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La conférence nationale de presse de rentrée a eu lieu mercredi 25 août.
20 médias étaient présents :
Contexte de rentrée
La rentrée 2021 est marquée par l’inquiétude et l’usure, notamment en raison du contexte épidémique, mais aussi en raison du contexte politique.
Toute la société doit être très prudente, et l’évolution de l’épidémie à l’École sera sous haute surveillance, pour les personnels et les élèves.
La vie et les apprentissages de nos élèves sont fondés sur les échanges et les interactions, tout comme le travail et la vie des équipes pédagogiques.
Les efforts de toutes et tous pour supporter, s’adapter, et tenir malgré tout face à la crise sanitaire, ont été conséquents. Cependant, alors que la rentrée doit être un moment d’envie, celle-ci est marquée par l’appréhension.
Selon le sondage de rentrée réalisé auprès d’un panel d’adhérents du SE-Unsa, la motivation est bien là pour les enseignants mais elle n’arrive qu’en deuxième position derrière le stress.
Préserver la scolarité des élèves est notre priorité, pourtant nous avons l’impression que le ministre évolue dans une autre dimension. Lui dans la communication et nous dans le réel.
École primaire
Le ministre a martelé le retour aux fondamentaux (lire, écrire, compter…) comme si l’École les avait perdus de vue. Il tente de faire dire aux évaluations nationales qu’il a inversé une tendance négative alors qu’il faut plusieurs années pour mesurer des effets réels et durables.
Éducation prioritaire
Le dédoublement GS-CP-CE1 a apporté une amélioration des conditions d’enseignement mais on ne peut pas encore en mesurer les effets sur les acquis des élèves.
Réforme du lycée général et technologique
La mise en œuvre à marche forcée de cette réforme, malgré la crise sanitaire, et la politique de multiplication des heures supplémentaires ne peuvent pas conduire à l’adhésion des enseignants.
RĂ©forme de la voie professionnelle
La précipitation, le dogmatisme et la politique des suppressions d’emplois empêchent les équipes de s’approprier la réforme et de lui donner un sens au quotidien.
RĂ©forme de la formation
Encore une réforme au forceps, usante pour les acteurs de la formation et peu lisible pour les étudiants qui ne s’y retrouvent plus dans le cursus pour devenir enseignant. On peut d’ores et déjà parier que cette troisième réforme en 11 ans n’inversera pas la tendance des difficultés chroniques de recrutements et ne se traduira pas par une entrée dans le métier plus professionnalisante et sécurisée.
École inclusive
Le discours présente une école inclusive qui se déploie pleinement et les chiffres faisant état de toujours plus d’élèves inclus sont réels. Néanmoins les difficultés pour ces élèves, leurs familles et les personnels restent toujours présentes. La formation, la présence d’enseignants spécialisés, les moyens de gestion font toujours cruellement défaut. Les dernières avancées obtenues pour les AESH mettront des mois à prendre effet et ne soldent ni les questions catégorielles (AESH), ni le dossier de l’école inclusive qui reste un défi professionnel pour les enseignants.
En route vers 2022
Le bilan du ministre sera une école profondément bousculée et des métiers en perte de sens où il faut faire vite pour répondre à des instructions descendantes qui se heurtent à une réalité de terrain bien différente des discours.
Avec l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, le rôle central de l’École publique dans notre République a dramatiquement été rappelé.
La promesse démocratique que représente l’École publique est terriblement fragilisée par le refus de l’exécutif de s’attaquer à l’absence de mixité sociale ainsi qu’à l’enfermement ou à l’isolement territorial.
Il est illusoire de vouloir défendre la laïcité sans s’attaquer aux situations de ségrégations sociales et scolaires qui minent le pacte républicain.
Évolution catégorielle : nous attendons l’arbitrage du ministre sur la montée en charge de la prime d’attractivité et les discussions de l’agenda social vont encore se poursuivre sur plusieurs points.
L’attractivité des métiers de l’Éducation reste un chantier largement inachevé. Dans notre sondage, les personnels placent leurs priorités ainsi : rémunération, reconnaissance du travail et de sa charge.
Cette année scolaire sera celle des élections présidentielles ainsi que celle du congrès du SE-Unsa. Ce sera donc le moment pour nous de revisiter notre projet syndical avec nos adhérents et de faire des propositions aux candidats aux élections présidentielles.
Il est urgent de renouer un contrat social entre les personnels et leur Nation, un contrat social de reconnaissance et de soutien au service public d’éducation et de ses personnels dont l’action est au cœur d’un projet de société.
Actualité sanitaire et point de situation après la réunion avec le ministère du 25 août 2021
Nous avons eu fin juillet un protocole sanitaire avec quatre scénarios et des précisions spécifiques pour l’EPS. Cela correspondait à nos demandes depuis plus d’un an.
Le ministre a annoncé par voie de presse que la rentrée se ferait en niveau 2. Nous regrettons qu’il ait encore fait le choix de la communication directe à l’opinion publique avant de s’adresser aux personnels.
Nous avons posé nos questions dès le lundi 23 août au cabinet du ministre dans l’espoir d’obtenir des réponses lors de la réunion du 25.
Nos regrets résident avant tout dans le manque d’équipement pour maîtriser la qualité de l’air dans les écoles et établissements du second degré.
Dans le premier degré, c’est la seule mesure au-delà du masque, qui pourrait freiner les contaminations, et encore, seulement à partir du CP. Nous réclamons ces détecteurs de CO2 et ces purificateurs d’air depuis des mois.
S’agissant de nos demandes, nous avons redit au ministère qu’il fallait recruter pour le remplacement, pour revenir sur les suppressions d’emploi dans le second degré.
Il faut absolument des recrutements pour accompagner la vie des écoles et des établissements. Il faut des recrutements d’assistants d’éducation dans le premier et le second degré mais également plus de CPE et de PsyEN.
Plusieurs éléments à l’issue de la réunion du 25 août :