Le départ du SNES :
 
De petites phrases en communiqués, le SNES-FSU laissait entendre depuis plusieurs semaines qu’il pourrait claquer la porte des discussions avec Jean-Paul de Gaudemar. Apparemment déçu que son « coup de pression » n’ait pas produit des effets immédiats, le SNES adopte une fois de plus la posture du refus, bien sûr au nom de l’intérêt des élèves, des collègues, et tant qu’on y est de la République et de la Démocratie !
- A y regarder de près, les raisons avancées par le syndicat majoritaire du second degré se résument en un seul mot : conservatisme. Pour le SNES, il est urgent de réformer le lycée, mais en conservant l’actuelle organisation (il vaudrait mieux dire ségrégation) en voies et séries et en conservant le principe du groupe-classe, seul à même de garantir l’entre-soi de la future élite de la Nation…
- Comme d’habitude, le SNES démontre qu’il est d’abord un agglomérat de lobbys disciplinaires. Ce tropisme disciplinaire est bien présent dans l’argumentaire du SNES qui prétend s’opposer à « l’effacement des disciplines et des savoirs au profit d’un "socle commun" d’enseignements fondamentaux ». C’est en effet un grave péché que de se poser la question des acquisitions et des compétences réelles des élèves et d’envisager davantage de souplesse dans la construction des parcours…
- A force de vouloir satisfaire toutes les demandes, même celles qui sont inconciliables, le SNES tombe dans la caricature : si on l’écoutait, les lycéens auraient un emploi du temps de 40 heures par semaine minimum.
- Le SNES sort du cadre des discussions alors même que rien n’est encore arrêté et que le ministre n’a pas fait connaître ses propositions. Serait-ce encore une manière de peser sur les débats, sans « s’abaisser » à y participer ? Ou de jouer sur tous les tableaux ? Dedans, dehors : on affiche son opposition et on négocie en coulisses !
- Champion de la « démocratisation élitaire et conservatrice », le SNES innove également en matière de démocratie syndicale… Après avoir annoncé mercredi 8 octobre réunir un BN le 14 octobre pour « décider de la poursuite de sa participation aux discussions », il a fait savoir dès le 9 octobre qu’il se retirait de la table des discussions… Chapeau, le SNES !
- Une chose est sûre en tout cas : en étant hostile à la modularité des enseignements, à la disparition du groupe classe, à la redéfinition des parcours et des relations entre élèves, savoirs, et enseignants, le SNES est bien l’ennemi de la réforme telle que nous, au SE-UNSA, la concevons.

Et le SE dans tout ça ?

Le SE-UNSA sera reçu le mercredi 15 octobre par la mission de Gaudemar. En cohérence avec nos valeurs et notre méthode, nous nous efforcerons jusqu’au bout de faire valoir nos critiques, nos arguments et nos propositions pour une réforme du lycée que nous estimons absolument nécessaire. Le SE-UNSA ne cède pas à un quelconque angélisme, qui serait bien naïf dans le contexte actuel. Des difficultés existent en effet, dont certaines résultent d’ailleurs peut-être d’un lobbying efficace de la part du SNES et d’autres associations réputées pour leur « progressisme ». C’est la raison pour laquelle nous avons rendu publique le 3 octobre dernier une lettre adressée à Jean-Paul de Gaudemar, dans laquelle nous pointions nos inquiétudes et nos interrogations, lesquelles seront au cœur de notre prochaine rencontre. voir article précédent