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Le projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants était examiné en Conseil Supérieur de l'Éducation.
Faut-il accepter que l'orientation dans l'enseignement supérieur prenne en compte le parcours et les acquis du bachelier pour lui offrir davantage de chances de réussir et qu'une sélection sur dossier soit effectuée là où le nombre de places est inférieur aux demandes ?
Pour l'UNSA Éducation, la réponse est oui et nous avons soutenu ces nouvelles mesures parce que le droit d'accès est garanti pour chaque bachelier et que l'objectif d'une meilleure réussite est au cœur du projet. Nous avons jugé qu'en toute responsabilité, nous ne pouvions pas soutenir le statu quo avec son lot de tirages au sort dans les filières en tension et ses très nombreux échecs en première année de licence.
Or les alternatives ne sont pas nombreuses. Si on ne veut plus tirer au sort dans les filières en tension, il faut examiner les dossiers des lycéens et retenir ceux qui ont le profil le plus favorable pour réussir dans ces filières. Cela s'appelle la sélection, mot tabou à l'université, où pourtant la sélection existe actuellement, une sélection qui ne dit pas son nom, une sélection par l'échec, le découragement, l'abandon. Une sélection qui est une véritable injustice sociale.
D'autres organisations (FSU, CGT, FO, SUD, SGL, UNEF) ont défendu le droit formel au libre accès pour tous les bacheliers à l'université mais sans proposer aucune solution aux problématiques connues.
L'UNSA Education a fait le choix de soutenir un plan global qui non seulement ne remet pas en cause le principe essentiel du baccalauréat comme seul passeport pour l'université mais se soucie de mieux accompagner chaque étudiant vers l'acquisition de la licence par des dispositifs pédagogiques adaptés.
« Accompagner chacun vers la réussite », qu'est ce qui change pour 2018 avec le plan étudiant ?
Pré bac : l'enjeu de l'orientation réaffirmé.
Le projet de poursuite d'études supérieures doit se construire dès la classe de seconde. L'année de terminale, année du choix de formation post bac, doit bien évidemment faire l'objet d'une attention particulière. De fait, dès cette année scolaire, des mesures concernant les lycées vont être mises en œuvre. Le Ministre de l'Éducation Nationale propose de nommer un 2ème professeur principal en terminale, de renforcer le rôle des conseils de classe en leur confiant la responsabilité de se prononcer sur les choix des élèves, et d'instituer 2 semaines dédiées au travail sur l'orientation.
L'UNSA Éducation considère que ces propositions vont dans le bon sens.
Permettre un meilleur accompagnement de l'orientation, en faire une décision active et mieux éclairée ne peut être que plus efficace. Cela étant, arrivant à la fin du 1er trimestre, il est évident que toutes ces mesures précipitées vont bousculer les équipes pédagogiques. Leur accompagnement, leur formation sont des éléments essentiels sur lesquels nous comptons vite obtenir des réponses.
Le « Oui si »
Le projet de loi stipule que « l'inscription dans l'une de ces formations peut être subordonnée à l'acceptation, par le candidat, du bénéfice des dispositifs d'accompagnement pédagogique ou du parcours de formation personnalisé proposés par l'établissement pour favoriser sa réussite ». Pour résumer, à côté du « oui » ou « en attente », le « Oui si » est donc le 3ème type de réponses possibles apportées par les universités suite à l'examen des dossiers de candidature des lycéens. C'est une nouveauté qui doit permettre la mise en place d'un parcours plus personnalisé.
Face à l'échec massif avec seulement 27% des étudiants qui valident une licence en 3 ans, l'UNSA Éducation soutient ces dispositifs d'accompagnement pédagogique qui tentent d'apporter des réponses adaptées à chaque jeune, en fonction de son profil et de son projet.
La fin du tirage au sort
C'est aussi la grande avancée du projet de texte. PACES, STAPS, Droit et Psycho, pour l'entrée dans ces 4 filières en tension qui concentrent la majorité des demandes, les candidatures seront désormais examinées par le biais de la vérification de la cohérence entre projet du jeune, ses acquis et les caractéristiques de la formation.
L'UNSA Education soutient cette nouvelle procédure qui permet enfin de faire cesser le tirage au sort qui jusqu'à présent était utilisé pour départager deux candidats.
10 vœux au lieu de 24
Malgré tous les maux qui ont été attribués à APB, une plateforme numérique reste évidemment un outil indispensable pour garantir l'accès à l'enseignement supérieur par des règles lisibles et efficaces. Le Ministère prévoit un nouvel outil de formulation des vœux d'orientation que vont formaliser les lycéens dès janvier 2018. Il s'agira pour eux de faire 10 vœux, qui peuvent être groupés et non plus 24. L'autre grande évolution est qu'ils ne seront plus hiérarchisés et que par conséquent, une réponse sera émise sur chacun d'entre eux.
L'UNSA Éducation exige que les informations précises soient rapidement données sur le fonctionnement précis de cette procédure qui devra être efficace, juste et transparente.
Une meilleure lisibilité
C'est ce qu'est censé offrir cette nouvelle plateforme. Les formations devront afficher leurs caractéristiques, à savoir le nombre de places disponibles, le nombre de candidatures, les taux de réussite selon le bac, les perspectives d'insertion professionnelle et les attendus en termes de connaissances et de compétences.
Post bac : la notion de parcours à développer
Il est prévu l'ouverture de 130 000 nouvelles places dans les filières en tension, les STS et les DUT, en plus des 130 000 places vacantes. La Ministre de l'enseignement supérieur s'est également engagée à appliquer de manière plus efficace les "quotas" de bacheliers technologiques en DUT et de bacheliers professionnels en STS, quotas qui seront fixés par le Recteur, de même que les pourcentages de boursiers.
Quant aux parcours de licence, ils seront revus pour mettre en œuvre une spécialisation progressive. Modulables, les licences pourront se faire en 2, 3 ou 4 ans... c'est bien la notion de parcours plus personnalisés que dit vouloir porter la Ministre. Pour sa mise en œuvre, sont prévus un accompagnement des étudiants renforcé avec des recrutements de tuteurs (accompagnement par les pairs), et la nomination d'un directeur des études par champ disciplinaire. Les nouvelles formes de pédagogies (pédagogie par projet, pédagogie inversée...) seront également encouragées. L'autre nouveauté intéressante est l'inscription d'un droit de césure, le fait de suspendre ses études jusqu'à 1 an pendant laquelle le jeune conserve sa qualité. L'UNSA Éducation souhaite que les droits sociaux soient garantis le temps de cette interruption.
Un volet « Vie étudiante » est aussi prévu.
Si les étudiants n'auront plus les 217 euros de cotisation au régime de Sécurité Sociale à payer puisqu'ils vont être rattachés au régime général dès 2018, une contribution moins onéreuse est instituée dont le montant varie selon le cycle. Leurs frais d'inscription devraient également se trouver allégés, sauf pour les boursiers qui en resteront dispensés. Un soutien à la mobilité devrait aussi être créé pour les étudiants amenés à changer d'académie et des centres de santé au sein des universités vont être déployés.
Prochaine Ă©tape !
En examinant le projet de texte sous l'angle d'une meilleure réussite étudiante, l'UNSA Education a soutenu la philosophie générale qui est proposée. Notre position réformiste renforce nos exigences pour les prochaines étapes à venir, celles de la mise en œuvre qui devra s'articuler avec la future réforme du bac et du lycée.
L'UNSA Education portera des propositions pour que la préparation à l'orientation prenne toute sa place dans le parcours des lycéens et que le bac soit bien un tremplin vers le supérieur. Ces transformations seront portées par tous les personnels d'enseignement, d'éducation et d'orientation : ils devront être accompagnés, soutenus et reconnus.