Le
gouvernement a décidé de faire du remplacement des enseignants dans le
second degré un objet politique. Pour le SE-Unsa, celui-ci doit avant
tout rester un sujet pédagogique. Pourtant, en liant le remplacement de
courte durée (RCD) au Pacte, en contraignant les enseignants du second
degré à en faire la première brique du Pacte et en se préoccupant
davantage d’objectifs chiffrés d’affichage, le ministère fait le choix
de l’idéologie contre celui de la réalité du terrain et refuse de
mesurer les impacts de ses décisions unilatérales.
Le
suspense aura été grand et les décisions nous auront tenus en haleine
jusqu’à l’été sur la mise en place du remplacement de courte durée via le Pacte.
Les décrets parus, la théorie va donc se heurter désormais à la
pratique. L’objectif ministériel est clair : il faut réduire le nombre
d’heures d’enseignement perdues du fait de l’absence des professeurs.
D’abord pensé comme une mission Pacte comme
une autre, le RCD devient donc une brique socle nécessaire à
l’attribution d’autres missions pour les personnels. Ces derniers
communiquent des créneaux disponibles sur lesquels ils peuvent être
sollicités, en cas de besoin, tout au long de l’année scolaire. Ils ne
pourront s’y soustraire que par un motif dont la légitimité est laissée à
l’appréciation du chef d’établissement. Si le RCD dans le cadre du Pacte ne
suffit (ou n’attire) pas, alors il peut également être réalisé en
dehors mais avec une rémunération moins importante. Les personnels
remplaçants disponibles peuvent être sollicités, de même que les AED,
pour animer des séquences pédagogiques numériques par exemple. C’est
dire si la pression est grande dans les établissements pour que le RCD
soit une affaire qui roule.
Et il va falloir rendre des comptes.
En effet, le plan annuel de remplacement obligatoire dans les
établissements doit être confié aux autorités académiques qui évaluent
sa conformité avec les objectifs du territoire. De plus, les chefs
d’établissement doivent transmettre les données nécessaires au suivi de
sa mise en place. En parallèle, une fonction de référent à l’échelle
académique voit le jour pour accompagner et veiller à la réussite du
RCD. Le chef d’établissement doit également rendre compte au conseil
d’administration et au recteur d’académie au moins deux fois par an de
la mise en œuvre de ce plan.
Face
à cette contrainte ministérielle du chiffre, le SE-Unsa veillera
particulièrement au respect et à la protection des personnels : délai de
prévenance suffisant, nombre de créneaux bloqués dans leur emploi du
temps etc.