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Les portables bientĂ´t dĂ©posĂ©s dans des casiers Ă  l’entrĂ©e des classes ?
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 Un groupe d'Ă©lèves prenant un selfie en classe (photo d'illustration).

Un groupe d'élèves prenant un selfie en classe (photo d'illustration). - Crédits photo : lev dolgachov/Syda Productions - stock.adobe.com

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France | Par Marie-Estelle Pech
Mis Ă  jour le 13/09/2017 Ă  14h19

En Conseil des ministres, ces derniers déposent leurs portables dans des casiers avant de se réunir. «Il me semble que cela est faisable pour tout groupe humain, y compris une classe», estime le ministre de l'Éducation.

L'engagement d'interdire totalement les portables dans les écoles primaires et les collèges faisait partie du programme éducation d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Une question qui concerne tout le monde puisque 93 % des 12-17 ans sont équipés d'un portable. Interrogé mardi sur cette promesse dans L'Express, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, est plus prudent: «Il s'agit de faire respecter les règles et le droit. L'usage des téléphones est interdit en classe», rappelle-t-il. «Avec les principaux, les professeurs et les parents, nous devons trouver le moyen de protéger nos élèves de la dispersion occasionnée par les écrans et les téléphones. En Conseil des ministres, nous déposons nos portables dans des casiers avant de nous réunir. Il me semble que cela est faisable pour tout groupe humain, y compris une classe.» De fait, l'interdiction d'utiliser les portables est déjà inscrite dans les règlements intérieurs des établissements. Ces derniers interdisent l'usage du téléphone pendant les heures de cours, sauf autorisation du professeur. Les enquêtes existantes montrent néanmoins qu'une partie d'entre eux utilisent leur portable pendant les cours et reçoivent des appels et SMS. De nombreuses sanctions sont liées à l'usage du téléphone malgré le règlement, environ «30 à 40% d'entre elles», selon Philippe Tournier, proviseur à Paris et représentant du Snpden-Unsa. Faute de loi sur le sujet, il n'est pas toujours évident pour les enseignants de faire respecter cette interdiction. Ils ne peuvent pas fouiller les sacs des élèves par exemple.

Une pratique déjà testée dans de nombreux établissements

Jean-Michel Blanquer a déjà soulevé plusieurs fois l'hypothèse d'un casier dans lequel les collégiens déposeraient leur portable avant d'entrer en classe. De nombreux collèges utilisent déjà cette technique. «Une boîte posée sur une table à l'entrée de ma classe attend les portables. Je n'ai jamais eu de problèmes. Et cela prend deux minutes à chaque début d'heure. C'était également assez courant dans les anciens établissements que j'ai fréquentés en région parisienne», explique une professeure de français d'un collège public de Rueil-Malmaison. Dans un autre collège, dans l'Essonne, cette fois, les élèves passent par un bureau à l'entrée de l'établissement, déposent leur portable le matin et le reprennent le soir. Chacun a une pochette à son nom pour éviter les risques de perte ou de vol. Interrogé par Le Figaro, un principal marseillais doute néanmoins de l'intérêt de cette «mesure soi-disant miracle» et énumère le temps perdu à chaque début d'heure, les récriminations des élèves, les risques de vol et de mélange des portables, les portables pas éteints qui se mettent à sonner, les élèves qui dissimulent leur portable dans leur poche: «S'ils sont éteints au fond du sac, ça fonctionne. Il suffit d'appliquer la loi», observe-t-il.

Une panoplie de sanctions existe

En cas de manquements répétés et de récidive, il est possible d'imposer des punitions scolaires, voire des sanctions disciplinaires. Certaines dispositions permettent d'aller jusqu'à la confiscation. Si le portable est interdit en cours, le chef d'établissement et le conseil d'administration sont en revanche libres d'autoriser l'usage du portable en dehors des heures de classe, pendant la récréation ou les interclasses par exemple. Mais la principale difficulté, comme le rappelait Luc Chatel interpellé par les sénateurs en 2011 quand il était ministre de l'Éducation nationale, c'est surtout que «l'usage des portables étant entré dans les pratiques quotidiennes, nous ne pouvons ignorer le besoin de communiquer, notamment entre les enfants et leurs parents, qui sont eux-mêmes demandeurs, naturellement en dehors des heures de cours.» Pour la fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep), «Il faut vivre avec son temps». Cette dernière trouve «plus intelligent de poser des règles et de discuter avec les élèves de leur sens». D'autant que «les adultes eux-mêmes ne sont pas toujours exemplaires avec le portable».

http://plus.lefigaro.fr/sites/default/files/imagecache/Petite/pictures/picture-97924-610xc8e8.jpgMarie-Estelle Pech

Journaliste éducation pour le service société du Figaro

 
 
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