En cette fin de trimestre, les vacances arrivent à pic pour apaiser les tensions accumulées et permettre aux élèves de souffler. Un long trimestre s’achève, l’heure est propice aux premiers bilans du fonctionnement des établissements.
Tous les personnels sont unanimes pour constater une hausse des tensions dans les collèges. L’exercice du métier dans les disciplines et dans les classes se heurte à un phénomène en forte croissance : la présence d’élèves en marge de leur scolarité. Il est en effet patent que la proportion d’élèves difficiles, ceux qu’on appelle parfois les "décrocheurs", les jeunes en rupture de l’école, ceux qui brillent également par un absentéisme très important, prend une ampleur dans le système qui n’épargne aucun collège. Si le phénomène est aigu dans les quartiers sensibles, les autres secteurs ne sont plus épargnés. Il y avait jadis les « cancres », il y a maintenant des élèves qui sont en marge quasi totale de l’école. Ils oublient leurs affaires, ils font exprès d’arriver en retard, ils se ferment et récusent tout intérêt à l’école. Cette présence perturbe totalement le fonctionnement de la classe. La violence entre les élèves et celle vis à vis des adultes tend même parfois à se banaliser. Cette situation explosive peut se terminer par des incidents graves. Souvent décontenancés, les professeurs ont hélas peu l’occasion de parler de ces difficultés au cours de demi-journées banalisées que les chefs d’établissements ont pour mission de réduire au strict minimum. Et pourtant la mise en place d’un travail d’équipe, d’un projet pédagogique pluridisciplinaire susceptible de redonner un goût pour l’apprentissage, fait obligation d’assurer ces moments de concertation. La revendication du SE-UNSA d’inclure dans le service de tous les enseignants un temps de concertation est bien une priorité. Il est essentiel de porter haut et fort cette exigence. A l’heure d’un bilan d’étape, il est bon de rappeler quelques vérités et celle ci n’est pas la moindre.