Les
premières conclusions de l’enquête sur l’amiante adressée aux
directeurs d’école et chefs d’établissement en 2024 ont été présentées
le 20 novembre dernier par la DGRH et la cellule bâti scolaire du ministère, lors d’un groupe de travail sur le risque amiante. Alors que le diagnostic amiante est obligatoire, on est encore loin du compte...
Une enquête sur l’amiante en 2024
L’enquête
avait pour finalité de recueillir des informations sur la date de
construction des écoles et des établissements, sur la présence des DTA
(diagnostic technique amiante) et sur la caractérisation des matériaux
amiantés éventuellement présents qui représentent un risque majeur pour
la santé des personnels.
Un
questionnaire a été adressé aux directeurs d’école et chefs
d’établissement des 58 784 établissements publics et privés sous
contrat. À ce jour, 33 162 réponses ont été recensées, soit un taux de
réponse de 56,3 %.
Que révèle l’enquête dans ses premières conclusions ?
Le
DTA, ou sa fiche récapitulative, n’est présent que dans la moitié des
écoles et des établissements du panel, alors qu’il est obligatoire pour
chaque bâtiment dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997.
65,6 % des écoles et des établissements ayant répondu font état de la présence de matériaux amiantés.
Cette
enquête a révélé aussi que les contrôles périodiques sont très
insuffisants (76 % non effectués ou non informés) alors que ce sont ces
contrôles qui vont déterminer s’il y a des risques avérés.
De
même, ont été mises en évidence des situations d’urgence (matériaux
dégradés) pour lesquelles le SE-Unsa est intervenu afin de demander le
traitement et le suivi au plus vite, à la fois auprès des collectivités
propriétaires pour agir rapidement sur les bâtiments et auprès des
services de santé de l’Éducation nationale pour venir en aide aux
personnels
Un plan d’action pour tenter de rattraper ce retard ?
La
DGRH a présenté une feuille de route dont les orientations ont été
discutées lors de ce groupe de travail, avec pour objectifs le pilotage
de la prévention du risque amiante et le renforcement des actions de prévention à mettre en œuvre.
Cette
feuille de route prévoit notamment la mise en place d’une démarche -
avec des appuis règlementaires - auprès des acadĂ©mies, pour les aider Ă
obtenir les DTA auprès des collectivités. En effet, les DTA étant
réalisés à la charge des propriétaires des locaux (collectivités
territoriales), il est parfois difficile de les obtenir soit par
méconnaissance du risque réel, soit par crainte d’être dans l’incapacité
de réaliser des travaux trop onéreux.
Une
nouvelle proposition de ce plan d’actions sera examinée lors de la
prochaine assemblée plénière de la Formation spécialisée en matière de
santé, de sécurité et de conditions de travail (F3SCT-MEN), en décembre,
où le SE-Unsa ne manquera pas d’insister aussi sur la nécessité d’avoir
un meilleur accompagnement des personnels exposés.
Convention sur la mise à disposition des données
Une
convention a été signée le 5 novembre 2024 entre la ministre de
l’Éducation nationale et la présidente des Régions de France, engageant
les rĂ©gions Ă transmettre au ministère des donnĂ©es techniques relatives Ă
la sécurité des lycées. Ces données concerneraient plus spécifiquement
la sécurité, la sûreté, l’accessibilité, les polluants (amiante, plomb),
la pollution des sols (radons), et la qualité de l’air intérieur.
Pour le SE-Unsa, il est important que cela soit étendu aux départements et communes.
L’avis du SE-Unsa
Alors
que l’obligation de diagnostiquer l’amiante dans les bâtiments existe
depuis plus de 20 ans, aujourd’hui encore la moitié des écoles et des
établissements se retrouvent sans DTA. Et là où il est présent, les
contrôles périodiques sont quasi inexistants bien qu’ils soient
primordiaux pour l’évaluation des risques.
La
route semble encore longue pour parvenir Ă cette obligation de
diagnostic, c’est pourquoi il est important qu’un plan d’action
ambitieux voit le jour rapidement.
Le
SE-Unsa continue à intervenir auprès du ministère comme en territoires
pour que la législation en matière d’amiante soit respectée et les
personnels protégés.