Après l’annonce intempestive de Vincent PEILLON sur les rythmes scolaires avant même la passation de pouvoir, notre ministre de l’Education nationale vient à nouveau de livrer à la presse une « belle idée » pour reprendre ses propres termes ! Et si on proposait à des profs retraités d’assurer des missions de conseil aux jeunes enseignants ?
C’est ce qui ressort d’une interview donnée au « Parisien » et relayée par « l’Express »
 http://www.leparisien.fr/societe/appel-a-des-professeurs-retraites-une-belle-idee-mais-peillon-veut-concerter-31-05-2012-2025622.php
 http://www.lexpress.fr/education/appel-a-des-profs-retraites-un-ballon-d-essai_1120906.html

Il s’agirait, sur la base du volontariat, de permettre à des enseignants à la retraite de faire quelques missions (rémunérées), notamment du tutorat auprès de collègues débutants par le biais d’un contrat de génération.
Même si notre ministre s’empresse d’ajouter qu’il veut concerter, cela amène plusieurs remarques de notre part.

Sur la forme tout d’abord. Il serait temps que Vincent PEILLON comprenne que les enseignants attendent de leur ministre un peu plus de considération. N’espérions-nous pas  que la politique d’annonces médiatiques était révolue ? L’agacement se fait déjà sentir. 

Sur le fond ensuite. Au SE-UNSA, Christian CHEVALIER, notre secrétaire général, n’a pas tardé à réagir en déclarant que « Cette idée traîne dans les tiroirs de la rue de Grenelle depuis des années et il faut la laisser dans sa naphtaline. La formation professionnelle des enseignants ne peut se satisfaire d'expédients! »

On n’est pas loin du « compagnonnage » proposé par Xavier DARCOS lors de sa réforme sur la mastérisation. Nous dénoncions alors ce dispositif. Nous n’avons pas changé d’avis !

Si le Sgen-CFDT semble être sur une position similaire à la nôtre, le SNES nous gratifie d’une communication pour le moins ambigue… Jugez plutôt :
Selon le site de l’Express (cf référence ci-dessus) : Nous sommes prêts à discuter de toutes les mesures transitoires pour passer du système Chatel, au système Peillon", avance Roland Hubert, co-secrétaire général du syndicat. "L'idée que nous avait présenté Vincent Peillon, c'était la possibilité pour les enseignants volontaires de différer d'un an leur départ en retraite. Durant cette année supplémentaire, les enseignants accompagneraient les jeunes profs. On avait dit 'pourquoi pas'. Mais si l'idée c'est de faire revenir dans les établissements des collègues déjà à la retraite, on est infiniment moins enthousiastes!".

Affaire à suivre donc. Vous pouvez bien sûr compter sur le SE-UNSA pour faire entendre sa voix et ne pas accepter n’importe quoi d’un ministre de l’Education nationale, fusse-t-il de gauche !

A l’UNSA, nous le disons haut et fort. « A l’UNSA, nous n’avons pas d’amis ! » Un syndicat n’a pas à soutenir un parti politique, surtout s’il veut rester indépendant. Un syndicat est là pour représenter les travailleurs et défendre leurs intérêts.
Cela risque d’être plus compliqué pour les organisations syndicales qui ont ouvertement appelé à voter pour un candidat précis…

Jean-Michel ALAVOINE
Secrétaire académique du SE-UNSA