Retour à l'article normal

SE-UNSA POLYNESIE


 Par SE-UNSA POLYNESIE
 Le  vendredi 8 septembre 2017

Retour du jour de carence

 

Le 6 juillet, Gérald DARMANIN officialise le rétablissement d’un jour de carence pour les fonctionnaires pour 2018. Après le nouveau gel du point d’indice, cette annonce est une provocation.

Série de mauvaises nouvelles au mois de juillet …

Après 6 ans de gel, la Fonction Publique avait vu le point d’indice augmenter de 0,6% en juillet 2016 et février 2017. Mais début juillet 2017, le Premier Ministre Edouard PHILIPPE annonce un nouveau gel du point d’indice.

Le Ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald DARMANIN poursuit le tour de vis : le jour de carence sera rétabli dès 2018.

Il s’agirait selon le Ministre de lutter contre l’absentéisme et la désorganisation des services mais aussi de « rétablir de l’équité entre le public et le privé » … et réaliser des économies.

Une mesure qui reste « injuste, inutile et inefficace »

Instauré lors de la présidence de Nicolas SARKOZY en janvier 2012, abrogé deux ans plus tard, le jour de carence était jugé « injuste, inutile et inefficace » par Marylise LEBRANCHU, Ministre de la Fonction Publique.

Une étude de Sofaxis a montré qu’en 2012 la mesure mise en place sous le quinquennat de M. SARKOZY n’avait pas eu d’impact réel sur les arrêts maladie justifiés. Nous ajouterons qu’une telle mesure peut amener un enseignant à se rendre au travail tout en étant malade. C’est une annonce donc qui ne va pas dans le sens des discussions sur l’amélioration des conditions de travail. L’étude a d’ailleurs révélé que les arrêts maladie de plus de 15 jours avaient augmenté de 35%.

Quant à l’équité public-privé, de fait, elle n’existe pas : si les salariés du secteur privé doivent observer une période de 3 jours avant de bénéficier des indemnités de l’Assurance maladie, ce délai de carence est indolore sur la fiche de paie pour 2/3 d’entre eux car la perte financière est compensée par l’employeur en vertu d’accords internes et de conventions. Rien de tel pour la Fonction Publique.

Pour le SE-Unsa, cette mesure sonne comme une nouvelle provocation et un manque de reconnaissance de l’implication des fonctionnaires dans leur mission au service de l’État.

Il est urgent de se lancer dans une gestion des ressources plus humaine. Plutôt que d’imposer une retenue sur salaire pour lutter contre un absentéisme injustifié qui reste à prouver, il conviendrait de s’interroger sur la qualité de vie au travail des agents du Service public.

Le SE-Unsa est prêt à en discuter.