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SE-UNSA NANCY-METZ


 Par SE-UNSA NANCY-METZ
 Le  jeudi 29 octobre 2015

La loi de 1905, toujours actuelle

 

 

La loi de 1905, toujours actuelle

Article publié le samedi 13 juin 2015
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Le 17 novembre 2005, l'UNSA Éducation organisait un colloque sur l'actualité de la loi de 1905 organisant la séparation entre les Églises et l'État. Celle-ci, fondée sur le respect de la liberté de conscience. La publication des actes de ce colloque, plus qu'utile, est sans doute aujourd'hui nécessaire pour qui entend combattre certaines évocations trahies d'une laïcité trahie qui n'en demandait pas tant.

Le 17 novembre 2005, l’UNSA Éducation organisait un colloque sur l’actualité de la loi de 1905. Ce colloque était notamment éclairé par les recherches conduites, sur l’initiative de la Fédération et avec le concours de l’IRES, par :

  • Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS (centre d’histoire sociale de l’université Paris I «Panthéon-Sorbonne»);
  • Rémy Schwartz, conseiller d’État, professeur associé à l’université de Versailles-St-Quentin²;
  • Henri Peña-Ruiz, philosophe, maître de conférences à l’IEP Paris [1].

L'UNSA Éducation en publie les actes¹. Le débat d'il y a dix — débat sur les principes de la séparation des Églises et de l'État — reste tout à fait éclairant, tant s'en faut, même si le contexte a changé depuis.

La clé de tout le débat, ce qui fonde la laïcité et fait l’actualité de la loi de 1905 n’est rien d’autre que la garantie que la République entend apporter au respect la liberté de conscience, cette liberté fondamentale, cette matrice du principe laïque comme des autres libertés.

Dès lors que l'on se rappelle que l'un des principes fondateurs de la République laïque — dont on peut trouver la source dans les articles 4, 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 — est la liberté de conscience, on mesure mieux à quel point les travestissements que d'aucuns font subir aujourd'hui à une laïcité qui ne le méritait pas.

Dans son introduction aux débats de 2005, Patrick Gonthier, alors secrétaire général de la Fédération déclarait :

«La loi de 1905 est régulièrement remise en cause. La loi, mais aussi au-delà la laïcité qu’on croit intégrée à notre présent, reçoit parfois, à la faveur d’une crise comme celle que nous traversons, des remises en cause feutrées ou plus brutales. L’objectif est tout aussi régulièrement d’affaiblir la loi et sa portée. [...]
«Nous allons oser tout au long de la journée parler de laïcité, et donc de liberté de conscience. Cette liberté, dans la loi de 1905, s’inscrit pour nous dans une gradation. Cette liberté autorise aussi bien la croyance que la non-croyance. Elle confère à tous les humains, à tous les citoyens la même dignité spirituelle.»

Si, dans les dix années passées depuis notre colloque, on a vu se développer les pires récupérations du mot laïcité. Non sans contradictions parfois, avec, concomitamment, le sacrifice si peu laïque aux tenants de la «guerre des civilisations».

L'UNSA Éducation n'a pas changé de point de vue. Dans l'avant-propos de l'Actualité de la loi de 1905, l'actuel secrétaire général de la Fédération, Laurent Escure, rappelle notamment que:

«Depuis quelques années, nous œuvrons pour que la laïcité ne soit l’instrument de personne.Nous combattons ceux qui l’utilisent pour stigmatiser des parties de la population ou pour exalter une identité nationale fantasmée. Car, ce faisant, ils ne font pas que dévoyer l’idée laïque : ils la piétinent.
«Nous poursuivrons, nous, la promotion de la laïcité qui n’a besoin ni d’adjectif ni de gardiens du temple. Elle est une liberté fondamentale et c’est pour cela que les Français y sont attachés. Pour notre part, quotidiennement et sans relâche, nous continuons à promouvoir et à défendre ce bien précieux.

«La laïcité est une idée neuve pour le monde de demain. Elle n’est pas seulement le socle de la paix civile, elle est une voie vers l’humanisme.»

Quelque dix ans après la tenue de notre colloque, en cette année du cent-dixième anniversaire de la loi de 1905, c'est avec la conscience forte que cette publication est non seulement utile, mais nécessaire, que l'UNSA Éducation et son centre d'histoire sociale et de recherches sont fiers de mettre à disposition cette Actualité de la loi de 1905 qui n'a rien perdu de son intérêt.

Luc BENTZ,
Secrétaire général
du Centre Henri-Aigueperse / UNSA Éducation³

Accéder au dossier et aux documents :
l'Actualité de la loi de 1905
http://cha.unsa-education.com/spip.php?rubrique39