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DĂ©claration UNSA Education 54 au CHSCT-D du 18 septembre 2020
Article publié le mardi 13 octobre 2020.
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Monsieur le Président,

Mesdames, messieurs les membres du CHSCT-D,

« Nous sommes prĂŞts Â»

C’est ce que répétait, avant la rentrée, Monsieur Blanquer, Ministre de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports.

« Nous sommes prĂŞts Â». Mais prĂŞts Ă  quoi ?

Visiblement pas à une rentrée sereine.

Visiblement pas à rassurer ses personnels, ni à les protéger.

En mĂŞme temps, au pays d’Emile CouĂ©, nous aurions dĂ» relativiser. Ce « nous sommes prĂŞts Â» ressemble furieusement Ă  celui de mars dernier, oĂą les personnels ont dĂ©couvert, lĂ  encore pendant une communication tĂ©lĂ©visĂ©e, qu’ils Ă©taient prĂŞts au tĂ©lĂ©travail, au suivi Ă  distance, etc…

Cette rentrĂ©e, que le Ministre qualifiait de « presque normale Â», n’a rien de normal !

Faire classe avec un masque, ce n’est pas normal. C’est mĂŞme très compliquĂ©, Ă©puisant tant physiquement que psychologiquement. (MĂŞme le PrĂ©sident en visite dans un lycĂ©e professionnel en a fait la dĂ©monstration !)

Des collègues sont amenĂ©s Ă  porter le masque en non-stop,  6h par jour en primaire, temps de rĂ©crĂ©ation compris, sans aucune pause possible pour les enseignants qui se retrouvent de service toute la journĂ©e en raison de l’alternance des groupes d'Ă©lèves en rĂ©crĂ©ation afin de ne pas « mixer Â» les bulles/groupes. Chez certains, cela provoque des sensations d’étouffement, des migraines… Dans quel Ă©tat seront-ils d’ici les vacances d’automne ?

Ces masques, inconfortables, parfois trop grands, ou trop petits (car sans élastique aux oreilles), amènent un besoin de s’hydrater régulièrement, et donc de les toucher, de les bouger régulièrement car en plus sans morceau métallique sur le nez, ils glissent.

De surcroĂ®t, les masques fournis par l’employeur, s’ ils relèvent bien des normes en vigueur, sont des masques censĂ©s protĂ©ger les autres. Mais l’enseignant qui le porte, lui, qui le protège ?

Ces masques, censés être réutilisables 20 ou 30 fois après autant de lavages à 60° et passage au sèche-linge, rétrécissent dés le premier lavage à 40° et deviennent quasiment impossibles à enfiler pour nombre de collègues.

Être mis en quarantaine de 14 jours, et maintenant 7, ce n’est pas normal.

Pas normal, et pas acceptable non plus, pour protĂ©ger les autres, d’être placĂ© en arrĂŞt de travail de 14 jours, encore moins de se voir retenir un jour de carence. Pourquoi les Autorisations SpĂ©ciales d’Absence ne sont-elles pas systĂ©matiquement appliquĂ©es dans ce cas ? ou alors le message n’est pas bien passĂ© auprès des IEN qui demandent aux collègues de se placer en arrĂŞt maladie. Cette hypothèse d’enseignants touchĂ©s par l’épidĂ©mie n’a-t-elle donc pas Ă©tĂ© envisagĂ©e puisque nous « sommes prĂŞts Â» ?

Être en situation de vulnérabilité face à ce virus et être contraint de s’exposer, ce n’est pas normal.

Devoir gérer des passages aux toilettes réguliers, pour lavage de mains corrects, avec parfois 25, 28 élèves de maternelle ou de primaire, parfois seul-e, parfois avec des élèves relevant du handicap mais parfois sans accompagnant … ce n’est pas normal.

Les collègues doivent-ils en permanence choisir entre sĂ©curitĂ© et santĂ©, pour eux comme pour leurs Ă©lèves ?

Donner des consignes qui n’en sont pas, Ă  travers des « recommandations Â», un protocole qui Ă©nonce des gĂ©nĂ©ralitĂ©s mais qui propose aussi de s’en affranchir, ce n’est pas normal. En pratiquant de la sorte, le ministre, encore une fois, montre qu’il est totalement dĂ©connectĂ© de la rĂ©alitĂ© du mĂ©tier.

Pire, Ministre, il n’assume pas ses responsabilités et se défausse sur les personnels.

Les quelques situations d’école ou d’établissements concernĂ©s par des cas positifs d’élèves ou de personnels montrent une fois encore le manque de cohĂ©rence entre le protocole ministĂ©riel et les procĂ©dures de l’ARS ou de la CPAM. Et finalement, qui est en porte-Ă -faux vis-Ă -vis de parents mĂ©contents ? Le directeur ou la directrice, le ou la chef.fe d’établissement.

Dans d’autres situations oĂą les enfants ont de la fièvre, de la toux, mais que les parents refusent d’aller chez le mĂ©decin, qui est en difficultĂ© ? en risque psychosocial ? Les directeurs et les directrices qui ont obligation de faire respecter le protocole et la sĂ©curitĂ© sanitaire de leur Ă©cole.

Dans ces situations, l’Unsa Education demande que les IEN apportent aux directeurs et aux directrices une aide bienveillante, un soutien et une Ă©coute. Cela a Ă©tĂ© le cas dans certaines de nos circonscriptions, pas dans toutes ! Nous demandons que soit Ă©laborĂ© pour le dĂ©partement une FAQ, petit guide « de survie en cas de crise Â».  Nous demandons Ă©galement que soit compensĂ©e la surcharge de travail imposĂ©e aux directeurs ou aux directrices concernĂ©s directement par la gestion de cette crise (dans le cas des classes ou Ă©coles fermĂ©es).

Hier soir encore on (= les parents, les citoyens) apprenait par la tĂ©lĂ©vision que la fermeture de classe pour 1 cas positif ne serait plus de mise. Aucune instruction officielle sur le site du ministère. Qui sont en porte-Ă -faux ? Les personnels de l’éducation nationale et, directement sur le front : les directeurs et les directrices, les chefs d’établissement.

Rien n’est normal dans cette rentrée, tout est chaotique.

La gestion par le ministère de l’Education Nationale renvoie une image d’improvisation, de gestion au fil de l’eau, d’incapacité à écouter et prendre en compte ce que les enseignants, dans les classes, remontent depuis la reprise en mai dernier. A croire que cette surdité au terrain est en quelque sorte une signature du Ministre actuel.

Dans ce contexte, encore plus qu’avant, les personnels doivent être écoutés, consultés, rassurés, respectés…

La volonté farouche de ce gouvernement de sabrer le dialogue social à travers la loi fonction publique, prend aujourd’hui un relief tout particulier.

La mĂ©thode Blanquer, qui consiste Ă  multiplier les annonces mĂ©dias, Ă  ne pas s’adresser Ă  ses personnels, sinon pour leur dire qu’ils sont « prĂŞts Â», Ă  ne pas les Ă©couter, Ă  se passer très rĂ©gulièrement de leur avis en ignorant nombre de remontĂ©es des reprĂ©sentants, n’apporte que dĂ©sordre, dĂ©mobilisation, rancĹ“ur chez les collègues, pourtant dĂ©vouĂ©s et impliquĂ©s dans leur mĂ©tier, comme ils l’ont encore prouvĂ© lors de cette reprise pas vraiment prĂ©parĂ©e, quoi qu’il en dise.

Nous remercions notre administration locale de son écoute, de ses initiatives en direction des personnels, de sa mobilisation pour répondre aux nombreux questionnements qui nous remontent… mais nous souhaitons, au nom de tous les personnels représentés par l’UNSA Education, une clarification rapide et des modalités acceptables dans les plus brefs délais.

Je vous remercie pour votre attention.

 

 
 
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