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RĂ©unions de « crise » avec la rectrice : interventions et positions du SE-Unsa
Article publié le dimanche 1er novembre 2020.
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Après l’assassinat de Samuel Paty, la rectrice avait reçu les représentants syndicaux de l’académie de Normandie, dont ceux du SE-Unsa, le lundi 19 octobre. A la suite de l’annonce du reconfinement, et dans un contexte de poursuite de la violence terroriste, la rectrice a souhaité à nouveau échanger, le vendredi 30 octobre, avec les organisations syndicales.

Au regard de cette effroyable actualitĂ©, il est Ă©vident que la rentrĂ©e du 2 novembre se dĂ©roulera, au sein des Ă©tablissements et des services, dans un climat très difficile.  Il n’est pas certain que tout le monde en ait pleinement conscience. 

 

L’Assassinat de Samuel Paty

Lors de la rĂ©union du 19/10, les reprĂ©sentants du SE-Unsa ont fait part de leur vive Ă©motion face Ă  l’assassinat de notre collègue professeur d’histoire gĂ©ographie. Nous avons tenu Ă  dĂ©signer explicitement le coupable : le terrorisme islamiste. Nous avons condamnĂ© les multiples tentatives de rĂ©cupĂ©ration et d’instrumentalisation de ce drame, lesquelles ne se dĂ©veloppent pas uniquement dans la sphère politique. Nous avons montrĂ© que, dans le quotidien des Ă©tablissements de l’AcadĂ©mie (comme ailleurs), faire vivre la laĂŻcitĂ© Ă©tait un dĂ©fi permanent, et que les tensions n’étaient pas rares, mĂŞme si elles n’étaient pas toujours signalĂ©es.   

 

Mener un travail de fond

A l’évidence, les dispositifs ou solutions « sĂ©curitaires Â» face Ă  la violence armĂ©e ne sauraient dĂ©pendre prioritairement de l’Éducation Nationale, et la consolidation de la laĂŻcitĂ© ne relève pas uniquement du champ scolaire.  Mais notre institution doit prendre sa part, et le SE-Unsa a tenu Ă  souligner quelques impĂ©ratifs : sensibiliser et aider davantage la « hiĂ©rarchie Â» face Ă  la gravitĂ© de ces questions ;  clarifier et amĂ©liorer les protocoles Ă  l’œuvre en cas de problème soulevĂ© par les personnels (prendre systĂ©matiquement et en prioritĂ© l’attache des enseignants…) ;  donner toute leur place aux partenaires de l’École et associations attachĂ©es Ă  la laĂŻcitĂ© et qui, bien souvent, disposent d’un vĂ©ritable savoir-faire (Éducation Populaire, Jeunesse et Sport…) ; travailler rĂ©ellement la mixitĂ© sociale et scolaire… la liste n’est pas exhaustive.

 

Quid du temps de concertation et de l’hommage initialement prĂ©vu Ă  la rentrĂ©e ?

Dès le 19 octobre, Le SE-Unsa a fait valoir qu’il fallait à la fois un geste symbolique fort pour Samuel Paty et un temps d’échange entre les collègues, pour leur permettre de construire une réponse adaptée à la situation spécifique de chaque établissement.

Aujourd’hui, il n’est plus question de temps banalisĂ© le 2 novembre, ni de rentrĂ©e dĂ©calĂ©e Ă  10 heures.  Ce changement n’est pas justifiĂ© officiellement, mais il se dit que la non-modification des horaires de transports fait courir le risque d’un attroupement des Ă©lèves devant les EPLE.

Au regard des derniers Ă©vĂ©nements terroristes, cela a de quoi inquiĂ©ter.  Nous avons rĂ©pĂ©tĂ© Ă  Mme la Rectrice qu’il nous paraissait toujours essentiel de poser, dans les jours Ă  venir, un temps de concertation pour les Ă©quipes Ă©ducatives : pour prĂ©parer un hommage Ă  notre collègue assassinĂ© et les interventions auprès des Ă©lèves ; pour Ă©voquer la question de la sĂ©curitĂ© dans les Ă©tablissements (PPMS) ; pour rĂ©flĂ©chir Ă©galement Ă  la question sanitaire et aux Ă©ventuelles fermetures / alternances qui pourraient advenir, si la situation sanitaire continuait Ă  se dĂ©grader en dĂ©pit des mesures mises en Ĺ“uvre.  Car l’urgence sanitaire constituait l’autre grand sujet.

 

Une rentrée dans un contexte sanitaire critique ?

Le prĂ©sident a insistĂ© sur la gravitĂ© de la situation et la nĂ©cessitĂ© de mesures « radicales Â».  Mais, pour ce qui concerne l’Education, si l’on s’en tient Ă  la teneur du nouveau protocole et aux changements rĂ©els Ă  venir, le doute est permis.  Pour Mme la rectrice, le protocole « renforcĂ© Â» est une sorte de « maĂ®tre Ă©talon Â» qui doit servir Ă  rĂ©examiner et ajuster partout la situation.  Il s’agit au fond de « parfaire Â» des dispositifs qui ont dĂ©montrĂ© leur efficacitĂ©.

Le SE-Unsa partage avec la rectrice le souci d’accueillir (et nourrir) tous les Ă©lèves, mais il a insistĂ© sur l’importance de renforcer les mesures de protection des Ă©lèves et des personnels.  Et, dans ce qui est proposĂ©, on voit mal oĂą se trouve une vĂ©ritable marge progrès : mĂŞme nombre d’élèves, mĂŞmes locaux et rĂ©fectoires, mĂŞmes horaires, mĂŞme nombre de postes (et davantage de personnels malades), refus d’envisager trop rapidement l’alternance …

Dès lors, comment faire plus de distanciation ? comment limiter davantage les brassages ? Comment aĂ©rer quand les fenĂŞtres ne s’ouvrent pas etc. A chaque fois, la rĂ©ponse est celle (bien pratique) du protocole : « quand c’est possible Â». Le SE-Unsa a soulignĂ© la colère croissante des collègues face Ă  ce type de discours tournĂ© d’abord vers la communication.

Ce protocole ne garantit rien.  A dĂ©faut de protĂ©ger et de donner les moyens de faire, il renvoie aux acteurs de terrain le poids de la responsabilitĂ© de « bien faire Â».  Au bout du compte, Il nourrit la dĂ©fiance et le sentiment d’isolement et d’insĂ©curitĂ© sanitaire chez les personnels.

Conscients que ce problème ne relève pas en premier lieu de la dimension acadĂ©mique, nous avons demandĂ© toutefois Ă  ce qu’il y ait en Normandie davantage de transparence dans la communication des « rĂ©alitĂ©s sanitaires Â» des Ă©tablissements, non seulement en direction des personnels (second degrĂ©) mais Ă©galement en direction des familles (premier degrĂ©), car certains choix « locaux Â» opĂ©rĂ©s en septembre et octobre sont totalement indĂ©fendables.  Pour le SE-Unsa, si la situation venait Ă  se dĂ©grader de manière sensible dans les Ă©coles et les Ă©tablissements, il ne saurait ĂŞtre question de « rester ouvert Â» Ă  tout prix.

 

De nombreuses questions restent encore sans réponse

On ne cesse de nous rĂ©pĂ©ter que l’Éducation Nationale est « prĂŞte Ă  tout Â» depuis des semaines, des mois.  Mais, Ă  quelques heures de la rentrĂ©e, le constat est bien celui de la persistance des interrogations et, pour de nombreux personnels, de la surcharge de travail Ă  rĂ©aliser dans l’urgence et dans l’improvisation.

Nous avons pointĂ© le problème concret de l’acheminement des « nouveaux Â» masques dans plusieurs circonscriptions de la Normandie (certains personnels ont pris des vacances ! ), les difficultĂ©s pour fournir en temps et heure les attestations aux parents, et les multiples zones de flou laissĂ©es par le protocole : si un PE est absent, faut-il rĂ©partir les Ă©lèves dans les autres classes (brassage) ?  Quid des personnes vulnĂ©rables ? de l’intĂ©gration des ULIS et des SEGPA ? des stages de lycĂ©e professionnel… Les rĂ©ponses vont bientĂ´t venir, dès que les FAQ ministĂ©rielles seront en ligne.  Pas d’inquiĂ©tude, il ne reste que quelques heures...

 
 
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