Le SE-Unsa de l’académie de Toulouse a participé au Groupe de Travail sur les LDG mobilité, préparatoire aux opérations de mutations intra-académiques. Quitte à passer pour des éternels insatisfaits, notre syndicat s'est accroché avec le Rectorat sur de nombreux points.

 

LE CONSTAT
 

De l’aveu même du Rectorat, tous les signaux mis en avant sont négatifs : augmentation des postes vacants (859 postes sont encore vacants dans l’académie), taux de rapprochement de conjoint (RC) en baisse alors que c’est pourtant une priorité nationale. On arrive même à 72 % de RC non mutés pour des rapprochements à l’intérieur d’un département. Une conclusion s’impose : la nouvelle version de l’algorithme ne fait pas muter plus de collègues.

La réaffectation post MCS (Mesure de Carte Scolaire = suppression de poste) au-delà de 30 km augmente également (4 fois plus qu’en 2018), tout comme les affectations en extension (quasiment 9% des participants obligatoires).

Le SE-Unsa regrette de ne trouver aucune information dans le bilan académique à propos :

•         Du traitement des affectations dérogatoires
•         De l’expérimentation du vœu géographique

Le DRH est « conscient de la marge de progression possible » en terme de mouvement. Il réaffirme que la volonté du Rectorat est de faciliter la mobilité de ses agents.
 

LE MESSAGE ENVOYE : TOUT VA BIEN !
 

Pour la DPE, ce n’est pas la nouvelle version de l’algorithme qui fait que moins de collègues ont muté, mais plutôt l’adéquation entre la géographie et la typologie des postes et les demandes des enseignants.

Le SE-Unsa réaffirme qu’avec ce nouveau système de mutations sans aucun contrôle, il est impossible d’affirmer que le mouvement intra est transparent et équitable. Par exemple, les mutations à l’intérieur d’une même commune n’ont pas toutes été traitées de la même façon, ce qui n’est pas acceptable. Nous réaffirmons que les collègues titulaires d’une commune doivent tous être prioritaires sur les postes offerts au mouvement dans leur commune.

 

Concernant les MCS (suppressions de postes), le syndicat majoritaire a proposé de supprimer le bonus de 5000 pts sur la commune de départ. Le SE-Unsa n'est pas d'accord avec cette proposition. Changer les règles maintenant pour les collègues qui perdent leur poste n'est pas opportun. On se demande bien la motivation d'une telle revendication...

LE RECTORAT DE TOULOUSE AU DIAPASON DU MINISTERE
 

Comme à son habitude, en voulant absolument passer pour un bon élève, le Rectorat de Toulouse décide de supprimer tout ce que le Ministère préconise. Pour le prochain mouvent intra, il faut donc noter :

•      La disparition de la bonification « sportif de haut niveau » : le SE-Unsa ne comprend pas cette décision à l’heure où quasiment tous les projets en EPS tournent autour de Paris 2024. Le message envoyé est celui d’un manque total d’ambition.
   
•      La disparition de la bonification "parent isolé" : le Rectorat traitera par des affectations dérogatoires. Le SE-Unsa demande le rétablissement d’une bonification pour ces collègues, à l’instar de ce qui se fait dans le 1^er degré dans notre académie. Ce sont souvent des situations douloureuses sur lesquelles notre employeur doit faire preuve d’humanisme. Une bonification de 30 – 50 – 80 points (selon le vœu) resterait en dessous des priorités légales et serait – pour nous – une juste mesure. A demande humaniste, réponse technique : la DPE va demander l’arbitrage du MEN… 

LE VŒU GEOGRAPHIQUE : L’ARNAQUE PREND FORME
 

Demandé par le syndicat majoritaire, et accordé par le Rectorat l’an dernier (uniquement en Haute-Garonne) en signe de compensation après d’autres reculs, l’arnaque du vœu géographique s’étendra en 2022 à tous les départements de l’académie. Vous nous direz, pourquoi pas des vœux « groupement de communes » ? Certes, mais le DRH alors en poste en 2021 avait bien prévenu : le nombre de vœux possibles allait baisser.
 

Logiquement, le nouveau DRH a présenté la limitation à 20 vœux possibles sur SIAM dans l’académie de Toulouse.
 

On pourrait considérer que pour la majorité d’entre nous, cette limitation a peu d’impact. Mais pour les collègues qui rentrent dans l’académie après une période – parfois longue – à l’extérieur, l’expression de leurs vœux se limiterait à 20 vœux sur 8 départements !
 

Également, pour les collègues qui veulent muter en changeant de département pour intégrer la Haute-Garonne, ou même le Tarn, ce maxima de 20 vœux sera trop limitatif. Enfin, dans certains départements ruraux, les temps de déplacements à l’intérieur d’un groupement de communes peuvent être importants : la pertinence du vœu n’est pas le même qu’en ville !
 

Lors du GT, tous les autres syndicats présents ont indiqué « qu’ils n’avaient pas compris que l'administration proposait d'associer le vœu géographique à la baisse du maxima du nombre de vœux pouvant être saisis ». Et bien le SE-Unsa l’avait entendu, compris et intégré : c’est la raison pour laquelle nous avons demandé le retour au maxima de 30 vœux afin que chaque collègue puisse exprimer ses préférences géographiques le plus finement possible dans sa demande de mutation.
 

Les groupements de communes seront calqués sur les pôles de rattachement des TZR dans les 8 départements de l’académie.

 

 

L’EDUCATION PRIORITAIRE TOUJOURS EN QUESTION
 

Certains syndicats demandent la disparition de la bonification de 800 pts en rep+ (sur la commune de Toulouse et le département Haute-Garonne) qui constitue un effet d’aubaine pour seulement 3 établissements en rep+. Le SE-Unsa demande plutôt une minoration dans un 1^er temps, car des collègues ont de réelles motivations pour l’éducation prioritaire et ne peuvent rentrer sur le département.

Néanmoins les IPR n’auront plus d’avis à donner sur les candidatures des collègues. Le SE-Unsa est satisfait car l’an dernier plus de 40 demandes ont été bloquées par les IPR pour « manque d’expérience ». C’est conséquent et ce n’est pas conforme à la règle qui veut que cet avis ne soit pas bloquant.
 

LA SUITE DES OPERATIONS
 

Un nouveau GT devrait se tenir en février afin que l’administration précise le fonctionnement de l’algorithme sur le traitement des vœux géographiques (groupements de communes).
 

La circulaire du mouvement devrait paraître à la fin du mois de février. SIAM devrait ouvrir du 10 au 31 mars 2022 environ.
 

Selon la DPE, les résultats des mutations intra devraient être communiqués avant le 15 juin prochain. Comme l’an dernier, 2 sessions de recours seront organisées : autour du 10 juillet et fin août.
 

La majorité des collègues le savent depuis longtemps : le SE-Unsa reste combatif pour garantir à chacun des participants un système de mutations équitable et transparent. Et même si force est de constater que c’est de plus en plus dur, nous resterons aussi pugnaces qu’il le faudra face à l’opacité des opérations que notre administration sait très bien orchestrer.