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Interview du ministre : pour le SE-Unsa, les inflexions sont Ă  amplifier
Article publié le mercredi 6 juillet 2022.
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Après une longue pĂ©riode d’installation silencieuse, le nouveau ministre a donnĂ© sa première interview au journal Le Parisien. Il commence Ă  tracer son propre sillon entre respect du cadrage prĂ©sidentiel et libertĂ© d’analyse.
 
Pour le SE-Unsa, s’il ouvre des perspectives nécessaires pour les enjeux scolaires, les premières réponses du mnistre sur la question salariale par exemple, sont insuffisantes et incomplètes pour répondre au premier défi de notre service public d’éducation, l’attractivité.
 
Des signes de changements sur le fond et la forme
 
Le ministre met en avant des sujets jusqu’ici passĂ©s sous silence comme le bien-ĂŞtre des Ă©lèves et de la communautĂ© Ă©ducative, les inĂ©galitĂ©s scolaires ou encore le dĂ©fi environnemental Ă  l’École et par l’École, tout en posant quelques annonces sans que celles-ci soient dĂ©finitives et soustraites Ă  la concertation. Il donne Ă  voir de premiers changements sur le fond et la forme par rapport Ă  son prĂ©dĂ©cesseur. Il devra les confirmer par le travail de discussions qu’il engagera et les dĂ©cisions qu’il prendra. Le nouveau ministre affirme ainsi vouloir renouer un dialogue sincère et respectueux […] avec les organisations syndicales et la communautĂ© enseignante.
 
D’un cadre imposé à une mise en œuvre moins bornée
 
Le ministre Pap Ndiaye commence Ă  lever le voile sur ses orientations pour rĂ©pondre au cadrage prĂ©sidentiel. S’agissant de l’expĂ©rimentation lancĂ©e Ă  Marseille, il parle de montĂ©e en puissance de façon raisonnable, de prĂ©caution vis-Ă -vis de l’usage du mot autonomie. Il rĂ©affirme nĂ©anmoins, la nĂ©cessitĂ© de pouvoir dĂ©terminer des postes Ă  exigences particulières. Tout en refusant le chiffon rouge d’un recrutement local, il continue de conforter l’idĂ©e selon laquelle l’École souffrirait d’abord d’un problème d’adĂ©quation entre les compĂ©tences de ses personnels et de ses besoins, ce que le SE-Unsa conteste.
 
L’attractivité, un sujet sans conscience de l’urgence
 
Sur le sujet de l’attractivitĂ©, le ministre se veut rassurant : Oui, il y aura un prof devant chaque classe Ă  la rentrĂ©e. Le SE-Unsa ne partage pas son optimisme. Dès sa première rencontre avec le ministre le 24 mai, le SE-Unsa avait mis ce sujet en avant. Au regard des premières rĂ©ponses apportĂ©es par le ministère, le SE-Unsa a dĂ©posĂ© une alerte sociale le 22 juin. Avec la seule recherche intensive de nouveaux viviers de personnels contractuels les mesures prises sont encore largement insuffisantes pour l’immĂ©diat et inacceptables si elles devaient devenir un mode de fonctionnement(*). Le SE-Unsa a proposĂ© au ministre plusieurs mesures d’urgences pour rĂ©pondre aux difficultĂ©s qui apparaĂ®tront vivement dès les premières semaines. Il faut que Bercy donne les moyens de prĂ©parer non-seulement la rentrĂ©e mais toute l’annĂ©e scolaire, notamment en recrutant dès maintenant les candidats sur listes complĂ©mentaires des diffĂ©rents concours.
 
Le ministre aborde Ă©galement la question des rĂ©munĂ©rations. Ainsi la confirmation de l’annonce prĂ©sidentielle d’un salaire mensuel de dĂ©part de 2000 € nets en 2023 nĂ©cessite d’être explicitĂ©e et amplifiĂ©e. S’agit-il d’une volontĂ© de poursuite de la montĂ©e en charge de la prime d’attractivitĂ© qui ne dĂ©bute qu’avec la titularisation ? Quel impact pour les Ă©chelons suivants ? Quid des stagiaires ? La situation des stagiaires est aujourd’hui financièrement intenable et la progression de carrière est ensuite bien trop lente. Pour le SE-Unsa, il faut reconstruire des grilles dès le premier Ă©chelon, assises sur un point d’indice rĂ©gulièrement revalorisĂ©. La remise en avant des absences de courte de durĂ©e ou de la formation sur le temps d’exercice, elle, inquiète, la profession dont la rĂ©alitĂ© du quotidien est très insuffisamment prise en compte. S’agissant, pour les AESH, les annonces de stabilisation avec un volume d’heures suffisant et une rĂ©munĂ©ration associĂ©e sont plus que floues alors que l’urgence est lĂ .
 
Le chantier de l’attractivitĂ© de nos mĂ©tiers est aussi vaste qu’essentiel pour l’avenir de l’École publique et laĂŻque. Pour sortir de cette situation qui risque de devenir chronique, il faut agir rĂ©solument sur tous les aspects de l’attractivitĂ© : revalorisation, formation, conditions de travail, gestion humaine de ressources…
 
Pour, le SE-Unsa, nos métiers ont du sens. Cependant, pour que très vite on ne s’y épuise pas, les conditions dans lesquelles nous exerçons nos métiers doivent permettre de bien les vivre et avant toute chose, de pouvoir en vivre avec la reconnaissance qui leur est due.
 
 
 
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