectivités en direction des écoles privées. Dedée était une militante de la laïcité , c’est à dire de la liberté.

 

Ceux qui vivent; ce sont ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front,
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime,
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime,
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C’est le prophète saint prosterné devant l’arche,
C’est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche ;
Ceux dont le cœur est bon, ceux dont les jours sont pleins,
Ceux-là vivent, mes chers! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.

(Victor Hugo)

 

Exister et vivre en accord avec les valeurs humanistes et laïques, pour les faire exister à leur tour et les faire vivre, les faire partager avec les enfants et les conduire sur le chemin de l’émancipation : quelle belle œuvre !

Pour tout et plus encore, merci Dedée

 

Pour le SE-Unsa, Rémy Sirvent

 

Salue Jean de notre part à tous!

Merci à vous deux!