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« Vaincre l’absentĂ©isme » : la circulaire impossible
Article publié le vendredi 1er avril 2011.
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Une circulaire d’application a été publiée au BO du 3 février 2011 concernant la lutte contre l’absentéisme scolaire. Elle vient en complément de la loi n° 2010-1127 du 28 septembre 2010 déposée par Eric Ciotti, député des Alpes Maritime.
Les organisations participant au Conseil supérieur de l’éducation (à l’exception du Snalc) se sont prononcées contre cette circulaire.
à Elle présente une longue description qui concerne essentiellement les procédures administrativeset juridiques qui amèneront, en cas d’échec des autres processus de lutte contre l’absentéisme scolaire, à retirer les allocations familiales aux parents d’un élève mineur et scolarisé qui n’aurait pas répondu aux obligations d’assiduité scolaire (quid par ailleurs du sort des familles qui n’ont pas ces subsides ou si peu avec un enfant par exemple ?).
Au-delà de quatre demi-journées d’absence non justifiées durant un mois franc, une lourde procédure va se mettre en place mettant en scène plusieurs acteurs aux pouvoirs décisionnaires et leurs services. La phase ultime étant cette suspension des allocations familiales pour une famille qui n’aurait pas répondu aux obligations de présence à l’école de leur enfant.
Le processus est très encadré. Sous prétexte de lutter contre l’absentéisme, l’acte de retirer à une famille les allocations familiales ne se fait pas sans un cheminement administratif et juridique très précis afin d’éviter les « attaques » des familles et de rejeter une majeure partie des responsabilités sur les familles et les organismes extérieurs à l’Education nationale. Et ceci d’autant plus que le texte présente un caractère directif et non incitatif dès le signalement à l’inspection académique.
à Plusieurs difficultés apparaissent à la lecture de la circulaire.
Dans le cas d’une montée en puissance des signalements, la gestion d’une telle usine à gaz va être fastidieuse voire impossible pour tous les services concernés avec des erreurs de gestion immanquables. La situation et l’équilibre des familles, déjà fragilisées, sont en jeu. On doit se demander dans ce cas si les moyens humains vont suivre… Moyens d’accompagnement éducatif mais aussi moyens administratifs pour gérer sans erreurs ces dossiers.
La réponse évidente est non, bien entendu !
De l’établissement qui signale à l’organisme qui verse les prestations, plusieurs navettes vont s’effectuer, soit pour stopper le processus, soit pour l’amorcer ou le réamorcer. Cela peut durer des mois voire plus d’une année. Qui va gérer et contrôler tout cela ?
Nous noterons en parallèle et comme nous l’avons toujours souligné, que les établissements restent sous-dotés en personnels d’éducation et de vie scolaire. Avec un tel système, du temps sera encore perdu en bureaucratie aux dépens de la prévention et de l’accompagnement.
La lutte contre l’absentéisme scolaire, dans la mesure où elle accroît l’égalité des chances des élèves à suivre une scolarité normale est une mission essentielle, il faut y mettre tous les moyens possibles. Il ne faut pas croire, comme le laisse supposer cette circulaire, que c’est la seule peur du « gendarme » (ici financier) qui va résoudre les situations.
Enfin concernant les CPE, deux remarques s’imposent.
- Concernant leurs missions, il leur est rappelé qu’ils sont acteurs incontournables dans la lutte contre l’absentéisme, il serait donc logique que l’Etat crée des postes de CPE et d’assistants sociaux en nombre suffisant dans tous les collèges et notamment renforce les grosses structures. Les collègues CPE officiant en collège sont dans l’urgence perpétuelle. Comment faire, dans ces conditions, pour travailler en profondeur sur l’absentéisme et ses causes ? C’est un domaine qui nécessite du temps, parfois beaucoup de temps.
- Au SE-Unsa, nous sommes particulièrement sceptiques sur la présentation du rôle du préfet des études. Après avoir indiqué le rôle primordial du CPE dans la lutte contre l’absentéisme, la circulaire évoque le cas particulier des établissements Clair indiquant que « dès la première absence non justifiée, l’élève sera convoqué, le cas échéant, par le préfet des études, en lien avec le professeur principal, afin que lui soient rappelées ses obligations en matière d’assiduité ». Il y a de quoi s’inquiéter et s’offusquer car cette phrase fait totalement abstraction d’un lien entre le préfet des études et le (ou les) CPE de l’établissement.
Que le « préfet des études » (dont nous dénonçons la création), référent d’un niveau, ait un échange avec les professeurs principaux est concevable. Ce qui est choquant c’est l’oubli sur le travail en relation avec le (ou les) CPE de l’établissement. Doit-on y voir une simple maladresse d’écriture ?
Les CPE ont des missions ancrées dans un statut. Rappelons aussi que les préfets des études, quand la charge est pourvue, reposent sur des fonctions temporaires, effectuées par un personnel volontaire au profil élargi (enseignants, CPE), liées à une expérimentation et rémunérées par une indemnité (et non une décharge), l’IFIC ou indemnité pour fonction d’intérêt collectif.
 
 
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