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« Devoirs faits » au collège : un dispositif « prĂ©cipitĂ© » selon Cyril Lepoint pour le SE-Unsa
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Actualités

 

Publié le 07/11/2017 à 03:49, Mis à jour le 07/11/2017 à 08:08

Depuis le 6 novembre, les collégiens qui le souhaitent devraient pouvoir faire leurs devoirs au sein de leur établissement./ Photo DDM, archives.

Depuis le 6 novembre, les collégiens qui le souhaitent devraient pouvoir faire leurs devoirs au sein de leur établissement./ Photo DDM, archives.

Le dispositif «Devoirs faits» est entré en vigueur hier dans les collèges. Il permet aux collégiens de faire leurs devoirs dans leur établissement. Les syndicats annoncent que certains établissements ne sont pas prêts et craignent un manque de moyens.

«Tu as des devoirs à faire ?» «Non, je les ai faits au collège.» Depuis cette rentrée de Toussaint — et l'entrée en vigueur du dispositif «Devoirs faits» — voilà un débat qui pourrait bien ne plus avoir lieu dans les foyers. Car en théorie, depuis ce lundi, il est désormais possible pour les collégiens qui en expriment la demande de faire leurs devoirs au sein de son établissement, gratuitement, et encadré par des professionnels (voir encadré). En théorie seulement pour plusieurs syndicats... Car, selon eux, le dispositif ne serait pas encore déployé dans tous les établissements de l'académie. Si tous saluent la volonté d'aller vers plus d'égalité entre les collégiens, ils dénoncent d'autre part un manque de transparence quant au budget et aux moyens humains alloués au dispositif.

«D'après les remontées que nous avons, détaille Cyril Lepoint, secrétaire académique du SE-Unsa, seulement un tiers des collèges de l'académie sont complètement prêts à mettre en œuvre cette mesure. On est loin d'une égalité de traitement sur tout le territoire. Ce dispositif est une bonne idée au départ, mais sa mise en place a été trop précipitée pour être efficiente.»

Même ton du côté du Snes-FSU avec Bernard Schwartz, co-secrétaire académique : «Cette mesure est évidemment cohérente en termes d'égalité. Elle va dans le bon sens. Cela a été annoncé partout, mais c'est beaucoup d'affichages, dans les faits...» Il poursuit : «Suite à la réforme des collèges, des moyens ont été retirés dans les établissements. On doit rencontrer la rectrice bientôt, nous allons demander des comptes. Elle nous avait dit qu'il y aurait une enveloppe pour les heures supplémentaires assurées par les enseignants volontaires. Où sont les moyens ? On ne peut pas croire à ce dispositif si le budget alloué n'est pas précisé.»

Des services civiques à défaut de professeurs

Par la voix de sa présidente Muriel Paletou, la Fédération des conseils de parents d'élèves de la Haute-Garonne souligne deux points de vigilance : les moyens alloués par établissement, mais aussi la qualité des intervenants. «L'idée est d'apporter de la méthodologie au collégien. Les enseignants en ont les compétences. Mais qu'en est-il des services civiques ou des assistants d'éducation qui pourraient aussi intervenir ?» Sera-t-il possible de trouver des services civiques loin de Toulouse, s'interroge Bernard Schwartz : «Cela pose une vraie question d'égalité sur le territoire.»

Au rectorat, on explique laconiquement que «des moyens ont été donnés par le ministère. C'est à chaque collège de fixer les modalités de la mise en œuvre de la mesure.» Ce qui fait craindre au SE-Unsa que «les chefs d'établissement fassent avec ce qu'ils ont sous la main».

En bref, tout le monde s'accorde Ă  dire qu'il reste encore pas mal de devoirs Ă  faire...


Repères

Le chiffre : 1 08 174

Collégiens > dans l'académie de Toulouse. Selon les chiffres publiés par l'académie de Toulouse, c'est le nombre de collégiens qui ont fait leur rentrée en 2016. La seule ville de Toulouse compte pour sa part 24 collèges publics.

« Sur le principe, on ne peut que défendre cette mesure. Mais la question reste quels moyens vont être réellement alloués afin qu'elle s'adresse à tous ? ».

Muriel Paletou, présidente de la FCPE 31


Ce que prévoit le dispositif «Devoirs faits»

Le dispositif a été présenté en mai dernier, tout juste après l'élection présidentielle, par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale. À l'occasion du congrès de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, il avait déclaré : «Nous lançons le dispositif «Devoirs faits» dès la rentrée prochaine, l'objectif est que les enfants rentrent chez eux devoirs faits». La date d'entrée de mise en vigueur de la mesure avait finalement été fixée à la rentrée de Toussaint.

Concrètement, «Devoirs faits» prévoit «un temps dédié, en dehors des heures de classe, à l'accomplissement par l'élève des tâches demandées par ses professeurs. Il a lieu dans l'établissement sur des horaires appropriés, qui ne sont pas obligatoirement en fin de journée, à raison d'un volume horaire fixé par l'établissement.»

D'autre part, cette mesure est gratuite pour les familles, et s'adresse aux élèves volontaires.

Côté encadrement, selon l'Education nationale, peuvent intervenir «les professeurs et professeurs documentalistes, les CPE, les assistants d'éducation, des associations agréées qui interviennent dans le domaine de l'aide aux devoirs, les volontaires du service civique». «Devoirs faits» est pris en charge par le corps enseignant sur la base du volontariat.

 
 
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