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SE-UNSA POLYNESIE


 Par SE-UNSA POLYNESIE
 Le  lundi 12 juillet 2021

Retour et affectation des originaires en Polynésie - Stop à la désinformation

 

Le SE-Unsa 987 tient à apporter des précisions concernant le CIMM et l'affectation des originaires. Les approximations de certains donnent lieu à des commentaires haineux que des personnels d'enseignement et d'éducation ne peuvent cautionner. Nous tenons également à rappeler à des responsables syndicaux amnésiques que le SE-UNsa 987 a été le seul syndicat à défendre la priorisation de l'affectation et le retour  des originaires en Polynésie sans conditions subsidiaires. Le SNETAA avait voté contre en CTP du 16 octobre 2019.
 

Affectation et retour des originaires en PF :

Quand on est originaire de PF, avoir le CIMM n’est pas obligatoire pour être affecté.e en Polynésie. Il n’est pas nécessaire pour bénéficier des bonifications spécifiques pour entrer en PF. Il suffit de démontrer ses attaches au Pays : « acte de naissance et toutes pièces justificatives » (cf barème du mouvement en PF).

En revanche, il faut obtenir la reconnaissance de son CIMM pour pouvoir rester en Polynésie au-delà des 2 x 2 ans.

CIMM ou pas, si vous êtes originaire de Polynésie, vous pouvez obtenir votre affectation en Polynésie … sous réserve de poste vacant. Cette précision est très importante. Elle conduit aux situations difficiles que nous connaissons de plus en plus souvent.

Prioriser l’affectation et le retour des originaires

Pour le SE-Unsa 987, lorsqu’un poste est vacant dans une discipline de recrutement, priorité doit être donnée aux originaires de Polynésie. Cela a été notre fer de lance durant toutes les réunions techniques (2017 - 2019) pour réviser le barème de mutation en PF.

Ce barème qui régit le mouvement a été révisé à deux reprises. Or l’OS qui se targue aujourd’hui d’être seule à défendre les stagiaires était pourtant étrangement muette à cette époque … pas si lointaine. La lecture des PV des deux réunions du Comité Technique Paritaire sur la révision de ce barème est édifiante. Prioriser le retour et l’affectation des personnels CIMM ou ayant des attaches au Pays ne faisait pas partie de préoccupations de cette OS. A contrario, le SE-Unsa 987 a bataillé à chaque réunion pour que la Loi EROM trouve une application dans le barème révisé : accorder des bonifications aux originaires de telle sorte qu’ils puissent trouver une affectation dans leur Territoire d’origine conformément à la loi Egalité Réelle Outre-Mer. Le 16 octobre 2019, on obtient enfin un barème qui en tient compte sans conditions subsidiaires. Muet pendant les débats, le SNETAA avait voté contre. Prioriser l’affectation et le retour des originaires, ils ont dit non.

Et que fait-on quand il n’y a pas de postes vacants ?

Le SE-Unsa ne prend pas l’opinion publique à témoin d’une situation en lui mentant. C’est pourtant ce que font d’autres. Libres à eux. Il en va de la crédibilité de leur OS et de ses représentants.

Parlons vrai. Parlons de la réalité du terrain. Pour affecter deux des lauréats session 2020, il a fallu retirer à un MAD, déjà en poste en PF, toutes les classes qu’il avait et l’occuper à faire autre chose que de l’enseignement. Concrètement l’action médiatisée d’une OS a conduit à dégager un enseignant titulaire déjà en poste pour affecter à sa place deux stagiaires. Chacun pensera ce qu’il veut sur cette manière de procéder mais c’est à ce prix que les deux stagiaires en question ont pu rester en Polynésie pour une année. Qu’en est-il de leur situation aujourd’hui ? le média local qui prétend se préoccuper du sort des stagiaires originaires, ne sait visiblement pas (ou omet de le dire) que des quatre stagiaires en difficulté en août dernier, un seul reçoit à ce jour un poste pour y être affecté en tant que titulaire. Le SE-Unsa ne se réjouit pas de cette situation. Mais nous ne pouvons pas cautionner d’inventer des postes fictifs pour maintenir des stagiaires sur des heures qui n’existent pas. Ce n’est pas rendre service aux élèves, aux parents d’élèves et au collègue qui s’est vu obligé d’accepter une mission annexe afin qu’il cède ses heures poste pour faire un service aux stagiaires. Que parmi les quatre stagiaires, il y ait un membre de sa famille, n'en déplaise au SNETAA, ne change rien aux éléments factuels. Il n’y a plus de postes vacants dans pluseiurs disciplines. Prenons l’exemple des PLP BSE. Il y une bonne quarantaine de postes BSE répartis sur toute la Polynésie … postes occupés par des originaires. C’est un fait. Il faut donc avoir conscience que réussir un concours de recrutement national vous donne certes droit à un poste … là où il y en a effectivement.

Ben il peut faire de la SVT …

Alors certains vont demander qu’on fasse tout pour qu’ils restent … Sur poste vacant, oui. Il faut avoir suffisamment de respect pour nos élèves, leurs familles et envers les stagiaires eux-mêmes pour ne pas proposer à ces derniers un poste qui n’a rien à voir avec le concours qu’ils ont passé et pour lequel ils ont été formés et évalués durant une année de stage. Un CAPLP de Génie Electrotechnique ne peut enseigner la Techno. Un CAPLP BSE n’a rien à voir avec un CAPES de SVT. Affecter un personnel sur une mission qu’il ne peut pas remplir correctement n’est un service à rendre à personne. Pour le SE-Unsa 987, ce n’est pas un service à rendre à nos élèves en tout état de cause.

L’attribution du CIMM

C’est à plusieurs titres une grande préoccupation que les conditions d’attribution du CIMM.

Le SE-Unsa 987 ne fait pas dans le discours démagogique « c’était mieux avant » … en espérant que tout le monde oublie que les choses ont évolué et qu’un retour en arrière relève de l’utopie. Il faut être réaliste. En 20 ans, la salles des profs a compté de plus en plus d’enseignants locaux. En 20 ans, les postes administratifs et de direction ont été peu à peu occupés par des locaux. Par des personnels aussi dont on se demande encore aujourd’hui quelles attaches leur ont fait obtenir le CIMM. Bien sûr qu’il faut un contrôle. Mais qu’il se fasse en toute transparence.

Notre OS construit son action et propose. Le SE-Unsa a réclamé de la transparence sur l’attribution du CIMM : il a proposé la mise en place d’une commission consultative sur l’attribution du CIMM qui permettent aux OS de donner leur avis sur les demandes mais aussi de connaître les avis du VR et ceux du Pays et leurs arguments / critères. Trop de situations particulières font comprendre à tout un chacun qu’il y a des critères invisibles dans les choix de Paris. Vous êtes né en Polynésie, issu d’une famille polynésienne ; vous êtes marié.e à un.e Polynésien.ne depuis 15 voire 35 ans … et Paris vous répond que le faisceau d’indices est « insuffisant » ?!

Clairement, une personne née en Polynésie, y ayant vécu, y ayant des attaches fortes (familles, terres) doit obtenir la reconnaissance du CIMM auprès de la Polynésie sans aucune difficulté.

S’il y a un quota de CIMM à attribuer, le seul achat d’un bien ne peut l’emporter ni sur la naissance ni sur les attaches morales (conjoint.e, enfants, familles). Il est incompréhensible et injuste qu’il en soit autrement.