Une
nouvelle circulaire PAI a été publiée au BO du jeudi 4 mars 2021. Avec
plus de quinze ans de retard, le PAI entre enfin dans l’ère de l’École
inclusive. L’art ministériel de ne pas confondre vitesse et
précipitation, sans doute. Sur le fond, cette nouvelle circulaire
apporte peu de changements par rapport aux pratiques réelles de terrain
et a plutôt tendance à valider l’existant ou à le clarifier.
Le
PAI ne prend plus seulement en compte des compensations nécessaires à
l’intégration du jeune mais vise à prendre en compte ses besoins pour
réussir son inclusion. Ce changement de paradigme permet plus de
latitude et de liberté dans les adaptations proposées sur le terrain par
les équipes.
Précédemment,
le PAI devait être à la seule initiative des familles. En réalité, les
familles étaient fortement incitées et soutenues par les équipes. La
nouvelle circulaire entérine cette bonne pratique. Son élaboration reste
à construire en concertation et en accord avec la famille.
L’implication du jeune est désormais explicitement mentionnée.
On
note aussi une clarification des responsabilités. Si la responsabilité
de l’application du PAI revient toujours au directeur d’école dans le
premier degré et au chef d’établissement dans le second degré, un
travail collectif de l’ensemble des membres de la communauté éducative
est nécessaire avec l’appui des personnels de santé et d’action sociale.
La nouveauté !
La seule innovation est la création d’une possible personne ressource pour
la mise en place des adaptations pédagogiques et de leur suivi. Cette
désignation devrait faciliter la circulation des informations et on peut
espérer une meilleure application des PAI en classe.
Il est toutefois regrettable que la circulaire ne définisse pas plus concrètement la mise en œuvre pédagogique et son suivi. La personne ressource y trouvera peu d’appui pour exercer son rôle et ses responsabilités.
Il est toutefois regrettable que la circulaire ne définisse pas plus concrètement la mise en œuvre pédagogique et son suivi. La personne ressource y trouvera peu d’appui pour exercer son rôle et ses responsabilités.
L’avis du SE-Unsa
Cette
nouvelle circulaire clarifie un certain nombre de procédures et
facilite les conditions de poursuite du PAI d’une année à l’autre. Elle
élargit la notion d’accompagnement dans l’esprit de l’École inclusive en
permettant une approche globale de l’enfant/adolescent sur l’ensemble
de son temps de présence dans les établissements, en prenant en
compte ses besoins au-delà de la question des soins (aménagement emploi
du temps, temps de repos, orientation).
Pour autant, certains points auraient mérité d’être développés ou clarifiés :
- la question de la formation des personnels à certains gestes techniques et au repérage de signaux d’alerte ;
- le rôle et la responsabilité de la personne ressource ;
- la question des documents internes à l’établissement permettant la diffusion d’information et leur conformité avec le RGPD.