Article publié le jeudi 14 décembre 2017.
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l’occasion la journée de la Laïcité du 9 décembre, le ministre de
l’Éducation nationale a dĂ©taillĂ© le projet de « cellule laĂŻcitĂ© ». Ce
dispositif, dont on ne sait pas encore s’il prolonge ou se substitue aux
« rĂ©fĂ©rents laĂŻcitĂ© » existants, viendra en appui aux Ă©coles et
établissements où des contestations du principe de laïcité
apparaîtraient.
Quoiqu’il en soit, le SE-Unsa, déjà favorable à la mise en place des
« rĂ©fĂ©rents laĂŻcitĂ© », soutient la volontĂ© de construire un appui aux
équipes pédagogiques pour défendre et promouvoir les principes
républicains de liberté de conscience et de neutralité des écoles et
établissements.
Cette dernière annonce ne peut cependant pas faire oublier que le gouvernement a récupéré par un
décret du 7 décembre, 10 millions d’euros du budget de l’enseignement secondaire public au profit de l’enseignement privé.
Le SE-Unsa observe que ce décret a été émis le lendemain du refus de l’Assemblée nationale de voter un
amendement visant à effacer l’augmentation de la taxe foncière des établissements privés…
Le contraste est saisissant entre la volonté de défendre la laïcité
et, en même temps, de l’affaiblir en finançant outrageusement
l’enseignement privé, qui, au-delà de concentrer les catégories sociales
les plus aisées, revendique un enseignement religieux.
En convoquant ainsi l’argent des contribuables pour secourir
l’enseignement privé confessionnel, le gouvernement satisfera des
intérêts particuliers.
En 1904, Jean Jaurès dĂ©clarait : « La RĂ©publique doit ĂŞtre laĂŻque et
sociale. Elle restera laĂŻque si elle sait rester sociale ». Pour le
SE-Unsa, c’est toujours d’actualité.
Quand toutes les enquêtes internationales prouvent que notre système
scolaire est marqué par les inégalités, quand l’amenuisement de mixité
sociale détourne une partie des habitants de notre pays de la
citoyenneté, la question du financement public de l’enseignement privé
devrait poser un problème à nos gouvernants. Mais ce n’est pas le cas ;
la politique scolaire est davantage soumise Ă la cadence infernale des
échéances politiques et au regard de l’opinion publique, qu’à la
continuité et la patience que demande l’éducation.
Pour le
SE-Unsa, la politique scolaire doit ĂŞtre inscrite dans le long terme,
pour aller vers une École inclusive et émancipatrice, exigeante et
bienveillante.