SECTION SE-Unsa de l'AUDE - 14 BD JEAN JAURES - BP 17 - 11001 CARCASSONNE CEDEX
Tél. 04 68 25 56 29 - Fax. 04 68 25 65 45 - Por. 06 37 61 02 41 - 11@se-unsa.org

 
Le front syndical se brise sur la formation des enseignants
Article publié le mardi 2 juin 2009.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

article tiré du café pédagogique du 2 juin 2009

 

Comment expliquer la rupture syndicale survenue le 28 mai durant la réunion du Comité technique paritaire ministériel (CTPM) ? Alors que les principaux syndicats (Sgen – Fsu, Unsa) venaient de lancer une pétition commune "pour le maintien d’une véritable formation professionnelle des enseignants", lors du vote sur les textes concernant les certifiés, agrégés et CPE, les syndicats FSU se sont abstenus permettant leur adoption par le CTPM. Ce vote suscite de nombreuses réactions chez les partenaires de la FSU mais aussi à l’intérieur de la fédération où un courant, Emancipation, dénonce la direction. Il tranche sur des sujets qui sont en discussion dans la commission Marois/Filatre, lui coupant l’herbe sous le pied avec le risque de réduire la négociation au tête à tête Fsu – gouvernement.
 
Interrogé par le Café, le Snes met en avant le fait qu’il aurait obtenu le retrait d’un texte modifiant la gestion des enseignants du second degré et des CPE. "Contrairement à d’autres organisations syndicales, le SNES revendique depuis longtemps l’élévation du niveau de recrutement des enseignants demandant la nécessité de l’obtention du master pour être recruté. Le contenu du projet ministériel sur ce point va dans ce sens. Sur la question de la gestion des enseignants nous avons réussi à obtenir du ministère le retrait de son projet et le maintien de la situation existant aujourd’hui. C’est sur cette base que le SNES a donc décidé de s’abstenir sur les projets de décrets concernant les professeurs certifiés et agrégés ainsi que celui concernant les CPE".
 
S’agissant de l’accusation de rupture du front syndical, le Snes rappelle "qu’il existe des divergences entre les différentes organisations syndicales sur la formation des enseignants. Toutes ne partagent pas notre demande d’une élévation du niveau de recrutement des enseignants. Les motifs qui ont conduit aux différents votes sont de nature différente selon les syndicats. Certains développent la revendication d’un modèle de formation successif qui n’articule pas formation disciplinaire et professionnelle et présente l’inconvénient d’imposer aux étudiants un numerus clausus en cours de master. Nous développons une conception autre de l’articulation des deux et réclamons aides sociales et pré-recrutements (cf voeu déposé par la seule FSU). D’autres font fi des enjeux des textes statutaires pour privilégier une critique globale de la politique éducative du gouvernement, critique que nous partageons et que nous traduisons dans l’action mais pas en faisant courir le risque pour nos collègues de textes dangereux compromettant par exemple leur droit à mobilité… On ne peut demander au SNES de sacrifier son exigence d’une élévation du niveau de recrutement, de laisser se mettre en place le recrutement régionalisé des enseignants du second degré (régionalisation que certaines organisations souhaitent)". Et le syndicat positive la situation : "Le SNES-FSU a confiance dans l’esprit de responsabilité de ses différents partenaires de l’Education Nationale : nous n’avons pas peur du débat et pensons même que savoir acter ce qui nous unit (le fond !) et ce qui nous divise (les moyens et les outils pour y parvenir) est une force face au rouleau compresseur idéologique du pouvoir qui connaît très bien les rapports de force en place".
 
A l’intérieur de la FSU, le Snuipp a voté contre les textes relatifs aux professeurs des écoles. "Le SNUipp est favorable à ce que les masters enseignants intègrent progressivement dès l’année de M1 les trois composantes principales de la formation d’un enseignant : dimension disciplinaire, pédagogique et professionnelle en lien avec la recherche. Il demande que les épreuves du concours intègrent également ces trois dimensions et que le concours se situe avant l’année de M2 afin de permette à l’étudiant d’effectuer des stages en responsabilité et de procéder à des analyses de pratiques dans le cadre des masters". Le Snuipp a également pris position en faveur des IUFM. "Nous demandons également que les IUFM et l’expérience accumulée par ses équipes soient confortés et jouent un rôle déterminant dans la mise en place des masters".
 
Le Se-Unsa s’inquiète de la prise de position de la FSU. "Cette abstention apporte de l’eau au moulin du ministère et affaiblit considérablement les conclusions de la commission Marois-Filatre. Si les textes sont publiés en état, les épreuves d’admissibilité et d’admission se dérouleront toutes en M2" déclare le syndicat dans un communiqué. "Les débats en Ctpm ont montré que s’opposent deux visions différentes du métier d’enseignant et donc deux conceptions de la formation initiale qui doit en découler".
 
Interrogé par le Café, Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, rappelle "à l’exception des mesures transitoires, tous les autres textes proposés pouvaient attendre". Les organisations syndicales s’étaient mises d’accord pour demander leur report. "On a été surpris de l’attitude de la FSU. Dorénavant le ministère peut afficher que toutes les organisations ne sont pas contre ses projets et particulièrement un syndicat représentatif comme le Snes. Le gouvernement se sent renforcé". Le texte adopté par le CTPM aura des conséquences négatives. "Le fait que le concours ait lieu au début du M2, et non en fin de M1, empêchera les étudiants refusés de se réorienter. On aura 50 à 60 000 jeunes qui se retrouveront dans une impasse". Pour C. Chevalier, si le Snes ambitionne ainsi de négocier une revalorisation salariale avec le gouvernement, il se trompe. "La situation budgétaire est serrée. En dehors des débuts de carrière, une revalorisation est très peu probable".
 
Le Sgen Cfdt s’est borné à un communiqué assez bref, appelant "malgré l’adoption de certains de ces décrets par le CTP, adoption rendue possible par l’abstention de la FSU et des Autonomes" à ne pas "en rester là… La réforme qui se dessine ne permettra pas aux futurs enseignants de bénéficier d’une véritable formation professionnelle et universitaire, de ce fait elle peut signer la disparition des IUFM, nous faisant revenir vingt ans en arrière".
 
Ainsi, alors que s’approche le règlement du conflit sur la formation des enseignants, le front syndical se craquelle. Il laisse apparaître les divergences de conception sur la formation et sur l’identité des enseignants entre deux camps, Snes et Snalc d’un coté, Sgen et Se-Unsa de l’autre. A l’intérieur de la Fsu, cette situation rend la position du Snuipp difficile. On peut compter et sur l’autre grand dossier, celui des lycées, et sur Xavier Darcos pour élargir la faille.

 

D’après le café pédagogique du 2 juin 2009

 

 

 
 
Pétition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC