SECTION ACADÉMIQUE SE-Unsa de TOULOUSE - 19 BD SILVIO TRENTIN - 31200 TOULOUSE
Tél. 05 61 14 72 72 - Por. 06 01 28 45 03 - ac-toulouse@se-unsa.org

 
Ubu et Kafka ont des enfants : les logiciels de l’Éducation nationale
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Il est de tradition dans nos ministères éducatifs de mettre à disposition des personnels toute une batterie d’applications informatiques permettant de gérer les nombreuses activités de chaque catégorie de personnel. Ceci est bien logique et louable mais à chaque fois, le compte n’y est pas ! Les logiciels sont soit complètement obsolètes (EPP, AGAPE pour la gestion des enseignants par exemple), soit inadaptés, inaboutis et chronophages comme LIEN, OP@le et RenoiRH, les derniers en date.

Après avoir englouti 500 millions d’euros pour sa conception, le projet SIRHEN (système d’information des ressources humaines de l’ Éducation nationale) a rejoint les abysses pour ne gĂ©rer que  18 000 personnels, lĂ  oĂą il Ă©tait prĂ©vu d’en gĂ©rer plus d’1 million… !   Ces 18 000 agents rejoindront un nouvel SIRH en 2024…

Tout ça pour ça !  Bienvenue au ministère d’Ubu !

Nos ministères n’en ont clairement pas tirĂ© les leçons ! Prenons les derniers exemples en date.

Les personnels de direction par exemple sont noyĂ©s par des applications Éducation nationale trop nombreuses, chronophages et sans aucune ergonomie gĂ©nĂ©rant des pertes de temps et de la complexitĂ© Ă  tous les niveaux. Cela fait le bonheur des entreprises qui elles sont capables de fournir des applications ergonomiques et fonctionnelles ! Mais cela fait le malheur du contribuable qui voit chaque annĂ©e des millions d’euros dĂ©pensĂ©s au profit de ces entreprises  pourvoyeuses de logiciels très performants !

Pour les infirmier.res scolaires, la nouvelle application LIEN doit ĂŞtre dĂ©ployĂ©e Ă  la rentrĂ©e 2023 (après un report d’un an) en remplacement de SAGESSE, datant des annĂ©es 2000. L’UNSA  Éducation demande Ă  nouveau le report d’un an afin d’avoir une application a minima fonctionnelle!

Les organisations syndicales n’ont Ă©tĂ© associĂ©es que tout dernièrement Ă  la conception du logiciel dans le cadre du comitĂ© d’utilisateur. RĂ©sultat, le logiciel fait barrage sur beaucoup de point : par exemple, la dĂ©livrance de mĂ©dicament.   Il remet ainsi en cause les missions d’infirmier.res. Dans certaines acadĂ©mies, les infirmier.res ne donnent plus de mĂ©dicaments car cela gĂ©nère une insĂ©curitĂ© professionnelle.

L’application LIEN prĂ©voit  une dĂ©marche de soins informatisĂ©e mais il faut faire rentrer les situations  mĂ©dicales dans des cases… avec des dizaines de menus dĂ©roulants et d’items avec des blocages systĂ©matiques  si la bonne case n’est pas cochĂ©e… C’est ubuesque car la situation de l’élève doit rentrer  dans les cases….

C’est  aussi une « usine Ă  clic Â», source importante de TMS (troubles musculo-squelettiques).

Par ailleurs, lors de la remontĂ©e annuelle des statistiques qui mesure l’activitĂ© des soins infirmiers, le logiciel ne comptabilise pas, sur l’annĂ©e, les consultations infirmières… Ce qui empĂŞche ces professionnels de santĂ© d’évaluer leur action auprès des Ă©lèves.  Autre exemple, les actions de santĂ© et de prĂ©vention ne sont pas prĂ©vues dans le logiciel! Un comble!

Ensuite, LIEN ne prévoit pas de lien de coordination avec les autres professionnels de santé que sont les médecins par exemple! On passe d’Ubu à Kafka!

Le logiciel est, comme toutes les autres applications, très chronophage.  Il faut 10 minutes pour  complĂ©ter le logiciel juste pour une petite Ă©gratignure ! Le soin a pris moins de temps que  le traitement informatique!!! C’est kafkaĂŻen !

D’autre part, LIEN nĂ©cessite obligatoirement une connexion internet. Or dans les Ă©coles, c’est rarement le cas ! Bien Ă©videmment, les clĂ©s 4G ne sont pas fournies pour autant ainsi que le matĂ©riel informatique!

Enfin, avec l’utilisation des logiciels privĂ©s dans les Ă©tablissements,   une double saisie est nĂ©cessaire afin d’assurer la traçabilitĂ©  des interventions auprès des Ă©lèves.

«Si l’enfer existe, Op@le en tient la comptabilitĂ© !». C’est ainsi qu’un collègue utilisateur prĂ©sente la « dernière star » des applications de gestion financière et comptable des EPLE, OP@le, censĂ©e remplacer le logiciel GFC devenu complètement obsolète. La modernisation de la fonction financière est actĂ©e depuis de nombreuses annĂ©es. Pourtant ce progiciel de gestion n’est toujours pas au point et fait vivre un vĂ©ritable enfer aux collègues, dĂ©gradant fortement leurs conditions de travail , engendrant des RPS et une souffrance au travail intolĂ©rables ! L’UNSA   Éducation alerte notre employeur car le calendrier de  dĂ©ploiement envisagĂ© est inadaptĂ©, l’assistance n’est pas au niveau requis.   Enfin il faut que cessent l’infantilisation et le caporalisme dĂ©veloppĂ©s par certaines acadĂ©mies Ă  l’endroit des collègues!

Les 136 000 personnels dits ATSS ont basculĂ© au 1er janvier 2023 dans une nouvelle application interministĂ©rielle de gestion des ressources humaines : RenoiRH. Cette mise en Ĺ“uvre de l’application atteint des sommets de maltraitance pour les gestionnaires RH qui l’utilisent au quotidien : bugs, dĂ©connexions intempestives, automatismes qui disparaissent alors que l’ancien logiciel (AGORA) Ă©tait obsolète, etc. Cela  entraĂ®ne des consĂ©quences parfois dramatiques pour la gestion des personnels.  Les gestionnaires de cette application font tout pour compenser les consĂ©quences de ces dysfonctionnements au dĂ©triment de leur conditions de travail et donc de leur santĂ©. Le stress et la fatigue s’accumulent et atteignent un degrĂ© plus qu’alarmant. Les arrĂŞts de maladie et les temps partiels thĂ©rapeutiques explosent et le turn-over  s’accroĂ®t !

Ubu et Kafka ont un fils : RenoiRH.

Last but not least, le logiciel Chorus DT qui sert Ă  rembourser les frais de dĂ©placement. En effet, de nombreux personnels l’utilisent pour leur remboursement de frais (TZR, corps d’inspections, assistantes sociales, infirmier.res scolaires pour le 1er degrĂ©, etc.) mais c’est un logiciel, comme tous les autres, extrĂŞmement compliquĂ© Ă  complĂ©ter et très chronophage : certains personnels abandonnent donc leur saisie et ne se font donc pas  rembourser  leurs frais ! C’est intolĂ©rable !

Enfin, l’UNSA Éducation dénonce le fait que toutes ces applications (et les autres) sont déployées sans véritable plan de formation et sans accompagnement à la hauteur, avec par exemple des équipes d’experts permettant d’accueillir les demandes des collègues utilisateurs.

Ubu et Kafka vont finir par nous faire perdre la raison au sein de nos ministères ! L’attractivitĂ© est Ă  un point de quasi non retour eu Ă©gard aux faibles rĂ©munĂ©rations et aux conditions de travail qui ne cessent de se dĂ©grader  et engendrent de plus en plus de souffrance au travail. Monsieur le Ministre, il est urgent d’agir !

 

UNSA-FP (@UnsaFP) / Twitter

 

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC