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SE-UNSA REIMS


 Par SE-UNSA REIMS
 Le  jeudi 16 septembre 2010

Des CLAIR, pas très nets…

 
 
Nouveau venu dans le paysage déjà complexe de l’éducation prioritaire, le dispositif CLAIR (Collèges et lycées pour l’Ambition, l’innovation et la Réussite), sera expérimenté cette année dans 105 établissements. Tous les établissements concernés seront dotés d’un « contrat d’objectifs » avec l’autorité académique et disposeront d’une large autonomie pour sa mise en œuvre.
 
Au delà des aspects pédagogiques finalement assez classiques, la circulaire du 7 juillet 2010 qui définit le dispositif comporte de réelles nouveautés en matière de gestion des ressources humaines et de Vie scolaire.
 
Le recrutement de l’ensemble des personnels de ces établissements se fera « sur proposition des chefs d’établissement » après publication de postes à profil. Les collègues recrutés sur ces postes se verront remettre une lettre de mission valable 3 ans. A l’issue de cette période, l’engagement pourra être renouvelé avec une nouvelle lettre de mission mais les personnels « qui n’adhèrent pas au nouveau projet seront encouragés à rechercher une affectation plus conforme à leurs souhaits. » (Sic).
 
Pour l’année 2010-2011, seuls les postes vacants ont été concernés mais ce mode de gestion a vocation à être généralisé. Quid alors des collègues déjà en poste ? D’autant plus que dans la plupart des cas, les recrutements ont été menés dans la plus grande opacité.
 
En matière de vie scolaire, le dispositif instaure une fonction de « préfet des études » à raison d’un par niveau en collège et pour la classe de Seconde dans lycées et LP. Cette fonction, à la définition floue sera dotée de compétences très larges : « Membre de l’équipe de direction », il est « responsable pédagogique et éducatif du niveau de classe qui lui est confié », il doit « assister le chef d’établissement » sur les champs éducatif et pédagogique, « Coordonner et animer le travail pédagogique et éducatif des équipes », « Organiser la vie scolaire », accompagner les élèves et organiser le lien avec les parents. Le préfet des études tiendrait donc à la fois du professeur principal, du CPE et même du conseil pédagogique lui tout seul !
Les fonctions de Préfet des études pourront être confiées à un enseignant, qui assurera éventuellement quelques heures de cours ou à un CPE de l’établissement, le tout définit par le chef d’établissement.
 
Pour cette année, dix académies sont concernées (Aix-Marseille, Amiens, Créteil, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Versailles) et les établissements choisis l’ont été sur des critères de climat social, en particulier pour la violence. Dès l’année prochaine, le programme CLAIR sera étendu en lien avec la politique de ville. Le SE-UNSA à déjà fait par au ministre de son désaccord avec la philosophie générale du programme et exigé des clarifications concernant les nombreuses zones d’ombre de la circulaire.