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CTA : l’UNSA s’adresse au Recteur en cette pĂ©riode de crise
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Le CTA* du mois de mars s'est réuni en visioconférence, au beau milieu d'une période de confinement sans précédent pour la population française, et a fortiori pour les enseignants, CPE et Psyen de notre académie. L'UNSA Education s'est adressé en ces termes à notre Recteur.

*Comité technique académique

 

Monsieur le Recteur, mesdames, messieurs,

L’heure est grave, la France entre dans une 3ème semaine de confinement pour faire face à la grave crise sanitaire que nous traversons.

Le système éducatif est mis à rude épreuve, mais les personnels ont su répondre présents.

Pour l’UNSA Éducation, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse doit soutenir davantage l’ensemble de ses personnels et leur permettre de tenir le rythme dans la durée.

Ceci demande une communication claire, d’éviter les exigences démesurées et d’agir avec bienveillance.

 

1) Ne pas décourager la continuité pédagogique et administrative.

À distance, maintenir un lien avec les élèves et leur famille, en bravant les nombreux dysfonctionnements techniques, relève du défi. Les personnels qu’ils soient enseignants, d’éducation, administratifs, techniques, de direction, d’inspection ont su le relever.

Le Ministre a nourri et promis une forte ambition autour de la continuité éducative. Cependant, les efforts et la forte implication de personnels ne pourront gommer les inégalités scolaires et sociales qui sont au cœur de notre École. Les écarts vont donc se creuser.

Les conditions matérielles des familles sont extrêmement variées : logement insalubre, connexion internet inexistante, difficultés scolaires…. Ainsi pendant que certains profitent des ressources familiales existantes pour effectuer les travaux demandés, d’autres ne daignent ouvrir leurs cartables et préfèrent profiter des séries disponibles sur Netflix ou autre.... Sans oublier ceux qui bénéficient de cours particuliers via des structures privées….

Les élèves se plaignent d’être «bombardés de travail». Côté parents, le constat est le même : beaucoup de travaux à effectuer avec un accès difficile à certains ENT ou plateformes.

Pour l’UNSA Éducation, avancer dans le programme n’est pas une priorité pour plusieurs raisons. A l’heure où la communauté scientifique ainsi que l’ensemble des soignants rappellent la nécessité d’un confinement total, la priorité doit être la gestion sanitaire de cette crise du Covid-19. Nous pensons qu’il est temps d’agir dans le bon sens : il faut ralentir le travail, c’est un marathon qui nous attend.

Il faut laisser le temps aux familles de gérer ce moment difficile : cessons de leur faire croire qu’elles pourront assumer à la maison le travail des enseignants ou que l’enseignement en présentiel pourrait être remplacé.

Pour l’UNSA Éducation, il n’est pas raisonnable d’exiger ainsi toujours plus des personnels. Il faut stopper les injonctions qui vont à l’encontre du confinement. Nous demandons que le télétravail soit privilégié, que les établissements scolaires qui n’accueillent pas d’élèves ou de dossiers à gérer en présentiel, restent fermés, sachant que les personnels logés, en sus du travail qu’ils sont conduits à effectuer, assument des astreintes dans les établissements.

Un mot plus particulier sur les personnels administratifs, très impliqués eux aussi pour assurer la continuité administrative et financière, bien qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés. Dans notre Académie, seuls 150 personnels des services déconcentrés sont dotés d'un ordinateur et de clé OTP. Dans les établissements, le télétravail des administratifs est impossible de par l'absence de clé OTP et de par l'impossibilité de travailler à distance avec les logiciels financiers.

Les établissements souhaitent que toute communication académique concernant le fonctionnement des EPLE soit coordonnée, cohérente et systématiquement adaptée aux conditions d'exercice du terrain. Les ordonnances n'étant pas applicables directement, les établissements sont en attente des circulaires d'application des ordonnances des 25 et 27 mars 2020.

La gestion d’une crise de cette ampleur ne peut reposer que sur une politique des ressources humaines bienveillante. Les disparités entre la communication nationale et les consignes locales, ainsi que les objectifs affichés peuvent être source de stress, voire de découragement pour toutes celles et ceux qui au quotidien s’adaptent à ce contexte difficile, contexte qui risque de s’aggraver dans les prochains jours.

Par conséquent, nous réaffirmons qu’il ne serait ni compréhensible, ni acceptable de nier ces efforts en amputant les congés des personnels. Le contexte tendu impose aussi de permettre à chacune et chacun de pouvoir se reposer, se ressourcer et d’être avec des proches. Une pause nécessaire avant la reprise des cours qui nécessitera tout autant d’efforts, d’adaptation et d’innovation. Le retour des élèves en classe, leur accompagnement et répondre aux inégalités éducatives qui malheureusement se creusent chaque jour de confinement un peu plus, seront aussi des enjeux cruciaux pour les équipes.

 

2) Garantir de bonnes conditions pour l’accueil des enfants des personnels soignants

De nombreux personnels volontaires permettent que soient accueillis les enfants des personnels soignants et des personnels de l’aide sociale à l’enfance, tout en continuant d’assurer une continuité pédagogique et administrative.

Cette solidarité importante mise en place dans des délais records nécessite d’être soutenue pour être pérenne.

D’une part au niveau sanitaire, il est nécessaire de doter les personnels de gel hydro alcoolique, de savons, de masques, le nettoyage des locaux doit être assuré deux fois par jour, les groupes ne doivent pas dépasser 8 enfants maximum, toutes ces conditions doivent impérativement être garanties pour protéger les personnels et les enfants qu’ils accueillent.

D’autre part, au niveau de l’organisation, s’il faut continuer de pouvoir s’appuyer sur le volontariat de nos collègues, il faut tenir compte du fait que cet accueil doit être proposé 7 jours sur 7 et durant les vacances scolaires. Nous demandons donc au Ministère à ce que les partenariats avec les collectivités et le secteur associatif, le champ de la jeunesse et des sports soient renforcés pour avoir suffisamment de volontaires. Le travail engagé sur les regroupements d’écoles et d’établissements, de roulement des équipes présentes doivent être étudiées au cas par cas, en lien avec les équipes.

Il faut également faciliter la mobilisation des personnels de santé de l’Éducation Nationale volontaires pour faire face à cette crise sanitaire.

3) Faire une place pleine et entière au dialogue social pour envisager la fin de l’année scolaire

Par la complémentarité que permet le croisement des informations de nos 22 syndicats, par sa représentativité acquise dans l’ensemble du champ éducatif, l’UNSA Éducation tient les personnels informés, se fait écho de leur quotidien, et agit chaque jour auprès des autorités pour faire face à cette situation exceptionnelle.

L’UNSA Éducation considère que la situation appelle une responsabilité partagée à laquelle les représentants des personnels peuvent prendre toute leur part, si on le leur permet. Notre exclusion des boucles d’informations ici ou là est totalement contreproductive.

En ce sens, s’il est difficile de mesurer la durée et les conséquences de cette crise, nous demandons à ce qu’une date soit fixée pour engager le travail sur les différents scénarii envisagés sur le retour en classe, le calendrier des affectations (affelnet, parcoursup…), la tenue des examens.

En particulier, pour les candidats autant que pour les personnels, il est urgent de savoir comment se passeront les examens. Le discours officiel du maintien du calendrier et des épreuves ne peut plus tenir au vu d’un confinement qui semble se prolonger pour une durée inconnue.

Pour l’UNSA Education, les solutions qui seront retenues quel que soit l’examen (DNB, CAP, BAC, BTS) devront répondre aux exigences suivantes :

• D’abord, sécuriser les candidats et donc les solutions ne devront pas être remises en cause dans quelques semaines si le confinement est à nouveau prolongé.

• Ensuite, tenir compte du fait que, même si les personnels s’investissent dans la continuité pédagogique, la continuité des apprentissages ne peut pas être garantie car les élèves ne disposent pas tous de conditions satisfaisantes. Toutes les difficultés sont renforcées par le travail à distance et le creusement des inégalités est inévitable si les enseignants sont contraints de «faire le programme»

• Enfin, libérer un maximum de temps à la reprise des cours pour assurer les apprentissages qui n’ont pas pu être correctement menés, ce qui implique de ne pas multiplier les évaluations chronophages.

Dans ces conditions, pour l’UNSA Education le maintien d’épreuves terminales à sujet national portant sur l’ensemble du programme n’est pas souhaitable. Il convient de privilégier des modalités plus souples qui tiennent compte de la situation exceptionnelle et qui simplifient la reprise d’une activité normale dans les établissements, si toutefois celle-ci peut avoir lieu. Par ailleurs, maintenir les CCF, les ECA et les E3C à l’identique conduirait à multiplier les temps d’évaluation aux dépens des temps d’apprentissage.

Pour l’UNSA Education, s’appuyer sur les évaluations déjà effectuées en contrôle continu est la piste plus intéressante. Elle pourrait être complétée par une ou plusieurs épreuves de contrôle/rattrapage pour tout ou partie des candidats n’ayant pas été reçus aux examens qui ont un impact sur la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle (CAP, BAC et BTS). Le DNB, qui ne présente pas d’enjeu pour la poursuite du parcours des élèves, pourrait être délivré uniquement sur la base du contrôle continu. Dans cette situation exceptionnelle où nous partageons la même préoccupation de ne pas pénaliser nos élèves, il doit être possible de construire ensemble une solution acceptable pour tous.

En conclusion, les personnels enseignants, d’éducation, administratifs, techniques, de direction, d’inspection sont au rendez-vous pour ne laisser aucun élève au bord du chemin. L’UNSA Éducation appelle le ministère à ne pas multiplier les communications qui brouillent les messages et à prendre soin de l’ensemble des personnels, des élèves et de leurs familles dans ce moment difficile que l’Humanité toute entière affronte avec l’espoir d’une issue la plus rapide et la plus positive possible.

 
 
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