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SE-UNSA REIMS


 Par SE-UNSA REIMS
 Le  mardi 20 septembre 2011

Réforme du lycée : vers un enterrement de première classe ?

 

Deuxième rentrée pour la nouvelle classe de seconde, première pour les nouvelles premières. Le lycée continue d’évoluer. Malheureusement, le gouvernement ne lui en donne pas les moyens

 

À cette rentrée, la réforme du lycée entre dans sa 2e année. Elle sera marquée par l’entrée en vigueur d’importantes nouveautés pour la classe de première dans les trois séries générales et les séries technologiques ST²L (laboratoire), STI qui devient STI2D (industrie et développement durable) et la nouvelle série STD2A (arts appliqués) désormais autonome.

Les choix budgétaires ont raison des ambitions pédagogiques.

 Parmi les innovations importantes, la réforme devait donner plus d’autonomie aux établissements dans la gestion de leurs moyens et dans leur organisation. Las, les choix budgétaires ont eu raison des ambitions pédagogiques. Les rectorats ont dû calculer les nombres de divisions en prévoyant 35 élèves par classe, en imposant, au passage en première, des regroupements de sections. L’autonomie des établissements s’en trouve dramatiquement réduite. Comment envisager de monter des projets quand les heures manquent même parfois pour les enseignements obligatoires ? Clairement, le gouvernement a fait le choix de reprendre, par les restrictions budgétaires, les marges d’autonomie que les lycées avaient gagnées.

L’engagement ministériel n’est pas à la hauteur.

Accompagnement personnalisé, nouveaux programmes, enseignements d’exploration

Pour de nombreux collègues, la réforme entraîne des évolutions importantes des contenus et des pratiques. Là aussi, l’engagement ministériel n’est pas à la hauteur. La circulaire de rentrée peut bien clamer « la poursuite … ». La réalité est toute autre. Le pilotage et l’accompagnement des équipes sont très souvent inexistants. Alors qu’il aurait fallu mettre le paquet sur la formation, notamment dans les matières de technologie industrielle, son organisation a été pour le moins improvisée (quand on n’a pas frisé dans certaines académies la désinvolture). Les équipes de première seront, de fait, livrées à elles-mêmes en 2011-2012 comme celle de seconde l’ont été l’année dernière. Sur ce point, la baisse drastique des crédits de formation continue n’augure rien de bon.

 Pour le SE-Unsa, cette réforme du lycée ne peut fonctionner si tout ce qui en faisait l’intérêt est sacrifié sur l’autel du budget. Le gouvernement doit mettre en cohérence les actes et la parole. Le succès de la réforme en dépend.