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SE-UNSA RENNES


 Par SE-UNSA RENNES
 Le  jeudi 25 novembre 2021

Déclaration de l’Unsa Education Bretagne CTA DU 18 NOVEMBRE 2021

 

 

Monsieur le Recteur,

Monsieur le Secrétaire Général,

Monsieur le DRAJES,

Mesdames et Messieurs les membres et expert.e.s du CTA

 

En introduction de cette déclaration, nous souhaitons rendre hommage à la mémoire de Samuel PATY. Un an après, l’émotion est intacte à l’évocation de l’assassinat de notre collègue, perpétré par le terrorisme islamiste. La liberté d’expression est attachée à la liberté de conscience, qui est l’essence de la laïcité. En offrant aux élèves des espaces pédagogiques où s’acquiert la liberté de pensée, les enseignantes et enseignants participent à la fabrique du pluralisme des idées : c’est la base de la démocratie.

Nous souhaitons aussi interroger le sens du dialogue social au sein de notre ministère et de notre académie. Pour le ministère, Stéphane CROCHET, au nom de l’Unsa Education, l’a fait dans sa déclaration au CTMEN du 9 novembre dernier.

L’UNSA Education ne dit pas qu’il n’y a pas de dialogue social au sein de notre académie car la réunion obligatoire des instances et les groupes de travail  permettent de construire la réflexion. Toutefois, nos questionnements par mails ou par courriers restent parfois sans réponse et les délais de transmission des documents préparatoires sont difficiles à tenir. Nous dénonçons une fois de plus la Loi de transformation de la Fonction Publique qui a supprimé certaines instances ou les a vidées en grande partie de leurs compétences

A l’UNSA Education, nous pensons que le dialogue social contribue pleinement à la réussite du service public d’éducation, s’il entend les attentes et les propositions de celles et ceux qui le font vivre, s’il rapproche les points de vue et permet de nouer des compromis.

A l’heure du bilan annuel, l’UNSA Education tient à souligner l’engagement de l’ensemble des personnels, toutes catégories confondues, de notre académie qui ont démontré leur professionnalisme au service de la continuité du service public, malgré le marasme dans lequel  la crise sanitaire nous a plongés.

 

Malgré tout le temps voué à la gestion de cette crise, il manque toujours cruellement celui dédié à l’étude d’impact sur les personnels. Suite à la demande de l’UNSA Education en novembre 2020, nous attendons toujours cette étude alors même que nous mesurons chaque jour les conséquences sur le moral, le physique et la confiance de la profession et que nous méconnaissons celles à venir.

 

A ce propos, l’UNSA Éducation vous alerte solennellement sur l’état de santé et de fatigue des personnels de l’Éducation. Ceux-ci n’en peuvent plus et il est temps que notre ministre et ses représentants se rendent compte de la réalité du quotidien de ses personnels. Toutes les remontées que nous avons montrent un mal-être inquiétant. Un nombre de plus en plus important de collègues en classe subit des violences d’élèves ou de parents, il suffit de consulter le registre des fiches SST. Tout ceci dans un contexte de crise sanitaire qui rend plus difficiles les conditions de travail, sans oublier la pression des directives et enquêtes en tout genre qui continuent à arriver inlassablement. Et, cerise sur le gâteau, la fin des CAP qui a considérablement modifié les données pour les personnels, a fortiori ceux des administrations.

 

Tout cela se traduit par des personnels épuisés, des arrêts de travail conséquents depuis cette rentrée, des velléités de reconversion, des démissions nombreuses, de mise en disponibilité, dans des proportions inquiétantes, et ce n’est que le début…

Certes, des demandes inlassables de l’UNSA Education ont enfin été prises en compte comme les améliorations concernant les personnels administratifs, qui ont fait l’objet de la signature d’un relevé de décisions, l’avancement automatique et une grille pour les AESH, la revalorisation indemnitaire pour les CFC et les conseillers pédagogiques, la démarche de convergence indemnitaire pour les psychologues de l’éducation nationale, l’élargissement des bénéficiaires de la prime d’attractivité, la revalorisation des assistants de service social, des infirmiers et infirmières, des inspecteurs et des personnels de direction…

Pourtant, faute de perspectives pluriannuelles notamment, ces améliorations ne suffisent pas aux personnels pour retrouver le sentiment de considération et de reconnaissance de la Nation et l’attractivité de nos métiers reste en berne. Si les nouvelles mesures 2022 seront positives pour celles et ceux qui en bénéficieront, faute de montée en charge pluriannuelle programmée et de mesure générale sur le point d’indice, faute de prise en compte et d’accompagnement dans les défis professionnels du quotidien, très souvent accentués par la communication ministérielle, la revalorisation aux sens financier et professionnel des métiers de l’Education n’aura pas lieu.

Autre sujet d’inquiétude : le manque de personnel. Nous avons écrit le 6 octobre dernier au ministre pour comprendre les carences en personnels constatées à cette rentrée. Nous vous avons également écrit pour vous demander de réouvrir la liste complémentaire des PE. Même si le manque de personnels a déjà existé par le passé, la situation en cette rentrée scolaire, dans les écoles, les collèges, les lycées et même les services, est particulièrement grave. Dans un contexte où nous avons pu largement dénoncer le manque de postes, cette année scolaire présente la particularité du nombre important d’agents qui manquent pour occuper ces postes. S’agit-il d’une stratégie d’économies au-delà de la Loi de finance 2021 ?

Nous nous inquiétons également de la future mobilité des personnels. A l’heure où l’Education nationale n’a jamais autant peiné à recruter et assurer la présence d’un enseignant devant chaque élève, l’Etat décide de façon unilatérale l’instauration d’un nouveau mode d’affectation des personnels qui va encore réduire la capacité à pourvoir les postes des écoles et établissements les plus délaissés à l’échelle nationale, tout en réduisant l’offre de mobilité ouverte à tous. Profilage illisible de postes sur tout le territoire et mutations opaques, tel est le nouveau visage de la mobilité des personnels que dessine le gouvernement, sous-couvert d'expérimentation. Au-delà du climat délétère qu'un recrutement sur profil installe dans les équipes, c'est un verrouillage de la mobilité des personnels et un creusement de l'écart entre les zones qui sont les plus sollicitées et celles qui se vident un peu plus chaque année, qui s'annonce.

Nous terminons cette déclaration sur les services Jeunesse et Sports. Ils sont depuis le 1er janvier 2021 entrés au ministère de l'Education Nationale à la suite à la réorganisation ministérielle. A ce jour, le Services Départementaux Jeunesse et Engagement Sportif d'Ille et Vilaine (SDJES35) et la Délégation Régionale Académique Jeunesse et Engagement Sportif (DRAJES) sont arrivés à la DSDEN35 avec un manque criant d'anticipation et de pédagogie quant aux logiques de fonctionnement. Si la situation matérielle et humaine  pourrait à elle seule occuper un cahier de doléances, c'est plus sur les effets de l'ensemble de ces paramètres que nous souhaitons nous exprimer. En effet, cette liste entraîne des effets secondaires quant aux missions et actes professionnels à accomplir.  Ils discréditent les services SDJES et DRAJES auprès de leurs usagers et partenaires et surtout mettent en mal-être les agents qui doivent composer avec les résolutions des problèmes au fil de l'eau. La mobilité des services a manqué cruellement d'anticipation et de fluidité et a mis à mal les femmes et les hommes qui ont tenté de pallier cette situation, parfois en le payant de leur santé.

Nous vous remercions de votre attention

Jean-Michel HERVE

Tanguy JOUAULT