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L’apprentissage n’est pas l’alpha et l’omĂ©ga de la formation professionnelle !
Article publié le vendredi 2 septembre 2022.
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Le prĂ©sident Macron a souhaitĂ© dans son discours aux recteurs que la formation professionnelle des lycĂ©es professionnels converge vers le fonctionnement de l’apprentissage. Pourtant, ce modèle vient d’être Ă©pinglĂ© par la Cour des comptes.
 
 
Formation en entreprise ? Apprentissage ?
 
Au SE-Unsa, nous pensons que la formation en entreprise (PFMP) est nécessaire pour mettre en pratique les enseignements dispensés dans les lycées professionnels. Elle doit se faire en parallèle d’un enseignement général et d’une formation professionnelle.
L’apprentissage permet au jeune de bénéficier d’une formation souvent très spécialisée dans une entreprise mais pas forcément d’une formation variée. Par exemple, l’apprenti-salarié dans une entreprise spécialisée dans les fenêtres PVC n’a pas développé tous les aspects d’une formation en menuiserie.
 

La Cour des comptes épingle l’apprentissage

Au mois de juin, la Cour des comptes a pointĂ© certaines problĂ©matiques de la mise en place de la loi de septembre 2018 pour la libertĂ© de choisir son avenir professionnel qui a profondĂ©ment rĂ©formĂ© l’apprentissage. Celle-ci a entraĂ®nĂ© une hausse du nombre d’apprentis de 300 000 en 2016 Ă  750 000 en 2021. Cette hausse spectaculaire est soutenue par une aide aux employeurs qui a Ă©tĂ© renouvelĂ©e jusqu’à la fin de 2022. Quel sera l’impact de son arrĂŞt ?
 
La Cour des comptes pointe que, jusqu’alors, l’apprentissage visait à insérer les jeunes présentant les plus bas niveau de qualification. L’apprentissage a principalement profité à la formation post-bac et aux zones à fort développement économique.
 
Autre point nĂ©gatif, la surfacturation du coĂ»t de formation (hausse de 17 %). La hausse des dĂ©penses de l’apprentissage (coĂ»t/apprenti et hausse du nombre d’apprentis) a mis en difficultĂ© l’organisme gĂ©rant les finances de l’apprentissage (France CompĂ©tence) : - 3,2 milliards en 2021.
 
Le gouvernement a rĂ©agi en abaissant au 1er septembre le coĂ»t contrat de 5 % (puis Ă  nouveau 5 % en avril). Quelles seront les consĂ©quences pour les lycĂ©es professionnels accueillant des apprentis ?
 
 
Quelles perspectives ?
 
Parmi les prĂ©conisations de la Cour des comptes, une concerne particulièrement notre ministère : Conforter le rĂ´le des Ă©tablissements scolaires dans l’appui Ă  l’orientation vers l’apprentissage, en incitant les enseignants Ă  dĂ©velopper des relations avec les chambres consulaires et les CFA et Ă  faciliter la promotion des mĂ©tiers dans les collèges, notamment dans les Ă©tablissements classĂ©s en REP ou REP+.
 
Pour le SE-Unsa, la promotion des métiers ne doit pas se limiter uniquement à la promotion de la formation par apprentissage.
 
 
Quels moyens ?
 
La réforme de 2018 a conduit à une évolution profonde des compétences attribuées aux acteurs institutionnels, notamment à la région et aux opérateurs de compétences (Opco), et à une refonte complète du système de financement des CFA, qui présente certains risques.
Le système issu de la loi du 5 septembre 2018 pour la libertĂ© de choisir son avenir professionnel fait peser le financement principal des CFA sur les Opco, eux-mĂŞmes financĂ©s par France compĂ©tences Ă  partir des contributions versĂ©es par les entreprises. Au niveau local, la rĂ©gion, auparavant chargĂ©e de cette mission, joue dĂ©sormais un rĂ´le d’appui complĂ©mentaire dans le financement du fonctionnement et de l’investissement des centres. Les missions locales assument Ă©galement un effort financier pour accompagner les jeunes apprentis en difficultĂ©.
La réforme ne garantit pas le maintien d’une offre de formation de Service public sur les territoires peu attractifs et dans les domaines où le coût des plateaux techniques est élevé, et comporte ainsi un risque de réduction importante des opportunités pour les jeunes dans ces territoires.
 
La Cour des comptes de Bordeaux pointe aussi la mixité des publics dans les classes. Les apprentis n’étant pas décomptés dans les effectifs scolaires, une trop grande proportion d’apprentis dans une classe engendre un risque de pertes d’heures enseignants (calculées sur la base du nombre d’élèves sous statut scolaire) et donc de postes.
Ainsi, au-delà des difficultés pédagogiques qu’entraîne la mixité des publics, elle peut aussi détruire des postes d’enseignant.
 
 
Pour le SE-Unsa, les formations en apprentissage ne doivent pas se substituer aux formations sous statut scolaire.
Elles doivent être proposées en complément, prioritairement sous forme d’UFA ou dans les Gréta.
 

 

 
 
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