Grève le 3 février, dans le paysage. Une grève dont l’UNSA ne sera pas. Non pas que la situation soit idyllique avec un présent radieux et un avenir rieur, loin s’en faut. Mais il n’y a aucune raison de faire baisser son pouvoir d’achat plus vite que prévu, en faisant une grève dont nous doutons de l'utilité et de l'efficacité, le 3 février prochain. Explications...

Une grève : mais pourquoi… et pour quoi ?

La FSU a annoncé la grève le 6 janvier et publié parallèlement une lettre de sa secrétaire générale à la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Ce courrier annonce tout d’abord la grève et en détaille les raisons sous un chapeau très général « conditions de travail, emplois, salaires et formation ».

Ces revendications "fourre-tout" (selon nous et cela n'engage que nous) et qui ne dépendent pas toutes du ministère de l'Education Nationale (le point d'indice dépend du ministère de la fonction publique), donnent une impression de cacophonie et ne peuvent dans ces conditions être entendues.

De plus, dans un contexte économique difficile pour tous les fonctionnaires et les salariés du privé, elle risque surtout un double impact négatif: la perte d'une journée de salaire et une stigmatisation de notre catégorie socioprofessionnelle.

Un appel « large » en apparence, étroit en réalité

La grève a été lancée par la seule FSU, sans que la date, les modalités ni la plateforme puissent être discutées par qui que ce soit puisque la FSU a déjà tout prévu. Ce faisant, elle a empêché toute mobilisation Fonction Publique qui aurait pu avoir du sens eu égard à l’éventail des revendications.

Par conséquent, pas une seule organisation n’est venue à ce jour rejoindre son appel.

Un syndicalisme utile… dans l’action aussi

Nous avons conduit, dans le cadre des champs ministériels relevant spécifiquement du Se-Unsa, de l’UNSA Éducation comme dans celui de la Fonction publique, des actions communes ou, quelquefois, coordonnées avec la FSU dans un cadre unitaire. Ne soyez pas surpris : il y en aura d’autres.

Encore faut-il, quelles que soient les circonstances, afficher clairement un objectif.
La grève est « l’arme ultime ». Elle suppose que le mouvement ne soit pas un mouvement « en soi » (la grève pour la grève), mais qu'il s'appuie sur des objectifs clairement identifiés : modifier un rapport de forces en suscitant l’intérêt de l’opinion (et des médias) par la force de la mobilisation ou débloquer une situation.

C’est pourquoi nous n'appelons pas à la grève ce 3 février 2015.