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SE-UNSA NANCY-METZ


 Par SE-UNSA NANCY-METZ
 Le  jeudi 26 janvier 2023

60 ans après le traité de l’Élysée, l’apprentissage de l’allemand en déclin en France

 
 

Lu sur https://fracturesmedia.wordpress.com/

 

À l’occasion du Conseil des ministres franco-allemand du 22 janvier, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé la mise en œuvre de nouvelles stratégies visant à augmenter le nombre d’élèves apprenant l’allemand.

Cette annonce permettra-t-elle de résoudre le problème que soulève la désaffection de cette langue chez les enseignants et les élèves ?

 

 

Les chiffres de l’Éducation nationale sont accablants. En 2021, 147 000 élèves ont choisi l’allemand comme première langue, alors qu’ils étaient plus de 600 000 en 1995. Une chute de 75% que déplorait Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, accompagnée de son homologue allemande, lors d’une visite d’un lycée parisien en novembre dernier. « Il y a un vrai recul, et nous en sommes responsables », a-t-elle déclaré.

Pour Thérèse Clerc, présidente de l’Association pour le développement de l’enseignement de l’allemand en France (ADEAF), plusieurs raisons expliquent ce triste constat. « Dans un premier temps, face à l’imposition de l’anglais comme langue internationale, les familles ont voulu garantir l’apprentissage de l’anglais LV1 pour leurs enfants, explique-t-elleCe qui a entraîné une grande concurrence entre les deux langues. Pour pallier cela, le gouvernement a mis en place des classes bilangues (apprentissage de deux langues étrangères dès la 6e, NDLR). Mais la réforme du collège de 2016 n’a autorisé leur maintien que lorsque les élèves avaient appris une autre langue que l’anglais en primaire. »

Dès lors, il a fallu aux établissements des moyens financiers pour maintenir la matière qui, de plus, a été supplantée par l’espagnol. Une situation regrettable qui fragilise les conditions de travail des professeurs. Ces derniers doivent œuvrer sur plusieurs établissements et différents niveaux. Un casse-tête logistique qui nuit à l’attractivité du métier. Résultat : les professeurs d’allemand manquent. En 2022, 72% des postes du CAPES ont été non pourvus en 2022.

 

L’allemand négligé

Ces dernières décisions ont fait de l’allemand une matière sous tension, déplore Patrick Wallbom, secrétaire général académique du SE UNSA Nancy-Metz: « Le manque de moyens financiers ne permet plus de recruter des professeurs aujourd’hui, et cela n’est pas sans conséquence sur le recrutement de nouveaux étudiants », analyse-t-il. D’autant plus que l’enseignement de l’allemand est en perte de vitesse dans les écoles primaires, y compris en Lorraine, région pourtant frontalière de l’Allemagne et du Luxembourg, souligne-t-il. « On a besoin d’élèves et de collègues motivés qui travaillent dans de bonnes conditions pour rendre la matière plus dynamique, mais c’est de plus en plus dur avec les postes supprimés et les moyens réduits. »

 

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