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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  lundi 8 juin 2020

Direction : le SE-Unsa échange avec la députée sur le projet de loi

 

Une proposition de loi sur la direction d’école a été déposée par le groupe LREM à l’Assemblée nationale, dont la députée de la circonscription de Carcassonne, Mme Hérin, fait partie. Le SE-Unsa a rencontré (en visio) la députée pour lui expliquer nos positionnements et nos demandes.

Le SE-Unsa observe que cette loi permet d’avancer vers la reconnaissance du travail des directeurs.trices et de donner les moyens aux directeurs de pouvoir assurer leur mission. Pour autant, le SE-Unsa a demandé que des notions soient mieux précisées ou encadrées et proposé des évolutions.

 

En préambule, le SE-Unsa a voulu expliquer l’engagement important des personnels de l’EN pendant la continuité pédagogique mais aussi pour le déconfinement. La reprise n’a été possible que grâce aux personnels, et en particulier les directeurs.trices d’école qui ont dû créer les plans de reprise. Le SE-Unsa a voulu indiquer le besoin de reconnaissance, pas seulement financière, des directeurs.trices, et la nécessité de prendre en compte leurs conditions de travail, surtout en ce moment.

 

Dans cette proposition de loi, le SE-Unsa a noté des avancées que nous portions :

  • Plus de temps de décharge avec une décharge totale de classe à partir de 8 classes même s’ils·elles pourraient alors conserver des missions d’enseignement, d’accompagnement, de formation ou de coordination ;
  • la possibilité d’une aide administrative : le SE-Unsa a alerté sur l’urgence de cette proposition tout en précisant que cette aide devait être formée et pérenne. Pour autant, le SE-Unsa n’est pas dupe: les aides à la direction qui existaient ont été purement et simplement supprimées dès 2017 par le gouvernement, dégradant de fait les conditions de travail de nombreux.ses directeurs.trices.
  • la création d’un poste de référent départemental direction d’école dans chaque DSDEN (nous avons demandé qu’il puisse être un référent juridique disponible)
  • une reconnaissance sur les plans de la rémunération et de l’avancement de carrière ;
  • les moyens de pouvoir prendre et appliquer pleinement des décisions du conseil d’école. 

 

Néanmoins, le SE-Unsa a proposé des précisions ou modifications :

 

  • Les caractéristiques d’un « emploi fonctionnel » nous posent des difficultés car elles pourraient se concrétiser par des nominations à la discrétion du Dasen et une obligation de mobilité

Le SE-Unsa craint que cette fonction puisse être attribuée (ou retirée) de façon arbitraire par le DASEN. Cette fonction doit continuer à être proposée au mouvement, de façon transparente et juste.

Le SE-Unsa refuse l’obligation de mobilité. Cette obligation est faite aux dasen et principaux (pas aux IEN); or, on ne peut pas comparer les avantages, salaire et primes entre ces personnels.

De plus, le SE-Unsa s’interroge encore sur l’intérêt de cette mobilité, mais présage déjà de ses inconvénients : déstabiliser le lien créé entre le.la directeur.trice et l’équipe, les familles, la mairie, et le stress engendré aux personnels.

 

  • Les décharges pour les écoles de 4 classes et moins sont « oubliées » : le SE-Unsa indique que ces directions ont-elles-aussi besoin de temps ; d’autant plus dans l’Aude où la majorité des écoles sont concernées.
  • Le SE-Unsa a indiqué également l’oubli des chargés d’école.
  • Le texte indique que la fonction n’est possible que pour les enseignants justifiant de 5 années de service. Le SE-unsa précise que cette condition est une erreur. En effet, des collègues entrant dans le métier peuvent aussi s’intéresser à la direction d’école et doivent pouvoir postuler sur ces postes.
  • La notion de formation n’est évoquée que dans sa partie initiale : le SE-Unsa a demandé que les directrices.trices soient formé.e.s tout au long de leur carrière.
  • La notion de « délégation de l’autorité académique » au directeur, s’il est précisé qu’elle concerne le « bon fonctionnement de l’école », doit être définie, pour éviter les dérives et la possibilité de lien hiérarchique.

 

D’autre part, cette loi envisage des évolutions pour lesquelles l’exposé des motifs est souvent plus prometteur que les articles eux-mêmes. Des dispositions présentées dans l’exposé des motifs ne relèvent en effet pas de la loi mais de textes règlementaires ultérieurs : c’est le cas des décharges ou de la rémunération. Pour devenir réalité, ces mesures nécessitent un engagement à les réaliser de la part du ministère de l’Éducation nationale.

 

Pour finir, le SE-Unsa a indiqué que des mesures peu coûteuses en terme financier mais plus en terme d’organisation et d’engagement de l’EN peuvent être mises en place de façon rapide : il suffirait de mettre en place nos propositions sur la simplification des tâches, propositions faites et agrémentées depuis….2013 ! Simplifier les tâches, réduire la paperasse, mais aussi donner les moyens pratiques de faire leur mission sont des leviers supplémentaires à ne pas délaisser.

 

Le SE-Unsa vient d'apprendre que le projet de loi sera étudiée en accéléré le 22 juin.

Un rapport sénatorial sur la direction sera présenté mardi 9 juin. Le SE-Unsa vous informera bien évidemment.