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EnquĂŞte nationale de « victimation » et climat scolaire.
Article publié le jeudi 1er décembre 2011.
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Suite aux États généraux sur la sécurité à l’école, le ministère de l’Éducation nationale a réalisé deux enquêtes (une de victimation et l’autre sur le climat des collèges) dont il tire deux conclusions :

•93% des collégiens déclarent se sentir bien dans leur établissement

•Un degré d'exposition à la violence globalement stable, des disparités sensibles entre établissements

Ceci n’est pas forcément inattendu...

Plus intéressante, est l’annexe rédigée par Eric Debarbieux, président de l’observatoire international de la violence à l'École. Après être revenu sur la méthode des enquêtes et ce qui les a motivées, l’auteur détaille les résultats puis en tire quelques pistes d’actions.

Il confirme que la grande majoritĂ© des Ă©lèves (92,5 %) dĂ©clare se sentir “plutĂ´t bien” ou “tout Ă  fait bien” dans leur collège. MĂŞme si les 7,5 % qui restent ne sont pas quantitĂ© nĂ©gligeable, il constate justement que  â€śbien peu de services publics et d’institution pourraient se targuer d’un tel degrĂ© de satisfaction chez leurs usagers”.

Reste un problème important, celui des “punitions” qui apparaissent injustes à 32 % des collégiens (plus de 36 % en RAR dont 13 % très injustes).

 Par ailleurs, comme toutes les enquĂŞtes de victimation (y compris internationales) le montrent depuis longtemps, le sentiment d’insĂ©curitĂ© existant dans les collèges rĂ©sulte principalement de petits incidents frĂ©quents (violence verbale et petits vols). Le sentiment d'extrĂŞme brutalitĂ© qui transparaĂ®t Ă  travers certains faits divers très mĂ©diatisĂ©s n’est absolument pas confirmĂ© par ces enquĂŞtes. En revanche, ces petits incidents frĂ©quents aboutissent chez certains Ă©lèves Ă  se sentir harcelĂ©s (environ 6 % dĂ©clarent subir un harcèlement très sĂ©vère), ce qui peut provoquer de l'absentĂ©isme.

Il est à noter, que les enseignants sont très rarement pointés comme agresseurs. Les châtiments corporels et les violences verbales sont rarement signalés et les agressions sexuelles perpétrés par des personnes d’éducation sont très rares (ouf ! NDLR). Autre conclusion intéressante : le fait d’être scolarisé dans un établissement de l’éducation prioritaire n’aggrave pas massivement le sentiment d’insécurité et dans ces établissements, la relation aux enseignants parait sensiblement équivalente aux autres établissements.

 

Suite à ces constatations, Eric Debardieux donne quatre pistes d’action :

1.La sécurisation des bâtiments (avec de la vidéosurveillance par ex) n’aura que peu d’effet sur la violence scolaire puisque celle-ci est d’origine interne aux établissements. La réponse devra être avant tout pédagogique.

2.La priorité doit être la lutte contre les petites violences quotidiennes et le harcèlement (entre élèves) qu’elles génèrent. Cette lutte prendra nécessairement du temps et les “effets d’annonce” ne résoudront rien.

3.Le climat scolaire ne s’améliorera qu’en résorbant les violences répétées. Le travail sur le vivre-ensemble est donc fondamental.

4.Un travail sur la “justice scolaire” s’avère nécessaire, notamment dans les collèges de l’éducation prioritaire.

En conclusion, ces enquêtes constituent des données intéressantes qui devront être complétées par d’autres enquêtes auprès des personnels, enseignants ou non. Des enquêtes plus fines concernant quelques établissements ciblés permettront d’aller plus loin dans l’analyse des phénomènes de violences scolaires.

L’avis du SE-Unsa : les pistes d’actions dégagées par Eric Debardieux sont intéressantes et vont à l’encontre des discours sécuritaires bien dans l’air du temps. Il insiste sur la nécessité de réponses pédagogiques qui s’élaboreront nécessairement dans la durée.

 Encore faut-il pour que ces solutions fonctionnent, que les collèges disposent d’équipes d’enseignants et de vie scolaire stables et bien formĂ©es, aux effectifs suffisants.

Il est aussi indispensable que ces équipes disposent de temps pour se concerter. Évidemment, cela coûterait sans doute un peu plus cher que l’installation de quelques caméras de video-surveillance inutiles.

 
 
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