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Et si PISA s’intĂ©ressait aux effets du dualisme scolaire en France ?
Article publié le dimanche 1er juin 2014.
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« Inefficace, inĂ©galitaire et en dĂ©clin Â» : voilĂ  comment apparaĂ®t le système Ă©ducatif français dans l'enquĂŞte PISA 2012. Mais l’OCDE s’intĂ©resse plus aux acquis des Ă©lèves qu’à la façon dont l’égalitĂ© des chances est respectĂ©e. A cet Ă©gard, l’enseignement privĂ© est un facteur important de discrimination sociale. En favorisant le dualisme scolaire, la RĂ©publique alimente structurellement la machine Ă  fabriquer l’inĂ©galitĂ©.

 

Le privé accueille majoritairement les élèves des familles favorisées

 

En France, la corrélation entre milieu socio-économique et performance est bien plus marquée que dans les autres pays de l’OCDE.

Selon les statistiques de la DEPP (Direction de l'Ă©valuation, de la prospective et de la performance de l’Education nationale), les Ă©tablissements privĂ©s scolarisent davantage d’élèves appartenant aux catĂ©gories sociales « favorisĂ©es » ou « très favorisĂ©es Â». A contrario, il y a 2,5 fois plus de boursiers dans le public que dans le privĂ©.

Les Ă©lèves scolarisĂ©s en Ă©cole privĂ©e obtiennent gĂ©nĂ©ralement de meilleurs rĂ©sultats que ceux du public (30 points de plus en moyenne Ă  Pisa). Selon l'OCDE, cet Ă©cart s'explique « par une compĂ©tition accrue et des niveaux d'autonomie plus Ă©levĂ©s dans la dĂ©finition du curriculum et l'allocation des ressources Â».

Mais lorsqu'on examine les performances des élèves public/privé d'un milieu social comparable, on constate que les résultats sont similaires. De même lorsque les écoles publiques bénéficient du même degré d’autonomie que les écoles privées.

Par ailleurs, les établissements privés sont de plus petite taille, avec des effectifs réduits par classe, ce qui favorise la prise en charge individualisée des élèves.

 

La France finance démesurément l’enseignement confessionnel

 

La France est aussi un des rares pays Ă  financer la concurrence Ă  son propre Service public d’éducation au profit d’une religion. L’enseignement catholique sous contrat reprĂ©sente en effet 96% des Ă©lèves scolarisĂ©s dans le privĂ©. Pourtant, dans ces Ă©tablissements, Ă  peine 10% des familles se reconnaissent dans le « caractère propre Â» catholique.

La question de la dualitĂ© scolaire n’est pas aussi prĂ©gnante dans la plupart des 27 pays de l’OCDE oĂą existe l’enseignement catholique, regroupĂ© dans le CEEC (ComitĂ© europĂ©en de l’enseignement catholique). Dans cet ensemble, la France se taille la part du lion : près de 30% des Ă©lèves et des Ă©tablissements[1] du CEEC !

La plupart des pays de l’OCDE appliquent le principe : « A école publique, fonds publics. A école privée, fonds privés ». L’essentiel du financement est assuré par les familles et l’Eglise. En Pologne, Italie et Portugal, par exemple, l'enseignement catholique privé ne représente respectivement que 0,90%, 3,80% et 3,70% des élèves. La Finlande, en tête des pays européens pour les tests PISA, ne finance pas l’enseignement privé qui représente moins de 1% de la population scolaire. Elle a de ce fait un système scolaire très homogène.



[1] Au total, 2 millions sur 7 millions d’élèves et 8700 structures sur 37 000.

 

 
 
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