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Formation des enseignants : encore trop d’inconnues
Article publié le jeudi 24 septembre 2009.
La mastérisation est maintenant sur les rails. Malgré les discours apaisants, le Ministre a publié en juillet les décrets relatifs aux statuts des enseignants. Le SE-UNSA attend avec intérêt et détermination l’ouverture des discussions promises par le Ministre.
L’analyse du SE-UNSA
Ø Les IUFM n’ont plus l’exclusivité de la formation initiale des enseignants. On entre dans un contexte de concurrence entre universités.
Pour le SE-UNSA, il s’agit d’une mesure budgétaire et idéologique. L’ensemble des sites départementaux des IUFM doit être maintenu. Ils constituent en effet un maillage du territoire important, notamment pour le suivi des stagiaires dans les établissements. Ce sont aussi des lieux importants pour la formation continue.
Ø Le recrutement au niveau master introduit des disparités territoriales. Une concentration autour des grandes villes universitaires est à craindre, au détriment d’universités plus petites. Pour des questions budgétaires, le risque est grand de voir une localisation des terrains de stage dans la proximité de ces universités. Cela conduira à l’affectation de nombreux stagiaires sur peu d’établissements.
Pour le SE-UNSA, la formation doit proposer des terrains de stages divers permettant aux étudiants d’appréhender au mieux les réalités du métier.
Ø 100 000 étudiants vont se retrouver dans l’impasse chaque année. Le positionnement du concours en année de M2 avec une publication tardive des résultats conduira les étudiants à l’impossibilité de s’inscrire dans un nouveau master.
Pour le SE-UNSA, il est inacceptable de faire perdre une année aux étudiants. Le concours doit se situer suffisamment tôt dans l’année. Cela permettra aux étudiants ayant échoué de s’inscrire dans les délais, à un nouveau cursus évitant le phénomène des « reçus-collés ».
Ø Le référentiel de compétences : le gage de la professionnalisation (équité territoriale)
La formation des enseignants nécessite une cohérence entre tous les corps d’enseignants et ce, sur tout le territoire.
Pour le SE-UNSA, le référentiel unique de compétences, élément de l’unicité du métier, doit constituer la colonne vertébrale autour de laquelle s’articulera la formation.
Ø La démocratisation de l’accès au métier d’enseignant est mise à mal.
Le recrutement après le master pose la question de la durée et du coût des études pour de très nombreux étudiants d’origine modeste.
Pour le SE-UNSA, il est indispensable de mettre en place des bourses ou un système de pré-recrutements pour permettre l’accès à tous au métier d’enseignant.
Ø La mastérisation de la formation ouvre la voie à la revalorisation du métier d’enseignant.
La mastérisation a été annoncée par le Président de la République comme un moyen de mieux rémunérer les enseignants.
Pour le SE-UNSA, cette revalorisation va laisser sur le bord du chemin les 800.000 enseignants actuellement en activité. Seuls les nouveaux recrutés au master bénéficieront d’ « un coup de pouce » qui devrait prendre la forme d’une indemnité de début de carrière. On est très loin de la nécessaire revalorisation de tous les enseignants.
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