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RĂ©munĂ©ration : le SE-Unsa refuse qu’il y ait des laissĂ©s pour compte
Article publié le vendredi 27 janvier 2023.
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Le ministère a enclenchĂ© la deuxième phase des discussions sur l’attractivitĂ© et sur la rĂ©munĂ©ration. D’une part, il ne l’a fait que sur la partie « socle* Â», repoussant Ă  plus tard la partie « pacte* Â». D’autre part, il a dĂ©voilĂ© des mesures importantes pour certains mais insuffisante pour tous ceux qui atteignent leur deuxième moitiĂ© de carrière. Le SE-Unsa demande au ministère de revoir sa copie et de chiffrer les propositions que le syndicat lui avait dĂ©jĂ  faites en novembre.
 
Mardi 24 janvier, le ministère de l’Éducation nationale a commencĂ© Ă  dĂ©voiler ses projets sur la partie « socle Â». La première rĂ©union sur la partie « pacte Â», elle, n’est prĂ©vue que pour le 7 fĂ©vrier. Pour le SE-Unsa, en procĂ©dant ainsi, dans le contexte de conflit social sur la rĂ©forme des retraites, le ministère veut retarder la dĂ©couverte des sujets qui fâcheront encore davantage. 
 
Du choc d'attractivité au choc de déception
Sur la partie « socle Â», avec 1,9 milliard d’euros en annĂ©e pleine, l’enveloppe budgĂ©taire est certes consĂ©quente mais elle ne permet pas l’augmentation inconditionnelle de 10 % promise par le prĂ©sident dans l’entre-deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles. 
Ainsi, les propositions avancĂ©es par le ministère partagent les personnels enseignants, CPE et psychologues en trois catĂ©gories : 
 
  • celles et ceux dont l’augmentation inconditionnelle atteint voire dĂ©passe dans certains cas les 10 % annoncĂ©es ;
     
  • celles et ceux dont l’augmentation de salaire n’atteint pas l’objectif mais dont les augmentations de rĂ©munĂ©ration permettent de compenser l’inflation cumulĂ©e depuis trois ans ;
     
  • et celles et ceux, trop nombreux, dont les augmentations de rĂ©munĂ©ration n’atteindront ni les 10 % inconditionnels ni ne combleront la perte de pouvoir d’achat. 

Les enseignants, CPE et PSYEN qui sont dans leur deuxième moitié de carrière seront à juste titre déçus en prenant connaissance de ces propositions.

Les mesures envisagées
Pour le ministère, la hausse des rĂ©munĂ©rations se traduira essentiellement par une hausse de la prime d’attractivitĂ©. Il privilĂ©gie donc le système indemnitaire plutĂ´t qu’une revalorisation du point d’indice assortie d’une reconstruction des grilles. 
 
De plus, l’amplification importante de la prime d’attractivitĂ© sur les premiers Ă©chelons de la classe normale oublie toutes celles et ceux qui ont dĂ©jĂ  une quinzaine d’annĂ©e d’anciennetĂ©. MĂŞme si la rue de Grenelle prĂ©voit enfin les nĂ©cessaires mesures d’amĂ©lioration d’accès Ă  la hors-classe et Ă  la classe exceptionnelle, pour le SE-Unsa, l’évolution de carrière ne doit pas servir Ă  compenser les pertes de pouvoir d’achat sous le coup de l’inflation.
 
Dans le dĂ©tail des mesures envisagĂ©es par le ministère, le SE-Unsa a Ă©tĂ© entendu sur une partie de ses revendications comme l’intĂ©gration des stagiaires dans les bĂ©nĂ©ficiaires de la prime d’attractivitĂ© et une meilleure reconnaissance des expĂ©riences antĂ©rieures pour les laurĂ©ats de concours qui ont dĂ©jĂ  une carrière professionnelle Ă  leur actif.
En revanche, le SE-Unsa continue d’exiger que la prime d’attractivité soit identique pour tous les stagiaires, qu’ils enseignent à temps plein ou qu’ils soient à mi-temps en formation initiale.
 
 
L’avis du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, l’urgence est bien celle d’une revalorisation pour tous par une revalorisation du point d’indice et des mesures de correction des injustices et Ă©carts de rĂ©munĂ©ration persistants dans notre ministère :
  • entre le premier et le second degrĂ© ;
     
  • entre les femmes et les hommes ;
     
  • entre les mĂ©tiers reprĂ©sentant un nombre de personnels important comme les enseignants en classe et des fonctions ou corps qui passent trop souvent en dessous des radars comme les enseignants spĂ©cialisĂ©s, les professeurs documentalistes, les CPE ou les PsyEN par exemple.

Le SE-Unsa demande au ministère de dĂ©voiler au plus vite ses intentions sur la partie « pacte Â». Pour le SE-Unsa, l’enveloppe budgĂ©taire dĂ©diĂ©e ne doit pas ĂŞtre conditionnĂ©e Ă  des missions supplĂ©mentaires mais reconnaĂ®tre le mĂ©tier tel qu’il s’est dĂ©jĂ  intensifiĂ© et complexifiĂ© avec l’inclusion, l’accompagnement individualisĂ© et l’accompagnement Ă  l’orientation notamment.
Pour le SE-Unsa, il y a urgence à reconnaître le métier tel qu’il s’exerce aujourd’hui sans lui ajouter de nouvelles charges. C’est à cette condition que le métier peut redevenir attractif et mieux vécu.
 
Le SE-Unsa continue de demander l’étude sĂ©rieuse par le ministère de ses propositions : enseignants.se-unsa.org/Attractivite-revalorisation-le-SE-Unsa-porte-vos-revendications
 
 
* Le ministère prĂ©voit 2 volets de la discussion :
> une partie « socle Â» visant Ă  atteindre les 10 % d’augmentation
> une partie « pacte Â» visant Ă  reconnaĂ®tre des missions dĂ©jĂ  existantes ou nouvelles
 

Précisions :

Scénarios présentés

Deux scĂ©narios ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s avec une prime d’attractivitĂ© Ă©tendue Ă  davantage d’échelons. Il s’agit d’une revalorisation indemnitaire qui concerne tous les corps de manière identique. La prime d’attractivitĂ© est Ă©galement Ă©largie aux stagiaires avec un montant plus avantageux pour les stagiaires reclassĂ©s, une proratisation de la prime en fonction du temps d’enseignement, et un bĂ©nĂ©fice Ă©largi aux PsyEN et agrĂ©gĂ©s. Les nĂ©o-titulaires commencent avec un salaire de 2 000 € nets mensuels.

Ÿ Le scĂ©nario A concerne 72 % des agents, Ă  savoir tous les personnels de la classe normale ainsi que ceux des Ă©chelons 1 et 2 de la hors-classe. Le supplĂ©ment de prime d’attractivitĂ© pour 2023 varie de 64€ nets/mois Ă  292€nets/mois. Il croĂ®t jusqu’aux Ă©chelons 5 et 6, puis dĂ©croit jusqu’à l’échelon 2 de la hors-classe.

ŸLe scĂ©nario B concerne 100 % des agents. Le supplĂ©ment de prime d’attractivitĂ© pour 2023 varie de 36€ nets/mois Ă  281€ nets/mois. Il est croissant jusqu’aux Ă©chelons 5 et 6, puis dĂ©croit. Si tous les personnels sont concernĂ©s, Ă  partir de l’échelon 3 de la hors-classe, le supplĂ©ment de prime d’attractivitĂ© est de 500 € annuels, soit 36 € mensuels nets.

Un nouveau scénario sera présenté avec une augmentation de l’Isae/Isoe suite aux demandes des organisations syndicales.

Réponse du SE-Unsa aux scénarios présentés

Le SE-Unsa a demandĂ© les documents et Ă©lĂ©ments utilisĂ©s par le ministère pour procĂ©der aux calculs.

Nous avons rappelĂ© que la prime informatique n’était pas un Ă©lĂ©ment de rĂ©munĂ©ration : celle-ci vise Ă  compenser des frais professionnels.

Le SE-Unsa a expliquĂ© qu’il Ă©tait plus appropriĂ© de parler d’augmentation de salaire plutĂ´t que de revalorisation. Il est nĂ©cessaire de dĂ©duire les 7,4 % d’inflation cumulĂ© depuis 2020 pour distinguer ce qui relève d’un rattrapage de l’inflation et ce qui constitue une augmentation effective du pouvoir d’achat. .

Il est regrettable que le ministère ne présente pas un scénario qui introduise le doublement ou le triplement de l’Isae/Isoe, alors que cette demande est largement partagée par les organisations syndicales.

Pour le SE-Unsa, il est de la responsabilitĂ© du ministère de ne pas accroitre les Ă©carts de rĂ©munĂ©ration entre femmes et hommes, et de parvenir Ă  les faire diminuer. L’Isae/Isoe est en cela une piste intĂ©ressante, qui aurait Ă©galement permis de combler la diffĂ©rence de rĂ©munĂ©ration entre le 1er et le 2nd degrĂ©s. Nous demandons qu’un scĂ©nario soit rĂ©alisĂ© avec un doublement de l’Isoe et un triplement de l’Isae pour mesurer les effets sur les Ă©carts de rĂ©munĂ©ration entre 1er et 2nd degrĂ©, entre femmes et hommes, mais aussi sur le milieu de carrière. Le ministère a indiquĂ© qu’un triplement semblait hors de portĂ©e.

Concernant les stagiaires, il n’est pas pertinent de retenir la proratisation de leur indemnité. Ils sont tous des fonctionnaires stagiaires et doivent percevoir la même indemnité, quel que soit leur parcours antérieur. Rien ne justifie un écart entre eux.

Enfin, le SE-Unsa a indiquĂ© que les propositions faites ne rĂ©solvaient pas la situation des collègues entre 15 et 25 ans de carrière. C’est une importante problĂ©matique pour ces collègues engagĂ©s depuis longtemps dans la profession, extrĂŞmement nombreux, mais qui ne se retrouveront pas dans les propositions du par le ministère.

Amélioration de la carrière

Plusieurs propositions ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es par la DGRH pour amĂ©liorer le dĂ©roulement de carrière avec deux axes : l’amĂ©lioration de l’entrĂ©e dans la carrière, et le fait de fluidifier la deuxième partie de carrière.

 L’amĂ©lioration de l’entrĂ©e dans la carrière en favorisant une meilleure prise en compte des parcours antĂ©rieurs pour tous les concours. et en supprimant la clause d’interruption d’un an qui aboutit Ă  ne pas reprendre tous les services antĂ©rieurs Ă  cette interruption,

 Pour fluidifier la deuxième partie de carrière, plusieurs propositions sont faites :

  • L’amĂ©lioration du passage Ă  la hors classe au travers de deux hypothèses :
    • En faisant passer le ratio de 18 % Ă  21 % (5 100 promotions supplĂ©mentaires)
    • En l’augmentant progressivement avec 20 % en 2023, 21 % en 2024, 22 % en 2025 (6 500 promotions supplĂ©mentaires en cible)
  • L’élargissement des promotions Ă  la classe exceptionnelle au travers d’une des deux hypothèses :
  • Augmentation du contingentement du grade, actuellement plafonnĂ© Ă  10 % (de façon progressive pour permettre de reconstituer les viviers)
  • Nouvel Ă©largissement du second vivier (dĂ©jĂ  haussĂ© de 20 % Ă  30 % des promotions)
  • La linĂ©arisation de l’accès Ă  l’échelon spĂ©cial de la classe exceptionnelle (en supprimant les conditions d’accès et en ne conservant que l’anciennetĂ© requise)

 

Renforcement de l’attractivité pour les contractuels

 L’objectif est de renforcer l’attractivitĂ© pour les contractuels en maintenant le mĂŞme Ă©cart moyen avec les titulaires et en maintenant un gain Ă  la titularisation. Cela se traduirait par une revalorisation identique de 1 600 € bruts annuels pour tous les contractuels.

La rĂ©munĂ©ration mensuelle minimale d’un contractuel du public serait ainsi de 1 773 €, et sa rĂ©munĂ©ration moyenne serait de 1 984 €.

 

Réponse de l’Unsa Éducation aux propositions d’amélioration de la carrière

Le SE-Unsa est favorable Ă  la prise en compte de l’expĂ©rience antĂ©rieure des contractuels. NĂ©anmoins il conviendra de regarder la technicitĂ© de cette mesure par corps, et de prĂ©server l’équilibre entre le recrutement de contractuel ou de personnels via les concours. ĂŠtre contractuel ne doit pas devenir la voie privilĂ©giĂ©e pour entrer dans l’Éducation nationale. La prime d’entrĂ©e dans le mĂ©tier doit pouvoir ĂŞtre ouverte Ă  tous ceux qui entrent dans le mĂ©tier, y compris aux contractuels qui ont une expĂ©rience de 3 mois.

Pour le SE-Unsa, l’augmentation du ratio de passage Ă  la hors-classe est une nĂ©cessitĂ©. Il faut s’assurer que le scĂ©nario choisi permette aux collègues n’ayant pas eu de 3ème rendez-vous de carrière, d’accĂ©der tous et rapidement Ă  la hors-classe.

Concernant la classe exceptionnelle, l’augmentation du contingent et le rééquilibrage des viviers constituent des pistes pertinentes, Il est inacceptable que le vivier 1 soit quasiment inaccessible pour certains corps. La classe exceptionnelle doit pouvoir être un débouché pour tous.

Enfin, Le SE-Unsa est favorable à la linéarisation de l’échelon spécial de la classe exceptionnelle qu’elle porte depuis le début.


RĂ©valorisation , ou rattrapage ? Voici un tableau comparatif pour constater les gains Ă©ventuels dans les 2  scĂ©narios proposĂ©s :

RĂ©valorisation , ou rattrapage ? Voici un tableau comparatif pour constater les gains Ă©ventuels dans les 2  scĂ©narios proposĂ©s :

 

 

 
 
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