Déclaration préalable du SE-UNSA 11

Les enseignants sont en colère car cette rentrée 2009 restera comme une année de récession pour l’école publique aussi bien dans le premier que dans le deuxième degré.

Les enseignants sont en colère car à leur demande toujours réaffirmée d’une véritable politique éducative pour l’école, le gouvernement ne répond que restriction budgétaire et fermeture de postes.

Les enseignants sont en colère car ils se rendent compte que la pseudo-raison de la dette publique ne s’applique pas aux nantis, mais à ceux qui jour après jour essaient de permettre au plus grand nombre d’aller au plus loin de leurs possibilités.

Les enseignants sont en colère quand ils voient que cette saignée en terme de postes dans le premier degré portera surtout sur les plus faibles, les plus fragiles de nos élèves qui verront disparaître pas moins de 11 postes d’enseignants spécialisés pour le département : postes choisis, semble-t-il, au jeu du hasard : un poste de directeur de CMPP par-ci, 6 postes de rééducateur par là, plus de réseau d’aide spécialisé aux élèves en difficulté dans la 5ème ville du département, ni dans la Montagne Noire, ni dans d’autres secteurs qui ont le handicap d’être ruraux et à l’habitat dispersé. Postes occupés ou laissés vacants, on cherche en vain une cohérence. C’est un mauvais coup porté aux élèves qui ont le plus besoin de notre aide et avec leurs collègues du collectif « Sauvons l’école, Sauvons les RASED » les enseignants de l’Aude vous demandent de revenir sur ces suppressions et au contraire de former les enseignants nécessaires pour encadrer nos élèves en difficulté.…

Les enseignants sont en colère car ce sont aussi les familles les plus modestes qui souffriront le plus de la suppression de la prise en compte des enfants de 2 ans à l’école maternelle, c’était pourtant pour ces enfants une chance d’entrer plus tôt dans les enseignements. Et ces familles, elles, n’ont pas les moyens d’assurer à leurs enfants une scolarisation en école privée qui dès à présent se profile derrière cette décision.

Les enseignants sont en colère quand vous laissez des situations d’école à 28 élèves de moyenne alors que vous venez de « récupérer » de nombreux postes avec l’application de la circulaire sur les décharges des directeurs. Directeurs qui voient eux aussi leurs conditions de travail se dégrader un peu plus avec toujours plus de tâches à accomplir et toujours aussi peu de considération pour leurs missions.

Les enseignants sont en colère car comme déjà, les élèves des collèges voient de nombreuses heures de cours non assurées, qu’en sera-t-il avec des dizaines de postes de TZR en moins. Avant de lancer la reconquête des cours du mois de juin, comme l’a annoncé le ministre, assurons déjà ceux des mois de septembre à mai ; ce n’est plus le cas et la scolarité autant que la scolarisation des élèves ne peuvent qu’en souffrir. A quoi serviront les 11 emplois de médiateurs de réussite scolaire si, une fois de retour dans leurs établissements, les élèves se rendent compte que leur professeur absent n’est pas remplacé…

Les enseignants sont en colère quand ils voient que l’augmentation des effectifs de ces mêmes collèges n’est pas suivi par un nombre d’enseignants équivalent et que les classes vont connaître à la rentrée 2009 une forte augmentation du nombre d’élèves. Pour les enseignants, une politique ambitieuse est nécessaire pour le second degré. Ce n’est malheureusement pas celle de cette carte scolaire.

Cette colère, les enseignants vous l’ont déjà montrée avec l’ensemble du monde du travail le 29 janvier, vous l’ont répétée le 19 mars. Ils continueront dès ce jeudi 2 avril et plus tard encore s’il le faut. Mais ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils privent leurs élèves d’un jour de classe, alors Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’UNSA vous le demande encore une fois : Aujourd’hui avec les parents d’élèves, les associations, les élus et les délégués du personnel, dans ce Conseil Départemental de l’Education Nationale, établissons vraiment les besoins de notre département pour la réussite éducative des lèves de l’Aude, de 2 ans à la fin de la 3ème et faisons remonter ces besoins auprès du ministre de l’Education Nationale à travers un vœu commun. L’UNSA est prête à prendre toute sa place dans cette tâche, il ne tient qu’à vous que nous la menions à bien.

Carte scolaire + analyse du SE-UNSA 11

La carte scolaire concoctée par l’Inspecteur d’Académie de l’Aude rappelle un film de Paul Newman : l’arnaque.

En effet, pour une hausse de 260 élèves, le département de l’Aude n’a obtenu que 6 postes supplémentaires, soit un enseignant pour 43 élèves en moyenne.

Comme le compte n’y est pas, l’administration a supprimé 3 postes de mis à disposition et 9 de RASED, soit 12 postes sans compter la « sédentarisation » de 9 autres postes de RASED qui ne seront plus disponibles que pour 2 écoles au détriment des petites écoles alentour. Le SE-UNSA 11 dénonce la baisse du taux d’encadrement des élèves audois, avec au final, la disparition de 6 postes (+6 -12 = -6).

Ainsi, l’Inspection Académique va annoncer royalement l’ouverture de 6 classes et omettra de préciser la disparition de 12 postes : l’arnaque.

Pourtant, ces postes de mis à disposition et de RASED sont utiles aux élèves les plus fragiles : le SE-UNSA 11 indique que ces enfants ne bénéficieront plus d’enseignement spécialisé à la rentrée 2009, spécialement dans des zones rurales, particulièrement sur le bassin lézignanais où AUCUN réseau n’exercera. Avec la disparition de l’hôpital, voilà un nouveau coup dur pour la 5ème ville audoise. On pourrait aussi indiquer les zones de la Montagne noire (de Salsigne à Bram) ou du secteur de Belpech, qui elles aussi se voient dépouiller de leurs moyens pour les élèves en difficulté.

L’Inspecteur d’Académie défend son projet en indiquant que l’aide personnalisée va, mieux que les RASED, être en mesure de faire progresser les élèves en difficultés, considérant qu’il faut "donner plus à ceux qui ont moins". Le SE-UNSA 11 indique que ce dispositif n’a jamais eu pour but de se substituer aux RASED. L’aide personnalisée, qu’aucun enseignant n’a souhaitée, donne un entraînement supplémentaire à l’élève, les RASED s’attaquent à une difficulté beaucoup plus lourde et nécessitant une prise en charge par un enseignant spécialisé. L’inspecteur d’Académie le sait mais que ne dirait-on pas pour essayer de se justifier. Il ne s’agit pas pour ces enfants de leur proposer plus d’école, mais d’apprendre différemment, en temps scolaire. Nous ajoutons que si le souci du gouvernement était de "donner plus à ceux qui ont moins", il n’aurait pas mis en place le bouclier fiscal…

L’acharnement contre l’école maternelle se poursuit : les élèves de deux ans ne seront plus du tout comptés dans les prévisions d’effectifs, mais par contre l’Inspecteur d’Académie veut que les écoles les accueillent tout de même afin de donner satisfaction aux familles ; de quelle façon ? En chargeant les classes bien sur, au détriment d’un enseignement de qualité et haro sur les méchants enseignants qui ne l’accepteraient pas…. Le SE-UNSA 11 dénonce un énième mauvais coup porté aux familles et à l’Ecole Laïque.

Par ailleurs, l’élévation du niveau des élèves en difficulté est un enjeu crucial pour la France ; lors des évaluations internationales PISA, le score français se caractérise par une élite qui tutoie sans problème les scores des finlandais ou des sud-coréens (les meilleurs des meilleurs !), mais les 10 à 12 % d’élèves en difficultés sont vraiment très très en difficulté, ce qui finalement plonge la France dans le ventre mou de ce classement. Au-delà des scores, on parle de nos enfants et des moyens à mettre en face de leurs besoins éducatifs : aujourd’hui, on est au plus bas.

Au SE-UNSA, nous considérons que justice sociale et efficacité pédagogique doivent progresser de concert, sinon elles reculeront ensemble. Aujourd’hui, plus personne n’est dupe. La politique du gouvernement en matière d’éducation se caractérise par une double entrée : gestionnaire et idéologique. L’une servant de prétexte à l’autre, pour affaiblir le Service Public Laïque d’Education.

 

 

 

 

FERMETURES 13
Carcassonne 1	- Hameau de Villalbe (primaire)
Carcassonne 2	- Carcassonne la Conte (maternelle) - Palaja (maternelle) - Cavanac (primaire) - Pradelles-Cabardès (primaire)
Castelnaudary	- Pennautier (maternelle)
Lézignan-Corbières	- RPI Serviès-Rieux-Montlaur
Limoux	- Axat Jean-Jaurès (primaire) - Limoux Victor-Hugo (élémentaire) - Quillan A. Calmettes (élémentaire) - Granes (primaire)
Narbonne 1	- Narbonne Emile-Zola (élémentaire)
Narbonne 2	- Narbonne Les Platanes (primaire)

OUVERTURES 19
Carcassonne 1	- Carcassonne Jules-Ferry (élémentaire)
Carcassonne 2	- Hameau de Montlegun (primaire) - Carcassonne Les Troubadours (primaire) - Carcassonne Paul-Eluard (primaire) - Villemoustaussou (primaire)
Castelnaudary	- Bram - RPI Issel/Labécède-Lauragais
Lézignan-Corbières	- Capendu (maternelle) - Fontcouverte (primaire) - Pépieux (primaire) - Ornaisons (primaire)
Limoux	- Pieusse L. Bourniquel (primaire)
Narbonne 1	- Fitou (primaire) - Sigean (élémentaire) - Bizanet (primaire)
Narbonne 2	- Zone d’Argeliers - Zone de Gruissan - Sallèles d’Aude (élémentaire) - Ouveillan (maternelle)

RETRAITS DES POSTES MIS A DISPOSITION

Antenne IUFM de Carcassonne (2 x 0,5 ETP)

Ferme de Bordegrande (0,5 ETP)

Classe patrimoine Carcassonne 2 (0,5 ETP)

Direction CMPP Narbonne (1 ETP)

RASED sédentarisés
Affectation	Ecoles d’intervention	Circonscription
M. Pagnol Carcassonne	M. Pagnol (élé) et J. Ferry (élé)	Carcassonne 1
La Gravette Carcassonne	La Gravette (élé) et la Conte (mat)	Carcassonne 2
Pech-Mary Carcassonne	Pech-Mary (élé) et les Troubadours (P)	Carcassonne 2
Jean-Moulin Limoux	Jean-Moulin (mat) et Victor-Hugo (élé)	Limoux
Emile-Zola Narbonne	Emile-Zola (élé) et Charles-Perrault (mat)	Narbonne 1
Jean-Macé Narbonne	Jean-Macé (élé) et Voltaire	Narbonne 2
Anatole-France Narbonne	A. France (élé) et P. Kergomard (mat)	Narbonne 2
L’aiguille Trèbes	L’aiguille Trèbes (élé et mat)	Lézignan-Corbières
Bram	Bram (élé)	Castelnaudary