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quand les enseignants deviennent la cible de la « presse » Ă©crite locale et du directeur de la sĂ©curitĂ© civile…
Article publié le mercredi 9 décembre 2009.
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Peut-être n’êtes vous pas lecteur assidu de l’Union ? Vous avez alors manqué la lecture de deux articles parus dans les éditions des 26 et 27 novembre 2009 et vous avez, heureux mortels, évité le risque d’une bonne décharge d’adrénaline à la lecture de certains propos.
Les premiers d’entre eux émanent d’un courageux anonyme qui, dans la rubrique « D’Erlon en large » s’exprime ainsi : « C’est moche d’être mauvaise langue mais on peut remarquer que depuis que l’on ne paie plus les jours de grève aux enseignants, il sont beaucoup moins nombreux à suivre leurs syndicats. Seulement un petit 10% de grévistes sur l’académie mardi… pauvres élèves qui autrefois pouvaient compter sur minimum une ou deux semaines de vacances supplémentaires par an . »
Cela se voulait sans doute humoristique, c’était surtout une erreur totale, ou plus grave, un mensonge délibéré. Enseignant depuis trente-cinq ans, je puis assurer à Monsieur X, que chaque jour où j’ai fait grève, on a systématiquement amputé mon salaire d’un trentième. J’ajouterai par ailleurs, qu’exception faite de l’année 2003, où la réforme des retraites a été particulièrement coûteuse pour les grévistes, le nombre de journées de grève est rarement supérieur à trois par an, loin donc des « une à deux semaines de vacances », autre erreur ou exagération journalistique.
Le deuxième article donne la parole au directeur départemental de la sécurité publique, M. Jean-Jacques Dron, qui répond aux parents des lycéens de Roosevelt, suite aux incidents qui ont émaillé la visite de M. Fillon. Je ne m’exprimerai pas sur la façon dont le directeur défend les forces de l’ordre placées sous son autorité, mais sur ses propos intolérables visant les enseignants et que je rapporte ici.
"Quant aux professeurs qui s’insurgent aujourd’hui : « Ils ne se rendent pas compte qu’ils sapent leur propre autorité sur du long terme. Comment tiendront-ils ensuite leur classe s’ils passent leur temps à diffamer la police ? »" explique doctement le directeur de la sécurité publique.
L’enseignant que je suis, à l’image je pense de la majorité de mes collègues, n’a jamais considéré que le matraquage de lycéens et les arrestations contestables (un autre article explique par ailleurs que les manifestants qui ont blessé les policiers par des projectiles n’ont pas été arrêtés) soient de nature à conforter mon autorité ni, surtout, à même de redorer le blason des forces de l’ordre, voire de la justice, auprès de la jeunesse.
Au contraire, de tels agissements ont plutôt pour résultat de révolter les jeunes et donc de saper l’autorité des enseignants, dans la mesure où les moyens que ces derniers utilisent pour maintenir la discipline dans leur classe ne sont pas fondés, eux, sur la matraque, même assénée « le moins fort possible -sic- mais sur l’apprentissage de la justice et du respect mutuel, qui n’a rien à voir, n’en déplaise à Monsieur le directeur de la police, avec la peur du gendarme.
Par ailleurs, lorsqu’il arrive, rarement, qu’un enseignant excédé se laisse aller à porter la main sur un élève, les mêmes forces de l’ordre sont alors bien diligentes pour interpeller la « brute » à laquelle une gifle aurait échappé et parfois même, alors que l’on découvre ensuite que l’élève a menti.
Comment le directeur départemental de la sécurité publique envisage-t-il que nous puissions expliquer aux élèves que lorsqu’un enseignant les frappe, c’est mal et qu’il faut le punir, mais que lorsqu’un CRS les matraque, c’est bien et que c’est l’élève qu’il faut punir ?
Non, Monsieur le directeur, nous n’avons pas pour habitude de diffamer la police, mais nous apprécierions en retour que vous fassiez preuve de la même retenue à l’égard des enseignants, dont vous avez été un jour l’élève, et grâce auxquels vous êtes parvenu au niveau de responsabilité qui est le vôtre et où l’on devrait savoir mesurer ses propos.
  Philippe Garet
 
 
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