Mercredi 12 mars, le SE-Unsa a été reçu, aux cotés de nos collègues de l’UNSA Éducation, par Maryse Montfort, conseillère Enseignement professionnel du cabinet de la ministre de l’Éducation nationale, accompagnée de représentantes de la Dgesco et de la DGRH.
Si
la conseillère ne semblait pas avoir prévu d’écouter nos doléances
d’une oreille attentive, cette rencontre a tout de même été, pour le
SE-Unsa, l’occasion de faire remonter les problèmes rencontrés sur le
terrain et de rappeler nos revendications.
L’organisation du Y en fin d’année de terminale : une mise en place très chaotique
Le
SE-Unsa a réfuté les affirmations de Mme Montfort qui semble penser que
tout se passait bien et que tout le monde dans les établissements avait
été accompagné comme il se doit.
Pour le SE-Unsa, de nombreux dysfonctionnements persistent :
- À ce jour, les DEC (direction des examens et concours) n’ont
toujours pas fait remonter, comme elles le devaient, les convocations
des enseignants qui seront réquisitionnés pour faire passer les examens
et nous ne savons toujours pas qui pourra encadrer les élèves dans le
parcours Poursuite d’études, empêchant donc les chefs d’établissement de faire les EDT.
- Les textes sur le parcours Poursuite d’études demandent
aux enseignants de travailler les compétences psychosociales, cependant
aucun enseignant n’a été formé pour accompagner les élèves dans
l’acquisition de ces compétences.
- Tous les établissements n’ont pas reçu l’accompagnement nécessaire à la mise en place de ce Y et certains restent encore dans le flou sur ce qu’ils doivent faire et surtout dans le stress de la quantité de travail que cela implique ; il n’est pas possible d’être au four et au moulin.
Le SE-Unsa continue d’alerter
Cette
nouvelle organisation est loin d’être aboutie et de nombreux impensés
demeurent, alors que depuis le départ le SE-Unsa émet des alertes.
- Les collègues sont désabusés et angoissés face à la somme de
travail supplémentaire que leur demande cette organisation et aussi face
au flou et à l’incertitude anxiogènes.
- Les PLP ne voient pas ou plus du tout la plus-value de ce parcours
individualisé de fin d’année dont l’objectif initial, qui était de
permettre aux élèves d’arriver plus préparés en BTS ou en entreprise
après l’obtention du bac pro, pouvait avoir son intérêt.
- Les enseignants de PSE (Prévention-santé-environnement) se
demandent, alors que les élèves passaient la PSE le 26 juin, comment ils
pourront corriger et saisir les notes pour un affichage des résultats
prévus le 4 juillet.
- Les établissements ont été contraints d’avancer les CCF, faisant
perdre aux élèves et aux collègues encore un mois supplémentaire de
cours.
- Un aménagement des épreuves aurait dû être prévu pour cette année ;
le calendrier devrait être revu, regroupant toutes les épreuves et les
positionnant plus tard dans l’année.
- Les élèves choisissant le parcours Insertion professionnelle ne doivent pas se voir limiter dans le choix de leur PFMP à un stage dans leur famille des métiers mais bien dans le domaine où ils envisagent de travailler et donc de s’insérer professionnellement.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa a toujours portĂ© l’idĂ©e que 6 semaines ne suffiraient pas Ă
consolider les acquis des élèves les plus fragiles pour réussir une
poursuite d’études. Le Y tend à y répondre mais de façon insuffisante,
d’autant plus que cette organisation de fin d’année perturbe la vie des
établissements et des enseignants.
Bien que le
ministère ne semble pas être sur cette ligne, le SE-Unsa revendique la
nécessité de repenser cette organisation au bénéfice des apprentissages
des élèves et de meilleures conditions de travail des personnels. A minima, un comité de suivi national permettrait de faire un bilan de cette réforme.
Le
SE-Unsa continuera à défendre les lycées pro et l’enseignement
professionnel par voie scolaire parce qu’ils sont la réponse la plus
adaptée pour la plupart des élèves sortant de 3e, notamment
pour ceux dont la maîtrise du socle commun reste fragile et parce qu’ils
ne sont pas suffisamment matures pour être jetés en pâture dans le
monde du travail.