Après
une série d’auditions à l’Assemblée nationale des organisations
syndicales représentatives et des associations professionnelles, le
député Reda vient de remettre son rapport concernant la médecine
scolaire. Le SE-Unsa y a participé pour rappeler que les psychologues ne
sont pas des personnels de santé, mais surtout pour faire connaître
leur profession et exposer leurs revendications.
Il
semble que le député n’ait pas compris l’essentiel du message. Ou, du
moins, qu’un biais cognitif l’ait porté sur des aspects déjà maintes
fois relayés, notamment par la Cour des comptes.
1er message non compris
Lorsque
Robin Reda suggère de « faire travailler ces professionnels de
santé ensemble », incluant les psychologues, il n’a pas compris que ces
derniers n’étaient pas des personnels médicaux ou paramédicaux.
2e message non compris
Malgré
tout le respect dû aux infirmiers, ils ne peuvent pas « pallier
l’absence des psychologues ». En effet, les missions des uns et des
autres, si elles concourent au même objectif de bien-être à l’École, ne
sauraient se superposer ni se substituer.
La
profession de psychologue est réglementée et correspond à compétences
acquises que nul autre ne peut prétendre détenir sans formation ad hoc.
3e message non compris
Le
député déplore que la formation initiale des psychologues ne leur
octroie pas des compétences « dans l’empathie et l’accompagnement ». Il
n’a donc pas compris ce qu’était la psychologie. Pas davantage qu’il n’a
compris que psychologue est un métier et pas uniquement un adjectif
dont tout un chacun pourrait se targuer.
4e message non-compris
Les
psychologues seraient « trop associés aux obscurs CIO » ! Robin Reda ne
sait donc pas ce qu’on y fait, ce qui y attire tant d’usagers. Il ne
sait pas que ces lieux accueillent une importante diversité de
population, aidée dans la définition de projets scolaires et/ou
professionnels par des psychologues.
5e message non compris
Dans
l’objectif de « revoir la chaîne de commandement », le député fait fi
des remarques des différents professionnels auditionnés.
Si
nous partageons le souhait de travailler en partenariat avec les
médecins, infirmiers et assistants de service social, l’ensemble des
organisations et associations auditionnées refusent un pilotage qui ne
reconnaîtrait pas les différentes professions.
Nous
partageons également la nécessité de « se connaître humainement [pour
partager] les mêmes objectifs ». Toutefois, il n’a pas compris le
message essentiel : pour nous connaître (et nous reconnaître, notamment
dans nos compétences respectives), il faudrait que nous soyons tous
beaucoup plus nombreux pour nous rencontrer. Et pour ça, que l’exercice
de la psychologie à l’École soit attractif. Robin Reda suggère
d’augmenter les médecins, pourquoi pas les PsyEN ?