Après les errements des E3C, puis des EC, le ministère a finalement décidé que l’évaluation continue s’appuierait sur les notes données au cours des 2 dernières années précédant le bac.

On peut tout craindre de cette disposition, certains se complaisent dans le catastrophisme. Ce n’est pas notre cas au SE-UNSA, pourtant nous avons une crainte : l’exposition des enseignants à des pressions d’élèves mais plus encore des familles. Il n’est qu’à observer ce qui se passe dans des pays proches qui ont déjà mis en place le contrôle continu pour comprendre que ce n’est pas imaginaire. Pour nous, cette question de l’évaluation ne peut se résumer à un exercice solitaire dont chacun pourrait avoir à répondre individuellement.

De son côté, le Ministre semble avoir perçu les risques encourus et a décidé que l’évaluation devait faire l’objet d’un projet s’appuyant sur les choix des enseignants au sein de leur lycée. Laisser la main au corps enseignant de décider de ce projet nous permet d’exprimer notre liberté pédagogique au plus près du terrain. Ainsi, c’est bien aux enseignants de réfléchir en commun sur ce qui peut être mis en place. De plus, harmonisation n'est pas uniformisation, bien au contraire !

Comme c’est aux enseignants d’en décider, la présentation au Conseil d’Administration se fait pour information et n’a pas à être votée.

Alors en effet, c’est au SE-UNSA que les enseignants doivent les 2 demi-journées prises sur le temps de service pour préparer ce projet : c’est un vrai travail, qui repose sur les pédagogues et les vies scolaires. Et puis, nous n’allons pas nous interdire nous-mêmes de travailler ensemble !

L’annonce est arrivée rapidement avec une mise en œuvre rapide. Mais l’avenir dira comment chaque lycée a pris en compte cette occasion et si le résultat nous protège des pressions en objectivant l’acte d’évaluation. Nous demanderons d'ailleurs une nouvelle concertation pour pouvoir évaluer les PLE eux-mêmes et éventuellement les modifier par la suite.

¹ Le PLE est le projet local d’évaluation