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Déclaration préalable – CSA A du 26 mars 2024
Article publié le vendredi 29 mars 2024.
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Déclaration préalable – CSA A du 26 mars 2024

Monsieur le Recteur,

Madame la Secrétaire Générale,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité Social d’Administration de l’Académie de Rennes,

Ce 26 mars l’UNSA Éducation ouvre son congrès à Nantes, revenons sur la forte déclaration faite lors du CSA ministériel récent, tant elle est édifiante !

Les actes en disent plus que les paroles et les déclarations. Les personnels de l’Éducation nationale, très insuffisamment revalorisés ces dernières années, attendent, comme on attend Godot, la revalorisation légitime à laquelle ils ont droit à rebours du déclassement dont ils font l’objet depuis plusieurs années. Pourtant, en guise de reconnaissance des métiers qu’ils exercent, faisant fi non seulement de leur investissement mais également de leur rôle social indispensable, ils devraient une fois de plus faire les frais de la politique d’austérité menée par le gouvernement.

Pour l’UNSA Éducation, dans les faits, ce gouvernement n’aura réussi que dans un domaine : affaiblir encore le service public d’éducation et dégrader un peu plus les conditions de travail des personnels. Le ministère n’a cessé de prétendre vouloir procéder à un choc d’attractivité. Mais, dans la réalité, il semble insensible à l’électrochoc de la désillusion des personnels, à la poursuite et l’aggravation de la crise majeure d’attractivité de l’Éducation nationale.

Mais, faire est plus difficile que dire. Les paroles sont comme l’eau qui tombe dans le sable, une fois dites, elles disparaissent mais il n’est plus possible de revenir dessus. Pourtant, l’effet des engagements régulièrement non tenus demeure dans les esprits de ceux auxquels ils étaient destinés et cela décrédibilise encore un peu celles et ceux qui les ont produites.

D’ailleurs, il est permis de douter que le ministère tiendra tous les engagements pour lesquels il a donné sa parole et qui doivent se traduire par des enveloppes financières catégorielles dont nous attendons de savoir si elles ne font pas partie des fonds de tiroirs raclés, selon les propos mêmes des membres du gouvernement. Des fonds de tiroirs à


double fond sans doute puisqu’ils permettent de financer des milliers de postes et de rendre plusieurs centaines de millions d’euros !

Pour l’UNSA Éducation, il y a là une inconséquence, voire une inconscience, à refuser de sanctuariser le budget de l’Éducation nationale alors que nul ne peut ignorer la réalité de la crise traversée et l’impérativité de renforcer les moyens, de remuscler l’École publique, pour reprendre la rhétorique présidentielle.

 

 

Pour l’UNSA Éducation, l’année 2024 ne peut être une année salariale blanche où les personnels accepteraient une fois de plus d’être la variable d’ajustement d’un agenda politique et budgétaire, dès le départ insincère.

L’année 2024, ne peut non plus se poursuivre en l’absence de pouvoir décisionnaire rue de Grenelle, ou bien avec un ministère dont la boussole n’indique pas le Nord dans la même direction que celle du Premier ministre. Les récentes déclarations dissonantes du Premier ministre et de sa ministre de l’Éducation en témoignent et, dans de telles conditions, la paralysie constatée depuis plusieurs semaines se poursuit et handicape le service public d’éducation.

Pour l’UNSA Éducation, nous en sommes à un point où le dialogue social est réduit à peau de chagrin, quand il n’est pas inexistant…

Sévère mais juste, terrible constat s’il en est, d’autant qu’il est fait par une fédération très attachée au dialogue social et qui représente tous les métiers de l’éducation, dans toutes les strates… Et à l’UNSA Éducation nous n’oublions pas les « invisibles », sans qui l’édifice bien chancelant qu’est l’Éducation ne fonctionnerait pas, nous tenons à les saluer qu’ils soient en rectorat, en direction académique, en établissements ou en circonscriptions. Et ils sont soumis à rude épreuve avec en plus de tout le reste l’installation chronophage de logiciels qui sont livrés à l’état brut et n’apportent aucune plus-value, à part peut-être pour les bénéfices des entreprises qui les vendent à l’Éducation nationale.

En décembre, dans sa jolie lettre adressée aux personnels de l’Éducation nationale, M. Attal, alors ministre de l’Éducation, disait : « C’est avec les professeurs, par les professeurs, grâce aux professeurs, que nous relèverons le défi de l’élévation du niveau. Pour cela, je le sais, vous avez besoin d’être soutenus. Soutenus dans vos conditions quotidiennes d’exercice, vos évolutions de carrière ».

A l’heure où chaque département de notre Académie a pu voir dans quelles conditions se déroulerait la rentrée prochaine, le décalage entre les mots et les faits est au minimum indécent…

Comment peut-on accepter d’affaiblir ainsi nos écoles et établissements publics soumis à une rude concurrence du privé dans notre Académie ? L’UNSA Éducation a demandé, et


attend toujours, des données concernant les écoles et établissements privés afin de pouvoir clairement constater que la concurrence présentée comme équitable l’est (elle ne l’est de toute façon pas ne serait-ce que pour la non-obligation de mixité sociale en contrepartie des financements publics). Pour l’instant cela reste très nébuleux, faute d’informations.

L’UNSA Éducation dénonce le choix qui est fait d’affaiblir un service public d’éducation qui a pourtant plus que besoin d’être renforcé.

Pour l’UNSA Éducation, rien que pour la forte problématique inquiétante et croissante des enfants qui ont des troubles du comportement, il n’y aurait dû y avoir aucune fermeture que ce soit dans le 1er, ou 2nd degré qui va être de plus en plus confronté au choc que connaissent beaucoup d’écoles de notre Académie, qui sera majoré par le projet de tri ; regrouper tous ces élèves promet un vrai choc. On peut parler d’un phénomène majeur totalement occulté, et pourtant il est question d’enfance en danger qui nécessiterait des moyens conséquents en moyens médicaux, psy et sociaux, entre autres et surement pas des moyens constants… Nous continuerons inlassablement à vous alerter sur ce sujet majeur totalement occulté par les moyens octroyés par notre ministère, tout comme il l’est par les autres ministères. Et c’est encore plus marquant avec le choc des savoirs. Et nous n’oublions pas les AESH en première ligne, pas plus que nous n’oublions leur rémunération indécente que nous dénonçons.

La rentrée prochaine est organisée dans la confusion, dans un contexte de choc des savoirs que l’UNSA Éducation et les autres syndicats dénoncent fortement tant ce projet est à l’opposé de nos convictions.

Par ailleurs, nous n’avons eu de cesse de le dire, et malgré les annonces gouvernementales, les moyens dans les collèges pour mettre en place ce dispositif sont insuffisants, à moins de prendre sur les « marges » des établissements, une enveloppe aujourd’hui utilisée pour des choix effectués au sein de l’autonomie des établissements, pour dédoubler d’autres enseignements ou pour ouvrir des options.

L’augmentation des contraintes, avec notamment l’alignement des groupes dans la constitution des emplois du temps, pourrait avoir des conséquences négatives sur les conditions de travail et sur les établissements. Il faudra une vigilance très importante sur la réalité de ce qui sera fait dans les établissements pour éviter les « usines à gaz ».

L’UNSA Éducation et ses syndicats appelleront au respect des textes réglementaires et agiront dans ce cadre, pour une organisation qui cherche à faire progresser chaque élève, dans l’alternance possible de classes entières et de groupes homogènes ou hétérogènes.

Nous continuons à dénoncer par ailleurs la logique générale du « choc des savoirs » et notamment les mesures sur le brevet comme examen d’entrée au lycée, sur le


redoublement, sur la labellisation des manuels, qui relèvent d’une vision passéiste et constituent un renoncement à l’ambition de démocratisation du système éducatif.

L’UNSA Éducation rappelle la dimension humaine de ces fermetures, et nous l’avons abordé au ministère, notamment pour les professeurs de technologie qui prennent « très cher » cette année dans notre Académie, 39 fermetures ! A qui le tour ?

Diviser pour mieux régner est un dogme pour notre président pour ce qui concerne l’éducation et ses personnels. Comme si le pacte ne suffisait pas, les effets du manque de moyens conjugués à la mise en place du choc des savoirs se font sentir dans les établissements où les tensions sont vives, chacun défendant à juste titre sa discipline, parfois sacrifiée, au détriment d’autres… Par ailleurs, envisager de regrouper les élèves en difficulté fait preuve d’une méconnaissance profonde de nos élèves et c’est singulier car en même temps on promeut l’inclusion… Oui, ce projet oublie nombre de nos élèves, notamment ceux qui sont en difficulté ou différents... Et il oublie totalement la mixité sociale ou plutôt la non-mixité sociale, sans oublier les moyennes d’élèves par classe.

 

Je vous remercie de votre attention.

 

Robin Maillot pour l’UNSA Éducation

 

 
 
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