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SE-UNSA Nice


 Par Se-UNSA NICE

Groupes de niveau dans les collèges de l’académie de Nice : comment ça va fonctionner (ou non !)

 

Lors du CSA académique qui s’est tenu le 17 janvier dernier, l’administration nous a expliqué comment elle entendait organiser ce dispositif, énième lubie d’un gouvernement conservateur et réactionnaire. Au-delà de notre position idéologique sur cette idée, les conséquences sur les conditions de travail vont être importantes.

Les moyens affectés à ces groupes, qui concerneront l’ensemble de la grille horaire en Français et Mathématiques pour les niveaux 6e et 5e (4e et 3e seront touchés à la rentrée 2025), dépendront des résultats des évaluations et tests de positionnement de l’année précédente. On a déjà un premier problème : la fiabilité de ces prévisions est donc limitée puisque, d’une cohorte à l’autre, les résultats de ces évaluations peuvent varier.

Le ministère classe le niveau des élèves à ces évaluations de 1 (très faible) à 6 (très bon). Dans notre académie, les groupes seront constitués de la façon suivante :

- Un groupe « A », composé uniquement d’élèves du niveau 1, avec un effectif maximum de 15.

- Un groupe « B », composé d’élèves de niveau 2 et 3, avec un effectif qui permette d’intégrer au cours de l’année des élèves issus des deux autres groupes : maximum 24 en REP/REP+, maximum 27 en RECT, maximum 29 pour les autres collèges.

- Un groupe « C », composé des autres élèves (niveaux 4 à 6), avec un effectif maximum à 25 en REP/REP+, 28 en RECT, 30 ailleurs.

Cette organisation, qui brasse les classes d’un même niveau, suppose une organisation en barrettes qui va poser de gros casse-têtes pour la confection des emplois du temps. Les enseignants et enseignantes, de toutes disciplines, risquent d’avoir plus de trous dans la semaine !! De plus il faut prévoir, comme pour les heures de soutien en 6e qui vont (déjà) disparaître, l’intervention de Professeurs des Ecoles volontaires en complément (co-intervention) qui supposent qu’au moins une heure de Français et de Maths ait lieu le mercredi matin.

Quant aux moyens dédiés, ils sont insuffisants pour la mise en place des groupes et il faudra forcément utiliser la marge d’autonomie des classes pour les mettre en place, au détriment d’autres dispositifs (dédoublements, options…). Notons que les collèges qui, aux dernières évaluations, n’avaient pas d’élève de niveau 1, n’auront droit à aucune dotation supplémentaire.

Notre avis : au-delà de l’aspect idéologique que nous récusons, cette organisation pose de gros problèmes et risque de se transformer en enfer pour les chefs d’établissement comme pour les enseignants et enseignantes, avec des conditions de travail et des emplois du temps dégradés. Nous porterons cette position lors des CSA départementaux du mercredi 24 janvier.