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SE-UNSA REIMS


 Par SE-UNSA REIMS
 Le  mardi 24 octobre 2017

DNB : Encore des changements ... pour finalement avancer à reculons.

 

En 10 ans, le brevet des collèges a été revu à 4 reprises. La session 2017 était la première du DNB "post-refondation". Avant même que les évolutions soient "digérées", le nouveau ministre impose en cours d’année de nouveaux changements pour la session 2018… dont certains sont surtout des retours en arrière.

Les changements pour le DNB 2018 annoncés par le ministère :

  • Renforcement du poids relatif des épreuves terminales : on passe de 400 points pour le socle et 300 points pour les épreuves terminales à 400 points pour chaque bloc.

Avis du SE-Unsa

Alors que le ministre veut réduire le nombre d'épreuves terminales au lycée, il augmente leur poids au brevet. Dommage, l’évaluation des domaines du socle permet d'avoir une approche progressive, sur le temps long, des différentes compétences alors que là on va « jouer » une part croissante des points sur des épreuves disciplinaires…en deux jours !

  • Les points attribués pour la maîtrise satisfaisante d’une composante du socle (niveau 3) passent de 40 à 35.

Avis du SE-Unsa

Le SE-Unsa regrette cette décision qui pourrait paradoxalement empêcher certains élèves ayant obtenu un positionnement satisfaisant sur le socle d'obtenir leur DNB. Ce nouveau barème ne motivera pas plus les élèves pour les épreuves terminales. L'écart réduit entre niveau 2 (25 points) et niveau 3 (35 points) entretient la confusion entre ces 2 niveaux.

  • A la place des 2 épreuves écrites subdivisées (50 points pour chaque partie = 200 points au total), 4 épreuves distinctes (300 points au total) :
    • Français : 100 points
    • Histoire-géographie-EMC : 50 points
    • Mathématiques : 100 points
    • Physique-Chimie ou SVT ou technologie (2 parmi les 3) : 50 points

Avis du SE-Unsa

Le SE-Unsa s'est opposé à ce choix qui hiérarchise les disciplines. Il  souhaite qu'on conserve un nombre de points égal pour chaque épreuve écrite.

Les enseignants de l'Unsa ont demandé que les épreuves écrites fassent l’objet d’une réflexion pour qu’elles aident au positionnement sur les composantes du socle par le conseil de classe.

  • Epreuve orale : ajout de l’épreuve d’histoire des arts aux EPI et aux parcours.

 Avis du SE-Unsa

On ajoute histoire des arts à l’épreuve orale, mais pourquoi ? La présentation des EPI et des parcours permettait déjà de mettre en valeur le parcours d'éducation artistique et culturelle et de mettre en œuvre une démarche de projet, choisi par l'élève, plus intéressante en terme de compétences que la simple présentation d'un dossier écrit telle qu’elle pouvait avoir lieu auparavant.

 

Le SE-Unsa a fait des propositions qui répondent aux problèmes rencontrés en conservant l'importance accordée au socle.

  • Conserver l’équilibre actuel socle/épreuves terminales : le DNB n’est pas le bac. Ce qui est le plus important, c’est la maîtrise des compétences du socle commun. Les épreuves terminales doivent principalement permettre aux élèves fragiles de faire leurs preuves et de valider le socle commun.
  • Conserver les 40 points pour le niveau 3 : si le conseil de classe décide que l’élève a une maîtrise satisfaisante du socle, les épreuves terminales ne doivent pas pouvoir le déjuger.
  • Donner plus de poids aux épreuves terminales en liant l’obtention des mentions aux résultats obtenus dans ces épreuves et répondre ainsi à l’objectif du ministère de redonner de la valeur aux épreuves terminales pour les élèves en maîtrise satisfaisante ou bonne.
  • Accepter les 4 épreuves distinctes pour simplifier l’organisation mais ne pas instaurer de hiérarchie entre les disciplines : toutes concourent à la maîtrise des compétences du socle commun.
    • Conserver donc le barème actuel de 50 points par épreuve.
    • Veiller à ce que les exercices proposés portent bien sur les principales compétences du socle commun et pas sur des connaissances disciplinaires décontextualisées.
  • Ne pas ajouter l’épreuve d’histoire des arts qui n’est pas une épreuve en lien avec un projet choisi par l’élève : l’épreuve orale, dont le support est un EPI ou un parcours, porte sur la démarche, le processus qui a conduit à la production finale alors que l’épreuve d’histoire des arts porte sur les connaissances et la capacité à en rendre compte à l’oral.

L’éducation artistique et culturelle est déjà présente dans les EPI et les parcours.

 

Toutes les modifications proposées par le SE-Unsa au Conseil supérieur de l’Éducation ont obtenu un large soutien du Conseil. Pour autant, le ministère a mis le projet aux voix sans aucune modification.

Il a été rejeté par 36 voix contre, 8 voix pour et 25 abstentions.

Nous regrettons que le ministère se soit précipité dans des changements en cours d’année alors qu’il faut surtout mieux outiller les enseignants pour l’évaluation des niveaux de maîtrise du socle commun.

Au SE-Unsa nous restons convaincus que le DNB du 21ème siècle, véritable Brevet du Socle Commun, prenant au sérieux le principe de non-compensation entre les compétences et rendant compte des compétences acquises à l’issue de la scolarité commune, reste à construire.