Article publié le jeudi 5 septembre 2024.
Ce
4 juin s’est tenue une réunion entre le minitère et les organisations
syndicales sur la réforme du lycée professionnel. L’occasion pour le
SE-Unsa de rappeler une mise en place plus que chaotique faute
d’interlocuteurs depuis décembre.
Un vœu pieu ministériel
La
ministre nous a rappelé en introduction que la réforme des lycées pros
était portée au plus haut niveau de l’État et considérée cause nationale
avec pour buts de faire de la voie professionnelle une voie
d’excellence, de prévenir le décrochage, d’améliorer la poursuite
d’études et l’accès à l’emploi de nos élèves tout en répondant aux
besoins du pays.
De notre côté, cette rencontre a surtout été l’opportunité de remettre
l’accent sur les failles de la mise en place de cette énième réforme
sans aucun bilan de la précédente.
Nos alertes
Le
SE-Unsa a ainsi alerté la ministre sur l’absence d’un calendrier précis
(notamment des examens) pour l’organisation de la rentrée prochaine. En
effet, la concurrence des PFMP de terminale imposées par le parcours
différencié des élèves avec celles des secondes et des premières pros -
sans compter les nouveaux stages des secondes générales - engendre un
casse-tête pour tous les personnels dans les établissements.
Nous
avons également rappelé la perte d’heures globale d’enseignement pour
les élèves avant de passer l’examen, et remis en cause la nouvelle carte
des formations, anxiogène par rapport à l’éventuelle fermeture de
structures, l’angoisse étant renforcée par la parution du vademecum RH
d’accompagnement des personnels.
Le ministère n’ayant pas suivi notre proposition de rémunérer les élèves suivant le parcours poursuite d’études, nous avons exprimé notre inquiétude quant au fait que peu d’élèves ne voient l’intérêt de ce choix face au parcours insertion professionnelle avec des PFMP gratifiées.
Le
SE-Unsa a également rappelé son opposition à la création des classes de
prĂ©pa seconde. En effet, cette mesure pourrait inciter les Ă©lèves Ă
choisir la voie de l’apprentissage puisque la non-obtention du DNB les
bloquerait pour aller en seconde professionnelle en formation initiale.
Cette mesure nous apparaît ségrégative au même titre que les groupes de
niveau du Choc des savoirs.
Nous
avons demandé à la ministre de renouer le dialogue social. Celle-ci
s’est engagée à consulter les organisations syndicales sur l’élaboration
du calendrier des examens et Ă mettre en place fin septembre un groupe
de suivi de la réforme. Le SE-Unsa s’emparera de ces opportunités de
dialogue pour essayer de faire avancer dans le bon sens la cause des
lycées professionnels.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, il était urgent et nécessaire de retrouver un
interlocuteur. Le SE-Unsa souhaite que le comité de suivi que la
ministre s’est engagée à mettre en place permette de corriger cette
réforme à partir d’un bilan partagé entre les représentants des
personnels et le ministère. Le SE-Unsa prendra toute sa part dans cet
exercice.