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SE-UNSA NORMANDIE


 Par SE-UNSA ROUEN
 Le  vendredi 31 décembre 2021

Covid-19 : point sanitaire au MENJS en vue de la rentrée

 

Un point sur la situation sanitaire spécifique à la rentrée de janvier s'est déroulé ce jeudi 30 décembre en multilatérale avec le cabinet du MENJS.

Paradoxalement à l’intérêt qu’aurait pu, aurait dû avoir cette réunion au regard de l’augmentation exponentielle des contaminations liée au variant Omicron et aux restrictions récemment annoncées en population générale, aucune information ne nous a été donnée pour l’organisation de la rentrée.

Nous y avons exprimé notre forte inquiétude pour la santé des personnels et des élèves, notre exigence d’une communication claire et anticipée des règles et notre demande d’un réel soutien à l’Ecole.

Un point sur la situation sanitaire spécifique à la rentrée de janvier s’est déroulé ce jeudi 30 décembre en multilatérale avec le cabinet du MENJS.

Paradoxalement à l’intérêt qu’aurait pu, aurait dû avoir cette réunion au regard de l’augmentation exponentielle des contaminations liée au variant Omicron et aux restrictions récemment annoncées en population générale, aucune information ne nous a été donnée pour l’organisation de la rentrée.

 

 

Nos exigences et nos questions

Entendre la profession et voir la réalité

La tension est très forte sur cette rentrée : inquiétude des personnels et sentiment qu’on refuse de voir la réalité du fonctionnement des écoles, des collèges et des lycées.

Tous les acteurs du monde l’éducation ont conscience de l’importance du lien avec les élèves et en particulier avec ceux les plus fragiles. Mais une désorganisation totale alliant à la fois présentiel et distanciel pour des mêmes classes ou groupe d’élèves change profondément la donne et peut être contreproductive.

Nous avons toujours souhaité, autant que possible, le maintien de l'ouverture des écoles et établissements et n'avons pas demandé le report de la rentrée du 3 janvier. Toutefois, il ne faut pas que cette question devienne un totem inébranlable mis en avant par le gouvernement dans ses communications médiatiques. 

Les collègues ont besoin d'une réelle prise de conscience des difficultés de leurs conditions d'exercice au quotidien, dans ce contexte de crise majeure avec la circulation du variant Omicron. Ces difficultés ne doivent pas être niées ou sous-estimées.

Si la situation sanitaire l'exige, il faudra être capable de prendre des décisions de fermetures afin de ne pas créer des clusters.

Informer clairement et directement

A quelques jours de la rentrée, il reste beaucoup trop de flou dans les consignes apportées. Des précisions sont nécessaires pour limiter la désorganisation et permettre d'accueillir les élèves.

Quand la mise à jour de la FAQ aura lieu ? Il ne faudra pas que cette dernière tombe samedi ou dimanche accentuant toujours plus les tensions.
Que fait-on pour la gestion des cantines ? Des internats ? Quelles règles pour l’EPS ? Idem pour les sorties scolaires, les voyages, les réunions ?

Donner les moyens

De réels problèmes de remplacement sont constatés. Les propos du ministre concernant le recrutement d'étudiants ou de collègues retraités ajoutent de la tension, car ces solutions ne sont pas viables. Il est nécessaire de recruter sur listes complémentaires. Concernant le recrutement de contractuels, des contrats doivent être proposés jusqu'à la fin de l'année scolaire, et pas seulement sur des durées très courtes. Il faut également renforcer les Vies scolaires par le recrutement d'AED.

Recentrer sur l'essentiel et ne pas demander l'impossible aux collègues

Le mois de décembre a été particulièrement difficile dans le 1D, où le changement de protocole dans la gestion des cas covid+ a apporté beaucoup de désorganisation.

Les personnels vont devoir se concentrer sur la gestion du quotidien, qui va être difficile. Nous avons insisté pour qu'aucune sollicitation supplémentaire ne vienne s'ajouter pendant cette période difficile.

Il n'est pas possible de demander aux collègues d'effectuer à la fois un enseignement en présentiel et en distanciel.

Clarifier la gestion des cas confirmés et cas contact

Nous demandons des règles claires et précises relatives à la gestion des cas contacts et au tracing.

Quel protocole pour la gestion des cas contacts et des fermetures de classe lundi ? à l’école ? au collège, au lycée ? Que fait-on en cas de variant Omicron ? Les règles semblent différentes selon les ARS ? Peut-on avoir des consignes nationales transmises directement ?
Attention aux difficultés dues au manque de personnels pour effectuer le tracing. Les infirmières et les médecins alertent grandement sur ce point qui devient quasiment impossible si on ne se dote pas des moyens nécessaires.

Protéger en priorité personnels et élèves

- Qualité de l’air : nous demandons depuis 2020 des équipements en capteurs de CO2 et purificateurs d'air là où c'est nécessaire (aménagement des lieux de restauration scolaire) ; si les collectivités territoriales ne s'emparent pas de cette question de manière suffisante, l'état doit prendre la main sur cette question de santé publique

- Masques : nous demandons que les personnels soient équipés de masques chirurgicaux et de masques FFP2

- Autotests : nous demandons que les personnels aient accès aux autotests autant que nécessaire

- Vaccination : nous demandons un accès prioritaire aux personnels qui le souhaitent car l'accès à la 3ème dose de vaccination est difficile dans certains endroits

Par ailleurs, pour les personnels vulnérables, l'octroi d'ASA doit être permis et favorisé dès que nécessaire.

Rendre le dépistage plus efficace

- Tests itératifs : un cadrage national doit être défini avec une approche de politique de santé publique et non être laissé à l’appréciation locale des services déconcentrés ; il faut se donner les moyens de cette politique de tests si on veut qu’elle soit efficace

- Tests dits réactifs : il faut de la clarté pour casser les chaines de contamination ; il serait opportun que le test à J+7 devienne obligatoire (et non uniquement recommandé comme aujourd'hui) ; les médecins de l’éducation nationale demandent que l’on s’appuie sur les recommandations de Santé Publique France

 

Les propos et réponses du ministère

Le ministère a informé que le niveau de protocole sanitaire à l’Ecole (actuellement 3 dans le primaire et 2 dans le secondaire) ne serait pas modifié pour la rentrée.

Il a en revanche évoqué une mise à jour à venir de la FAQ en cohérence notamment avec les annonces de l’exécutif de lundi, mais il n’en a pas précisé la date… Elle devrait porter entre autres sur les sorties scolaires, le distanciel, les PFMP et stages de 3ème, l’interdiction d’ôter le masque lors de regroupements en station debout pour manger ou boire …

Concernant les 12-17 ans, aucune consigne pour une 3ème dose de rappel n’est à l’ordre du jour, mais le sujet pourrait intervenir début janvier.

NB : la commission des lois a voté hier en faveur d’un maintien du pass sanitaire pour les 12-17 ans dans le cadre des sorties scolaires, les exemptant ainsi de l’obligation de présentation du pass vaccinal dès le 15 janvier dans les lieux l’exigeant.

L’absence d’éléments plus précis lors de cette réunion a été mise sur le compte de l’attente de décisions des autorités sanitaires en matière de définition de cas contact et de durée d’isolement, ces derniers étant déterminants pour les modalités de renforcement du dépistage et la gestion des cas confirmés.

Seule certitude : la circulation du variant Omicron étant devenu majoritaire, une harmonisation va avoir lieu dans la gestion des cas.

Le ministère a cependant informé qu’hier, les recteurs avaient été destinataires d’une note interne les informant de l’amplification des campagnes de dépistage à la rentrée de janvier, de la nécessité de mobiliser le Cned pour mieux anticiper le distanciel et enfin leur rappeler la consigne de recruter des contractuels en nombre suffisant pour organiser le remplacement. Des préconisations leur auraient aussi été adressées en matière de recentrage des tâches des directeurs, chefs d’établissement et inspecteurs (priorité donnée à la gestion de crise et à la continuité de l’enseignement), tout comme en matière de suspension de formations et animations.

Par ailleurs, tout en rappelant l’importance de la ventilation mécanique des locaux, le ministère a informé d’un courrier du Premier ministre à l’attention des préfets pour leur demander de contacter les élus en vue d’accélérer l’équipement des établissements en capteurs de CO2.

Le ministère a ajouté ne pas avoir d’élément quant à la reconduction de la suppression du jour de carence après le 31 décembre mais qu’il ne voyait pas en quoi cette règle ne serait pas prolongée.

Un prochain point sanitaire est déjà annoncé pour la semaine de la rentrée.