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BAC PRO : l’analyse
Article publié le mercredi 13 février 2008.
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Le Se-UNSA suit avec attention la mise en place du bac pro 3 ans aux niveaux national et académique ; la signature par notre bureau national d’un protocole de discussion (et nullement un protocole d’accord comme certains syndicats voudraient le faire croire) nous permet de participer aux groupes de suivi au ministère et dans les rectorats.

Notre priorité est de pouvoir maintenir le parcours 4 ans pour les élèves qui en auront besoin : la validation (plus ou moins rapides, selon les élèves) de modules participerait en effet d’une pédagogie par la réussite, credo qui a toujours fait la force du LP face à un public souvent en échec scolaire en collège. C’est une solution très envisageable grâce à la VAE qui a découpé les métiers en unités. Plus généralement, il est nécessaire qu’un suivi effectif des élèves en difficulté soit mis en place : c’est également le souci de certains membres de notre rectorat…. Serait-ce une petite bouée dans l’océan d’incertitude dans lequel nous naviguons ? Rappelons-le encore une fois : le Se-UNSA n’est pas opposé au bac pro 3 ans, mais ce serait fâcheux qu’il ne reste plus que ça, car tous les publics ne pourront s’y adapter. Autre sujet d’inquiétude : le bac pro 3 ans s’inscrit dans la volonté d’élever le niveau d’études, ce qui est louable, mais nous allons rencontrer un problème de niveau du public : on aura à la fois l’ancien public LP, et le nouveau public auparavant en lycée ou lycée techno ; de quels moyens disposerons-nous pour gérer cette grande hétérogénéité ?

Nous l’avons déjà souligné, la mise en place de cette réforme nous semble exagérément précipitée : pour la rentrée 2008 (dans moins de 7 mois !), le recteur veut mettre en place 150 bac pro 3 ans dans l’académie de Rennes (on n’est donc plus dans l’expérimentation prônée par le ministre). D’ici à la rentrée, il va donc falloir établir les grilles horaires (par commodité, elles seront semble-t-il calquées sur la seconde pro), les référentiels, réfléchir au nombre de PF… Peut-on risquer ainsi de sacrifier la scolarité des lycéens qui serviront de cobayes à ce dispositif très aléatoire ? Pourquoi ne pas s’être donné une année complète pour que les CPC et les groupes de travail académiques fassent leur travail dans la sérénité plutôt que d’adopter des solutions à l’emporte-pièce qui s’avéreront sans doute rapidement mal adaptées ?

 Pour preuve de cette précipitation inconsidérée, le planning des groupes de travail au suivi du protocole : le premier s’est réuni à Rennes le 25 janvier dernier, jour où l’on nous a annoncé que le second groupe aurait lieu le 31…. nombre d’inspecteurs eux-mêmes n’étaient pas disponibles dans un délai aussi court ! Le calendrier du rectorat prévoit que tout soit bouclé pour mi avril. A noter que nous sommes sur la "liste noire" (communiquée par Luc Bérille au ministre en personne) des académies où les recteurs n’ont pas appliqué la 2ème note aux recteurs, avec Nice, La Réunion, Créteil et Lyon. X. Darcos s’est engagé à obtenir des changements visibles…

Pas plus de cohérence au niveau national : nos collègues qui participent aux réunions avec le Ministère sont effarés par le vide des propositions, à tel point que les rendez-vous sont régulièrement décalés sans motif réel. Après l’annulation de la réunion du 29 janvier (motif avancé par le ministère : réflexion pas assez avancée), la réunion du 4 février a été reportée au 14 février pour le même motif, motif qu’on pourrait plus exactement qualifier de prétexte. Nos collègues ont aussi dû attendre des semaines un document qu’on leur avait promis, et qui s’est révélé un schéma très simpliste sur le déroulement des études du LP nouvelle génération, avec des passerelles prévues entre le CAP et le bac pro, ainsi que du bac pro au bac techno, mais pas l’inverse, ce qui n’est pas sans nous causer souci. Pas de détail non plus sur les icônes « diplômes » : sont-ce effectivement des diplômes ou des certifications ? Bel exemple de la logique ministérielle : le 6 février, le Café pédagogique mettait en ligne un courrier daté du 16 janvier, guide de mise en place de l’expérimentation bac pro 3 ans à la rentrée 2008. Ce guide n’a pas été discuté en groupe de travail ministériel alors qu’il était déjà expédié aux recteurs avant la réunion du 22 janvier.

Quant à la fameuse nouvelle seconde professionnelle, les avis divergent au sein même du ministère : il y a conflit entre ceux qui veulent resserrer la généralisation (le LP va-t-il devenir un autre lycée technologique ?) et ceux qui veulent conserver la spécificité. Ce qui est d’ores et déjà certain, c’est qu’il s’agit d’avoir moins de classes de 2nde que de champs de bac pro possibles (pour l’instant entre 15 et 20 champs pro envisagés). Autre certitude qui ne va pas réjouir les collègues : les effectifs en bac pro 3 ans seront plus importants qu’en bac pro actuel (30 élèves au moins).

Les semaines à venir nous diront si nos propositions pour alléger le passage forcé au bac pro 3 ans seront entendues par le Ministère, et si les réponses qu’on nous apportera sur nos inquiétudes nous sembleront dictées par une autre logique que la logique comptable...

Fanny Chabrier
Secrétaire tech et pro Académie de Rennes


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