SECTION SE-Unsa de l'ARDECHE - 1 RUE PORTE NEUVE - 07000 PRIVAS
Tél. 04 75 20 85 64 - Por. 06 22 18 99 68 - 07@se-unsa.org

 
Des PsyEN au service du mĂ©dical ? La proposition de la Cour des comptes
Article publié le samedi 6 juin 2020.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter
Saisie pour une enquête sur les médecins et personnels de santé scolaire, la Cour des comptes a décidé d’élargir son périmètre d’intervention aux psychologues de l’Éducation nationale. Le sujet initial n’était probablement pas suffisamment dense pour accaparer l’attention de ces fonctionnaires zélés.
 
 
Pourtant, malgré une relecture attentive du Code de la santé publique, les psychologues ne font pas partie des professions médicales, ce qui n’empêche pas les rédacteurs de proposer un dispositif de santé scolaire incluant les PsyEN.
 
Pour vous épargner la lecture de ce fastidieux et redondant rapport, nous avons sélectionné quelques morceaux choisis.
 
 
« Les effectifs de personnels infirmiers et d’assistance sociale mais aussi de psychologues ont cru. Â»
Nul doute que les sources d’information dont dispose la Cour des comptes soient fiables, mais il est difficile de porter crédit à l’accroissement des effectifs de PsyEN alors que les volumes de recrutement n’ont fait que diminuer depuis 2017.
 
 
« Pour les assistants de service social et les psychologues, les dotations sont fondĂ©es sur les effectifs d’élèves du second degrĂ© public et privĂ©, alors que les Ă©lèves du privĂ© ne bĂ©nĂ©ficient pratiquement jamais de leurs services. Â»
En rĂ©fĂ©rence Ă  la circulaire du 28 avril 2017, les PsyEN exercent pourtant bien leurs missions « dans le cadre du Service public d’Éducation Â». La Cour des comptes apparaĂ®t ici bien mal informĂ©e quant Ă  notre pĂ©rimètre d’intervention…
 
 
« Parmi les psychologues de l’Éducation nationale (PsyEN), seuls ceux du second degrĂ© sont concernĂ©s par une Ă©valuation interne. L’activitĂ© des psychologues du 1er degrĂ© ne fait l’objet d’aucune enquĂŞte ou Ă©valuation interne. Â»
Effectivement, ce serait tellement plus simple de contrôler notre activité sur la base de données quantitatives, telles que le nombre de bilans psychométriques réalisés, par exemple. Toutefois, nos missions s’exercent dans la relation et la qualité de celle-ci n’est pas quantifiable.
 
 
« Les PsyEN […] ne sont pas sollicitĂ©s pour remplir l’enquĂŞte « santĂ©-social  Â» de la Dgesco et ne font pas l’objet d’une enquĂŞte spĂ©cifique. L’enquĂŞte de la Cour conclut Ă  un processus d’évaluation très relâchĂ©. Â»
Rien de plus normal, puisque nous n’appartenons pas davantage au champ social qu’au champ médical.
 
 
« Le MENJ fait porter essentiellement par les personnels infirmiers la prĂ©vention en matière de santĂ© mentale des jeunes. Il a laissĂ© de façon surprenante les PsyEN en marge de cette action, alors mĂŞme que leur recrutement garantit dĂ©sormais qu’ils ont une formation initiale appropriĂ©e. Â»
Est-ce Ă  dire que les formations initiales donnant accès au DEPS et au DECOP, octroyant le titre de psychologue conformĂ©ment au dĂ©cret du 22 mars 1990, n’étaient pas de nature Ă  confĂ©rer des compĂ©tences Ă  leurs dĂ©tenteurs ?
 
 
« En deçà des heures de prĂ©sence demandĂ©es aux mĂ©decins, ASS et infirmiers la dĂ©finition des quatre heures hebdomadaires consacrĂ©es Ă  l’organisation de leur activitĂ© se justifie difficilement compte tenu du peu d’heures de prĂ©sence demandĂ©es Ă  ces personnels. La dĂ©finition de leurs obligations de service met en lumière une conception rĂ©ductrice de leur travail, particulièrement pour les infirmiers et les PsyEN du 1er degrĂ©, dont les missions seraient limitĂ©es Ă  la seule prĂ©sence des Ă©lèves. Â»
Ne serait-ce pas plutĂ´t la stricte dĂ©limitation de nos missions Ă  la santĂ© mentale qui serait rĂ©ductrice ? En effet, nous contribuons par notre expertise Ă  la prise en compte de toutes les dimensions de l’évolution et du dĂ©veloppement cognitif, psychologique et social de chaque enfant/adolescent. Nos interventions ont vocation Ă  faciliter l’accès de tous les Ă©lèves aux apprentissages, mais Ă©galement Ă  la culture, Ă  la citoyennetĂ©, Ă  l’autonomie et au « vivre-ensemble Â», ainsi qu’au dĂ©veloppement d’un environnement favorable au bien-ĂŞtre en milieu scolaire.
Ă€ l’exercice de ces missions qui se dĂ©roulent sur le temps scolaire, s’ajoute « le temps de travail restant Â», consacrĂ© au « secrĂ©tariat administratif et la tenue des dossiers, la rĂ©daction des Ă©crits psychologiques (Ă©tablissements de protocoles, cotation, comptes rendus et interprĂ©tation), la prĂ©paration des bilans et des rĂ©unions de synthèse, la consultation de documentation professionnelle, les activitĂ©s d’études et de recherche Â». Qui, parmi nous, a dĂ©jĂ  rĂ©ussi la prouesse de faire tenir tout cela en seulement 4 heures ?
 
 
« Les infirmiers scolaires, les PsyEN ou les ASS pourraient aussi ĂŞtre accueillis dans les CMS[1] pour la rĂ©alisation d’entretiens, de visites, de bilans ou de suivis pour les Ă©lèves du premier degrĂ©, les Ă©coles n’étant pas toujours Ă©quipĂ©es de locaux adaptĂ©s. Â»
Voici donc la solution proposĂ©e par la Cour des comptes pour nous Ă©viter de nous disperser entre les diffĂ©rentes Ă©coles !
Mais l’accès aux psychologues pour tous les Ă©lèves fait justement partie de ce qui nous distingue des psychologues en libĂ©ral : nous pouvons rencontrer les Ă©lèves dans le contexte scolaire, observer leurs comportements lĂ  oĂą les difficultĂ©s apparaissent, sans que leurs parents n’aient besoin de faire la dĂ©marche de se dĂ©placer. Exiger des parents qu’ils accompagnent leurs enfants reviendrait Ă  en perdre la plupart. Ă€ moins que ce ne soit prĂ©cisĂ©ment cet objectif qui est visĂ© : appauvrir la psychologie Ă  l’École pour accroĂ®tre l’inĂ©galitĂ© d’accès aux services des psychologues… Ou encore pour pathologiser davantage les difficultĂ©s scolaires…
 
 
Dans ce rapport, la Cour des comptes suggère de revaloriser les rĂ©munĂ©rations des mĂ©decins scolaires. La contrepartie ? GĂ©rer et piloter le service auquel seraient rattachĂ©s infirmiers, assistants sociaux et psychologues ! Le corps des PsyEN a eu notamment pour vertu de sortir les psychologues du modèle pĂ©dagogique, nous n’allons pas davantage accepter un modèle mĂ©dical !
 
[1] Centres médico-scolaires

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC