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Cantines scolaires : insupportable instrumentalisation de la laĂŻcitĂ©
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En mars 2015, le maire (LR) de Chalon-sur-Saône annonçait qu’il supprimait les menus de substitution, en cas de repas contenant du porc à la cantine, et cela au nom de la laïcité.

Le SE-Unsa a bien Ă©videmment dĂ©noncĂ© cette instrumentalisation qui fait le jeu de l’exrĂŞme-droite :
http://www.se-unsa.org/spip.php?article7400

Une association a dĂ©cidĂ© de saisir le tribunal administratif en rĂ©fĂ©rĂ©, jugeant qu’il y a urgence puisque cette dĂ©cision doit s’appliquer Ă  la rentrĂ©e 2015, et qu’elle « stigmatise les enfants musulmans et leur famille Â»

Que dit le jugement ?

Le TA a rendu son jugement le 12 aoĂ»t et les 2 parties ont criĂ© victoire. Mais le TA n’a en fait pas jugĂ© sur le fond : il a juste jugĂ© qu’il n’y avait pas urgence. Le maire doit encore faire adopter la dĂ©cision par son conseil municipal, ce qu’il va faire Ă  la rentrĂ©e, et le premier repas au porc n’est pas prĂ©vu avant le 15 octobre.

Selon le TA, en effet, « si l’usage du service de restauration dans les Ă©coles publiques est facultatif, il doit en principe pouvoir ĂŞtre utilisĂ© par tous les parents qui dĂ©sirent y placer leurs enfants, sous rĂ©serve des nĂ©cessitĂ©s d’organisation de ce service ; qu’il appartient aux autoritĂ©s compĂ©tentes de veiller Ă  ce que [ces règles] n’aboutissent pas, de fait, Ă  priver certaines [familles …] d’y accĂ©der pour des considĂ©rations liĂ©es Ă  leurs opinions religieuses Â».

Mais le tribunal relève aussi que le prestataire qu’emploie la commune « informe de manière pĂ©riodique les familles des menus Â» et seule l’entrĂ©e du menu du 15 octobre comprend du porc.

Il estime donc que « l’accès aux services de restauration scolaire de l’ensemble des usagers, y compris les enfants de confession musulmane, ne paraĂ®t pas compromis Â», en tout cas pour l’instant.

Et ensuite ?

Le TA aura ensuite Ă  se prononcer sur le fond. Et sur ce point, les « considĂ©rants Â» du jugement rappellent le cadre lĂ©gal qui risque de mettre le maire en difficultĂ©.

En effet, si un service public de restauration scolaire existe dans une commune, il est soumis aux règles de droit de tout service public, dont l’égalité d’accès et la non-discrimination. La justice a ainsi annulé l’exclusion des cantines des enfants de chômeurs.

Certes, les repas de substitution ne sont pas obligatoires. Mais dès lors qu’ils ont été instaurés, les supprimer revient à exclure de fait les enfants qui étaient inscrits à la cantine compte tenu de cette possibilité.

Le jugement intĂ©gral est disponible ici : http://www.lexisnexis.fr/TA_Dijon_12_aoxt_2015__1502101.pdf

 
 
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