Ce CALR s'est tenu en présence des représentants de l’administration : M Ethis Recteur, les quatre Dasen, la SG Madame Lamotte d’Incamps, Madame Bister cheffe de la DIVE... des représentants de parents d’élèves : FCPE... des représentants des organisations syndicales dont L'UNSA EDUCATION… des représentants des mouvements associatifs : Div Yezh Breizh, Kelennomp, OPLB avec le député Paul Molac qui est à l’origine de la loi qui porte son nom, AEG (Gallo), Divaskell Breizh (privé), Diwan... des représentants des collectivités territoriales : M Le Louarn Conseil Régional, d’un maire des Côtes d’Armor M Rémi Guillou…

C'est l'une des pires rentrées pour les langues régionales en Bretagne. L'ambiance était morose. Il est vrai que le contexte a bien plombé les débats qui ont commencé par une minute de silence.

Les effectifs d'élèves apprenant le Breton (aucun chiffres pour le Gallo) sont encore en baisse par rapport aux années passées. Seul le service public sauve la mise en augmentant malgré tout ses effectifs  (le privé et Diwan sont en baisse).

Il n'y a pas assez de places aux concours dans le 2D. Dans le premier degré, il y a moins de candidats à l'arrivée que de places offertes !

Les filières sont mises à mal, il manque des enseignants partout, surtout en Ille-et-Vilaine. Pour scolariser 10 000 élèves de plus dans les 5 ans à venir cf la Convention Etat/Région, il faudrait environ 400 enseignants de plus !

Il y a un manque d'attractivité pour les enseignants : multi niveaux dans le 1D, pas assez d'ouvertures de classes, enseignants sur plusieurs établissements dans le 2D, formation continue inexistante ou inconfortable.

Un gros problème demeure depuis des années : le passage écoles/collèges : 49 % des élèves ne poursuivent pas le breton lors de leur passage au collège !

L'UNSA Education a rappelé une fois de plus sa demande d'une dotation spécifique du Ministère pour les Langues Régionales !

Au cours de ce CALR il a aussi été question

-du mouvement POP (22 POP bretons proposés dans le 1er degré mais seulement 13 de pourvus, 1 POP breton dans le second degré mais non pourvu, pas vraiment compensés par les postes spécifiques : 12 mais 6 de pourvus seulement)

-des congés de formation professionnelle :
1D :
Public : 8 accords pour 8 demandes
Privé : 3 accords pour 3 demandes
2D :
Public : 10 accords pour 14 demandes
Privé : 2 accords pour 2 demandes

On constate un renoncement des collègues à se former : en cause les multiniveaux, le manque d'ouverture de classes, la difficulté à se former... Autre problème : on entre en Bretagne grâce au breton parfois mais on se perd dans la nature ensuite. Les POP semblent plus intéressants pour le Rectorat car engagement sur 3 ans sinon retour.

-des classes préparatoires : le Rectorat affirme que l’expérimentation de la PPE fonctionne très bien pour les langues régionales même s'il a été objecté que peu d’étudiants bougeront car problème du déplacement.

-de la présentation de la carte des pôles par les 4 Dasen : 56 ouvertures dans le public. Les organisations syndicales et les associations ont toutes déploré le manque d'ambition de cette carte. Le Rectorat répond qu'il est difficile d’envisager un programme volontariste car on n’a plus la ressource enseignante. Il faut trouver des personnes locutrices et enseignantes.

L'UNSA EDUCATION a clôturé ce CALR par un plaidoyer pour le Gallo :

Le Gallo est le parent pauvre des deux langues régionales. On rencontre des problèmes à tous les niveaux :

1 Culturel et politique : pas de panneaux trilingues, rien n’est mis en place pour évoquer qu’on a parlé Gallo dans une bonne moitié du 56, du 22 et dans l’intégralité du 35 (sans parler de la Loire Atlantique, de la Mayenne…).

2 Formation :

Initiale : rien pour le concours PE en Gallo, idem pour le Capes.

Continue : il y a bien une formation en deux ans pour le Gallo mais 6 semaines sur 8 sont sur le temps des vacances. Ce n’est pas comme cela qu’on va recruter (il y a de la ressource pourtant). Seule une formation continue sur temps scolaire pourrait donner de l’envie : les collègues seraient remplacés par la brigade de formation continue qui existe encore dans les départements (pour remplacer les directeurs, les stagiaires en récupération de temps, les collègue en formation CAPPEI, en REP+, les collègues en constellations… Pourquoi pas pour le Gallo ? Par ailleurs, les constellations freinent les départs en formation langue régionale, sans compter que les collègues qui partent en congé de formation professionnelle ne sont pas rémunérés à plein traitement…

3 Il ne faut pas bloquer les ineat début juillet. On attend toujours des demandes d'ineat sur Gallo...

4 Il faut mettre en place le Comité de pilotage gallo prévu par la Convention de 2022.

Un point positif toutefois : la création récente d’un poste de conseillère départementale en Gallo dans le 35 (mais ce sera trop juste pour l’Académie).